Abstracts
Résumé
Cet article décrit la dialectique qui oppose les droits des peuples autochtones et les normes de protection de la nature. Il défend l’hypothèse selon laquelle ces normes sont un instrument de biopouvoir. Dessinant une nouvelle archéologie philosophique, il discute et renverse la périodisation proposée par Foucault en distinguant trois grandes formes de biopolitique ayant rythmé successivement l’histoire de l’expansion occidentale : la biopolitique esclavagiste, la biopolitique sanitaire et la biopolitique environnementale. La combinaison de cette nouvelle périodisation avec l’anthropologie de la nature de Philippe Descola permet une réinterprétation puissante des dispositifs de pouvoir qui se sont succédé depuis le début de l’époque moderne. Réinscrites dans une perspective de longue durée, les normes environnementales apparaissent alors comme un outil majeur de l’imposition au monde du socle anthropologique de l’Occident moderne. Mais les dynamiques historiques d’opposition ou de synergie entre les systèmes de droit coutumier, les édifices juridiques de souveraineté et les gouvernementalités biopolitiques montrent aussi que le droit naissant des peuples autochtones ouvre une double voie de résistance au pouvoir des États et à la normativité environnementale néolibérale.
Mots-clés :
- Biopolitique,
- anthropologie de la nature,
- droit des peuples autochtones,
- normes environnementales,
- souveraineté,
- esclavage
Abstract
This article describes the dialectic opposing the rights of indigenous peoples and the nature’s protection standards. It defends the hypothesis according to which these standards are an instrument of biopower. By designing a new philosophical archeology, it argues and overthrows Foucault’s periodization by distinguishing three major biopolitical forms, which have punctuated history and western expansion: the slavery-supporting biopolitics, the sanitary biopolitics and the environmental biopolitics. This new periodization, combined with Philippe Descola’s anthropology of nature, allows a fresh and strong interpretation of the power measures in place since the beginning of the modern era. Laying within a long-term perspective, environmental standards appear as a major tool in the modern West anthropological base’s establishment. But the historical clash or synergy dynamics between customary law systems, sovereignty juridical systems and biopolitical governmentalities also reveals that the indigenous peoples’ dawning law resists both to the power of states and neo-liberal environmental standardization.
Keywords:
- Biopolitics,
- anthropology of nature,
- rights of indigenous peoples,
- environmental standards,
- sovereignty,
- slavery
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