Abstracts
Abstract
Different evocations of “crisis” create distinct categories that in turn evoke certain social reactions. After 2008 Greece became the epicentre of the “financial crisis”; since 2015 with the advent of the “refugee crisis,” it became the “hotspot of Europe.” What are the different vocabularies of crisis? Moreover, how have both representations of crisis facilitated humanitarian crises to become phenomena for European and transnational institutional management? What are the hegemonically constructed subjects of the different crises? The everyday reality in the crisis-ridden hotspot of Europe is invisible in these representations. It is precisely the daily, soft, lived, and unspoken realities of intersecting crises that hegemonic discourses of successive, overlapping, or “nesting crises” render invisible. By shifting the focus from who belongs to which state-devised category to an open-ended, polyvocal account of capitalist oppressions, we aim to question the state’s and supranational efforts to divide the “migrant mob” into discrete juridical categories of citi-zens (emigrants), refugees, and illegal immigrants, thereby undermining coalitional struggles between precaritised groups.
Keywords:
- crisis,
- hotspots,
- migrants,
- refugees,
- methodology,
- intersectionality,
- Greece
Résumé
Différentes évocations liées au terme « crise » créent des catégories distinctes qui, à leur tour, sont évocatrices de réactions sociales particulières. Depuis 2008, la Grèce est devenue l’épicentre de la « crise financière »; depuis 2015, avec l’apparition de la « crise des réfugiés », ce pays est aussi devenu le « hotspot de l’Europe ». Quels sont les différents vocabulaires de crise? Plus encore, comment ces deux représentations de crise ont-elles favorisé la perception des crises humanitaires en tant que phénomène de la gestion institutionnelle transnationale? Quels sont les sujets des différentes crises qui ont été construits de manière hégémo-nique? La réalité quotidienne en temps de crise au « hotspot de l’Europe » est invisible dans ces représentations. Ce sont précisément les réalités quotidiennes, intangibles, vécues et non dites des crises intersectionnelles que les discours hégémoniques des crises successives, des crises superposées ou des « crises emboîtées » rendent invisibles. En déplaçant le centre d’intérêt des catégories définies par l’état, et des personnes qu’elles regroupent, à une description plurivoque ouverte des oppressions capitalistes, nous avons pour objec-tif de questionner les efforts des états et les efforts suprana-tionaux pour répartir la « foule des migrants » en catégories juridiques distinctes de citoyens (émigrés), réfugiés, et immigrants illégaux, et déstabiliser ainsi les luttes de coalition entre les groupes précarisés.