TY - JOUR ID - 029278ar T1 - The Rise of Service Employment in the Canadian Economy A1 - Magun, Sunder JO - Relations industrielles / Industrial Relations VL - 37 IS - 3 SP - 528 EP - 556 SN - 0034-379X Y1 - 1982 Y2 - 03/28/2024 4:52 p.m. PB - Département des relations industrielles de l'Université Laval LA - EN AB - This paper analyzes the trends in employment shares by industry and presents an employment profile of the service-producing and goods-producing sectors and examines some of the reasons for the shift to service jobs. AB - L'emploi dans le secteur des services au Canada a augmenté rapidement au cours des trois dernières décennies. À l'heure actuelle, deux travailleurs canadiens sur trois sont employés dans des entreprises de service. Le travailleur canadien ne se trouve plus sur la ferme ou dans l'industrie, mais dans les services. À l'intérieur de ce secteur d'activité, la plus forte hausse de l'embauchage s'est produite dans des entreprises qui ne relèvent pas du commerce proprement dit, mais principalement de l'administration publique, de l'enseignement et des soins hospitaliers. Ces trois dernières branches de l'activité fournissent de l'emploi à un travailleur sur cinq.Le profit de la main-d'oeuvre dans les entreprises de service diffère de celui de l'industrie en ce que les premières recourent davantage aux femmes et aux employés à temps partiel ou saisonniers. Plusieurs de ces entreprises paient de bas salaires et font appel aux travailleurs secondaires de la famille, d'où un roulement de la main-d'oeuvre plus élevé.L'étude expose ensuite les raisons de l'augmentation de l'emploi dans les entreprises de service et tente de l'expliquer par une hypothèse qu'on peut exprimer ainsi: ou il faut attribuer la croissance rapide de l'embauchage dans les services à une demande plus forte de services que de produits manufacturés ou, considération complémentaire, à un accroissement plus lent de la productivité par employé dans les services. L'analyse de la tendance du produit national réel dans le secteur des services, de la tendance de la proportion des dépenses en services par rapport aux dépenses totales en biens et services ainsi que la part des services utilisés comme intrants secondaires par le secteur des produits manufacturés révèle que l'économie canadienne n'a pas connu une plus forte demande de services que de biens manufacturés. Puisque maintenant l'élasticité de la demande de revenus est semblable à celle des biens, le déplacement de l'embauchage vers les services ne peut être attribué à des différences sectorielles dans l'élasticité. En conséquence, le déplacement de la demande n'a pas été la cause de la croissance de l'emploi dans les services.L'explication première de l'importance croissante de l'embauche dans les entreprises de service réside dans le facteur complémentaire, c'est-à-dire l'écart dans le taux d'augmentation de la productivité du travail. Le rendement par employé (ou par heure-personne) a crû beaucoup plus lentement dans le secteur des services que dans celui des produits manufacturés. En conséquence, la croissance moindre de laproductivité du travail dans les entreprises de service, qui est surtout attribuable à un accroissement plus lent du capital investi par travailleur, de la qualité du travail elle-même auquel s'ajoute un taux plus rapide de diminution des heures de travail, a contribué à la majoration de l'embauche dans ce secteur de l'économie canadienne.Bien que l'accroissement de la productivité ait été plus faible dans les services, les salaires y ont suivi de près ceux du secteur de biens manufacturés qui est plus productif. Cette tendance a entraîné de plus fortes majorations dans les prix des services, soit approximativement le double des prix des biens. Par conséquent, la politique économique des gouvernements, dont l'objectif est de réduire l'inflation, doit se concentrer sur les services.On espère que les développements technologiques futurs dans les entreprises de service, innovations, accumulation de capitaux, économie d'échelle, favoriseront l'élévation de la productivité par employé ou heure-personne. Les perspectives varient beaucoup cependant selon les types d'activité. L'écart du taux de productivité entre les deux secteurs se rétrécira considérablement. L'influence d'une augmentation plus lente de la productivité sur l'accroissement de l'embauche diminuera dans les entreprises de service. À l'avenir, la croissance de l'emploi dans ce secteur dépendra davantage des facteurs ayant trait à la demande comme les changements dans les revenus, dans les goûts et dans la durée des loisirs. En tant que contribuables, les canadiens sont à réexaminer les exigences croissantes des services publics en matière d'éducation, de soins médicaux et de fonctionnarisme. La forte poussée de ces services, qui résulte partiellement de l'afflux des naissances, est sur le point de prendre fin. Nous pouvons donc nous attendre à un déclin proportionnel dans certains services publics, notamment dans le domaine de l'éducation.Le secteur des services compte plus de femmes et de travailleurs à temps partiel comparé au secteur industriel. La durée de l'emploi y est plus courte et une grande majorité des personnes qui quittent le travail pour s'inscrire à l'assurance-chômage proviennent des entreprises de service. À cause de l'importance croissante des services, le roulement de la main-d'oeuvre et, par conséquent, le chômage frictionnel augmentent dans l'économie. Ceci revêt une grande importance en ce qui concerne les politiques macroéconomiques qui ont pour but de stabiliser l'économie de façon qu'elle puisse donner tout son potentiel, ce qui s'obtient présentement par un taux de chômage élevé. De plus, il faudrait apporter certaines modifications aux politiques de main-d'oeuvre de façon à améliorer la diffusion de l'information sur les marchés du travail et, par ce moyen, le processus de la recherche de travail.Le chômage frictionnel est devenu plus grave, mais le chômage cyclique a diminué grâce à la croissance rapide des entreprises de service. Celles-ci sont beaucoup moins sensibles aux fluctuations cycliques dans la production et dans l'emploi. Étant donné que la production des services ne peut être emmagasinée sous forme d'inventaires, ce secteur ne se ressent pas de ces fluctuations qui sont attribuables aux changements dans le volume des inventaires. Le secteur industriel, d'autre part, est sensible à ces fluctuations cycliques causées par les grandes variations dans les inventaires. DO - https://doi.org/10.7202/029278ar UR - https://id.erudit.org/iderudit/029278ar L1 - https://www.erudit.org/en/journals/ri/1982-v37-n3-ri2859/029278ar.pdf DP - Érudit: www.erudit.org DB - Érudit ER -