RecensionsBook Reviews

Working Time in Comparative Perspective, volume II. Life-Cycle Working Time and Nonstandard Work sous la direction de Susan Houseman et Alice Nakamura, Kalamazoo, Mich. : W.E. Upjohn Institute for Employment Research, 2001, 372 p., ISBN 0-88099-229-8.[Record]

  • Diane-Gabrielle Tremblay

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  • Diane-Gabrielle Tremblay
    Télé-université

Cet ouvrage est le deuxième tome issu d’une sélection de textes présentés à la conférence « Changes in Working Time in Canada and the United States », qui s’est tenu à Ottawa, les 13-15 juin 1996. Cette conférence avait été financée par le Canadian Employment Research Forum, Statistique Canada et le W.E. Upjohn Institute for Employment. La conférence suivait la publication d’un rapport d’une commission parlementaire sur la réforme de la sécurité sociale, qui indiquait que toute réforme de la sécurité sociale devait tenir compte de l’évolution des formes d’emploi et horaires de travail. Dans ce deuxième tome, on s’intéresse davantage aux formes d’emploi et à la flexibilité des horaires, tout en analysant aussi les heures de travail, mais plutôt sur l’ensemble du cycle de vie que sur la semaine ou la journée, comme c’était le cas dans le premier ouvrage. De fait, si les heures de travail hebdomadaires ont évolué, les heures effectuées à différents moments de la vie ont aussi changé, d’où l’intérêt des divers textes présentés ici. À partir de données sur le Canada et les États-Unis principalement, les auteurs mettent en évidence diverses tendances. Ils notent que les femmes avec enfants ont beaucoup accru leur activité sur le marché du travail. Ils observent aussi qu’un nombre important d’adultes interrompent leur carrière pour retourner aux études. Enfin, deux chapitres traitent de la retraite et des formes d’emploi chez les travailleurs vieillissants. L’ensemble de ces analyses s’inspirent de la vision économique traditionnelle axée sur l’offre de travail des individus, mais elles présentent parfois des éléments intéressants, quoique certains soient relativement prévisibles. On observe ainsi que les individus essayant de concilier les responsabilités familiales et les études peuvent opter pour des emplois à temps partiel, temporaires, ou encore le travail autonome, des formes d’emploi qui leur offrent plus de flexibilité d’horaires et permettent d’articuler les diverses responsabilités. Les travailleurs âgés peuvent pour leur part souhaiter travailler à temps partiel pour faire une transition vers la retraite. Certains auteurs observent aussi que des travailleurs plus jeunes peuvent prendre des emplois temporaires ou à temps partiel pour faire face à des obligations financières particulières. Il est clair que quelles qu’en soient les raisons, les formes d’emploi particulières ou non standard se sont accrues au Canada comme aux États-Unis. Un des chapitres les plus intéressants porte sur le travail autonome et le travail à domicile comme mode de travail « choisi » (présumément) pour obtenir plus de flexibilité dans les horaires, notamment par les femmes américaines. Cette hypothèse serait certes intéressante à tester pour le Canada ; nos travaux sur le télétravail indiquent toutefois que la flexibilité est l’avantage premier recherché par les hommes comme les femmes, mais Statistique Canada n’a pas, à notre connaissance, fait d’étude sur le travail autonome sous cet angle. L’auteure (Theresa Devine) indique aussi que les heures habituelles des femmes travailleuses autonomes sont souvent corrélées avec les heures habituelles de leurs maris, surtout lorsque ceux-ci sont travailleurs autonomes. Aux États-Unis, plus de la moitié des femmes qui avaient fait du travail autonome déclaraient que leur conjoint était travailleur autonome. Dans l’ouvrage, il n’existe malheureusement pas de comparaison avec le Canada sur ces sujets. On peut d’ailleurs regretter que les comparaisons ne soient pas systématiquement faites entre le Canada et les États-Unis. Chaque auteur présente son sujet, pour un pays ou un autre, ou les deux, apparemment selon son bon vouloir ou ses travaux antérieurs, alors qu’une telle conférence aurait peut-être dû servir à faire des comparaisons plus systématiques. Dans un autre article assez original, Linda Edwards et Elisabeth Field-Hendrey étudient l’hypothèse selon laquelle les coûts fixes de …