Abstracts
Résumé
Le rejet des « vanités de ce monde » tient, on le sait, une place prépondérante dans la théologie calviniste. Cette étude explore le rôle de ces « plaisirs mondains » dans les lettres et les mémoires de quatre des grandes dames de la Réforme en France : Louise de Coligny (1555–1620), Charlotte Duplessis-Mornay (1548–1606), Jeanne d’Albret (1528–1572) et Catherine de Bourbon (1559–1604). Nous nous demandons comment ces femmes haut placées réagissent aux tensions entre la persona reliée à leur statut noble (surtout leur apparence et leur engagement dans la vie de la cour) et l’interdiction calviniste de la « mondanité » s’appliquant à ce statut. Nous trouverons que ces femmes, tout à fait conscientes de ces tensions, y opposent entre autre une justification théologique, une acceptation fonctionnaliste, ou une vacillation entre plaisirs et pénitence.
Abstract
The refusal of the « vanities of this world » plays a preponderant role in Calvinist theology. We will explore here the importance of « worldly pleasures » in the letters and memoirs of four of the great noblewomen of the French Reformation: Louise de Coligny (1555–1620), Charlotte Duplessis-Mornay (1548–1606), Jeanne d’Albret (1528–1572) and Catherine de Bourbon (1559–1604). We will examine how these high-ranking noblewomen resolve the tensions between the persona essential to their status (particularly their appearance and their participation in courtly activities), and the Calvinist prohibition of the « worldliness » characteristic of that status. We will discover that these women, conscious of these tensions, respond in a variety of ways, including theological justification of their « worldly » choices, functionalist acceptance of the necessity of certain « worldly pleasures », or vacillation between pleasures and penitence.
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