Abstracts
Abstract
This paper reports evidence gathered in the case ofthe United Mine Workers of America and its activities in Eastern Canada during the period 1900-1920.
Résumé
Le caractère international du mouvement syndical canadien est non seulement une particularité de son histoire et de son évolution, mais c'est aussi un cas unique à l'intérieur de la grande collectivité du syndicalisme. Le phénomène n'est apparu qu'une seule fois au cours de l'histoire, et ceci au sein des organisations syndicales du Canada et des États-Unis. En 1966, Relations industrielles publiait les conclusions d'une étude sur les origines du syndicalisme international. Celle-ci démontrait qu'il était la résultante (1) de l'impact de marches contigus du travail, des biens et des capitaux tant canadiens qu'américains sur les organisations syndicales de l'un et de l'autre pays, (2) de la préférence manifeste par les travailleurs canadiens pour le syndicalisme américain à cause de son développement plus avance et (3) en ce qui a trait au Québec, de l'influence de l'Église catholique romaine. La présence et les conséquences de chacun de ces facteurs varient d'un cas à l'autre. Les constatations qu'on y rapportait se fondaient sur les conclusions tirées d'un bon nombre d'études de cas portant sur le syndicalisme international. En 1984, Relations industrielles publia un article sur l'évolution de l'Union internationale des mouleurs entre 1860 et 1875. Elle mettait l'accent sur la ressemblance des marches du travail à la fois pour les sections locales canadiennes et américaines. Le présent article traite des observations recueillies dans le cas des Mineurs unis d'Amérique ainsi que de leurs activités dans l'est du Canada au cours de la période 1900 à 1920.
Les cas des MUA montre qu'il y a interdépendance des marches des biens canadiens et américains, concentration pousse des moyens de production ainsi que contrôle et propriété des entreprises, un marche du travail essentiellement canadien, très peu de participation américaine dans le marche des capitaux dans l'industrie et une organisation ouvrière canadienne préexistante, The Provincial Workmen « s Association (PWA). En l'instance, la présence des MUA s'explique donc par l'influence des marches des biens canadiens et américains limitrophes sur les syndicats canadiens et américains, de même que par la préférence des travailleurs canadiens.
Pendant presque toute son existence, la PWA a été une organisation favorisée. Son succès apparait d'abord dans les améliorations qu'elle a obtenues dans les exploitations minières et les conditions de travail, principalement par son efficacité à influencer la législation. Elle obtint aussi certains gains dans les négociations avec les employeurs en matière de conditions d'emploi à l'époque où le contrôle et la propriété dans l'industrie minière étaient fragmentés. L'Association disposait de l'appui et de la fidélité des personnes qu'elle représentait. À un moment donne, des lézardes se firent dans le soutien qu'elle recevait de ses membres. La critique portait sur l'incapacité de la PWA d'arracher aux employeurs des avantages pécuniaires et sur les méthodes qu'elle utilisait. Cette critique coïncidait avec la consolidation du contrôle et de la propriété dans l'industrie. La PWA fut incapable de faire progresser efficacement les intérêts des mineurs face au caractère changeant de l'industrie charbonnière en Nouvelle-Écosse. Les MUA s'offraient comme alternative. En conséquence, ce furent les mineurs de la Nouvelle-Écosse qui ouvrirent la voie à la pousse vers le recours aux structures du syndicalisme international et les partisans des MUA favorisèrent les méthodes de la négociation de conventions collectives et le syndicalisme d'affaires de préférence au processus de représentation politique et de mesures législatives.
Les MUA acquiescèrent et entreprirent une campagne de recrutement en Nouvelle-Écosse. Leur intervention rationalisa partiellement les marches des biens d'un cote et de l'autre de la frontière ainsi que l'interdépendance des producteurs des deux pays. Il n'est pas difficile de découvrir les motifs qui se cachaient derrière l'activité des MUA en Nouvelle-Écosse. Ils différaient peu des motifs qui prévalaient dans leurs tentatives de syndicalisation des bassins houillers des États-Unis — les MUA ne pouvant pas permettre au charbon « non-syndiqué » de concurrencer le charbon « syndique ».
L'activité et les efforts de plus en plus croissants des MUA divisèrent considérablement l'allégeance des travailleurs entre l'une et l'autre association. Dans cette lutte nez à nez, il n'y eu pas de vainqueur indiscutable et ni l'un ni l'autre des groupements fut en mesure de syndicaliser fortement l'industrie. Chacune des organisations offrit sa propre marque de syndicalisme, chacune comportant sa philosophie et ses méthodes originales. Bien que la PWA se soit tournée davantage vers la formule du syndicalisme d'affaires, elle dut faire face à des problèmes majeurs. En premier lieu, ses possibilités de recruter des adhérents se traduisirent par une activité plus limitée de négociation, d'organisation et de grève. Deuxièmement, comme les principaux centres charbonniers se trouvaient aux deux extrémités du pays, cet éloignement présentait de grandes difficultés d'organisation et d'administration. Chaque secteur de l'industrie occupait des marches différents. L'industrie de la cote ouest reposait presque entièrement sur les marches des États-Unis et ceux de la cote est tant sur les marches domestiques qu'extérieurs. Troisièmement, l'industrie de la cote ouest était formée de nombreux exploitants qui s'étaient regroupés en association. L'industrie de la cote est ne comprenait, en fait, qu'un seul employeur et les mines constituaient un complexe intégré, engage à la fois dans l'exploitation minière et la fabrication de l'acier.
Après des années de lutte, dont le résultat pouvait possiblement conduire à l'épuisement des adversaires, les deux groupements s'engagèrent dans un processus d'amalgamation. L'organisation suivante évoluera graduellement vers le rétablissement du District 26 des Mineurs unis d'Amérique. Lorsque le moment du choix définitif se produisit, les travailleurs préférèrent être représentes par les MUA, c'est-à-dire qu'ils optèrent pour la philosophie et les méthodes du vrai syndicalisme.
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