TY - JOUR ID - 007495ar T1 - The Gender of Precarious Employment in Canada A1 - Cranford, Cynthia A1 - Vosko, Leah A1 - Zukewich, Nancy JO - Relations industrielles / Industrial Relations VL - 58 IS - 3 SP - 454 EP - 482 SN - 0034-379X Y1 - 2003 Y2 - 03/28/2024 5:48 p.m. PB - Département des relations industrielles de l'Université Laval LA - EN AB - This article examines the relationship between gender, forms of employment and dimensions of precarious employment in Canada, using data from the Labour Force Survey and the General Social Survey. Full-time permanent wage work decreased for both women and men between 1989 and 2001, but women remain more likely to be employed in part-time and temporary wage work as compared to men. Layering forms of wage work with indicators of regulatory protection, control and income results in a continuum with full-time permanent employees as the least precarious followed by full-time temporary, part-time permanent and then part-time temporary employees as the most precarious. The continuum is gendered through both inequalities between full-time permanent women and men and convergence in precariousness among part-time and temporary women and men. These findings reflect a feminization of employment norms characterized by both continuity and change in the social relations of gender. AB - Cet article étudie la relation entre le sexe, les types d’emploi et l’ampleur de la précarité d’emploi au Canada. L’emploi précaire se définit comme étant des formes d’emploi comportant des contrats d’emploi atypique, des avantages sociaux restreints, peu de droits en vertu de la loi, de l’insécurité, de l’ancienneté faible, des conditions de travail médiocres et un risque élevé au plan de la santé physique. En faisant appel à des données d’enquête pour illustrer la « féminisation des normes du travail » (Vosko 2000), cet essai évalue le caractère sexué de l’augmentation de l’emploi précaire au sein de la main-d’oeuvre canadienne.L’article comprend quatre parties : la première passe en revue les termes retenus pour décrire et expliquer les changements survenus au plan de la relation d’emploi. Au Canada, il existe une tendance à l’effet de grouper ensemble un spectre assez large de formes d’emploi et d’aménagements du travail en une seule et même catégorie, à savoir « le travail atypique » (Conseil économique du Canada 1990 ; Krahn 1991). Cependant, on reconnaît d’importantes différences tant à l’intérieur qu’entre ces formes atypiques d’emploi (Bourhis et Wils 2001 ; Duffy et Pupo 1992 ; Fudge, Tucker et Vosko 2003 ; Lowe, Schellenberg et Davidman 1999 ; Mayer 1996 ; Vallée 1999 ; Vosko 2000 ; Zeytinoglu et Muteshi 1999). Au contraire, les statisticiens et les universitaires en Europe ont abordé le problème du déclin de la relation d’emploi standard en mettant en évidence la notion de l’emploi précaire (Rodgers et Rodgers 1989 ; Silver 1992). Beaucoup d’efforts de recherche malgré tout néglige encore de considérer le lien entre le sexe et la précarité d’emploi. Le « sexe » est ici défini comme le processus par lequel les significations culturelles et les inégalités en termes de pouvoir, d’autorité, de droits et de privilèges en viennent à êtres associées avec une différence sexuelle (Lerner 1997 ; Scott 1986).Nous avons développé l’idée de relations d’emploi contemporaines comme étant caractérisées par une féminisation des normes de l’emploi (Vosko 2000, 2003), un processus qui implique à la fois la continuité et le changement dans les tendances tant raciales que sexuées de la main-d’oeuvre. La féminisation est typiquement associée avec l’entrée des femmes dans la force de travail, encore que la féminisation des normes de l’emploi renvoie à des tendances plus vastes du marché du travail qui coïncident avec la détérioration de la relation d’emploi standard comme étant la norme et les formes non standard qui démontrent des qualités d’emploi précaire associées aux femmes et à d’autres groupes marginaux (Vosko 2003). La féminisation des normes d’emploi comporte une multitude d’aspects, dont deux sont analysés ici : (1) la polarisation entre les femmes et entre les hommes et les femmes, façonnée par le sexe, la race et d’autres rapports sociaux ; (2) la sexualisation des tâches de façon à ce qu’elle ressemble à ce qu’on appelle « du travail pour les femmes » plus précaire, c’est-à-dire du travail relié à la dispense de soins et du travail non rémunéré dans la sphère domestique. Cependant, à cause des faiblesses des données, cette étude ne peut analyser la façon dont les relations ethniques contribuent à la féminisation des normes de l’emploi depuis que l’Enquête sur la population active et l’Enquête sociale générale recueillent des données fiables sur les sortes d’emploi qui se situent à l’extérieur de la relation d’emploi standard, mais elles ne parviennent pas à recueillir des données adéquates touchant la race ou l’appartenance ethnique.La deuxième partie de cet article décrit l’approche méthodologique, qui comporte deux étapes. En vue d’établir si les formes d’emploi plus précaires augmentent parmi les hommes et les femmes, nous avons scinder l’emploi total en utilisant une typologie de formes mutuellement exclusives. Ce qui implique un effort de différencier les employés de ceux qui sont des travailleurs autonomes, une distinction qui renvoie au degré de protection législative. Les gens qui sont des travailleurs autonomes sont à leur tour répartis en deux catégories : ceux qui sont des employeurs et ceux qui travaillent à leur compte (ils n’ont pas de salariés). L’analyse porte alors sur le degré de certitude d’un travail continu en les catégorisant par le statut d’employés temporaires ou d’employés permanents. Finalement, chaque forme d’emploi retient la distinction entre un emploi à temps plein et un emploi à temps partiel, parce que cette distinction occupe une place centrale dans toute analyse du sexe de la précarité. La deuxième étape de l’analyse aborde la relation entre les formes de travail salarié et les indicateurs de trois aspects additionnels de la précarité d’emploi : (1) la petite taille de l’entreprise (moins de 20) à titre d’indicateur de la protection législative ; (2) l’étendue de la syndicalisation comme indicateur du contrôle sur le procès de travail et sur la protection législative ; (3) le salaire horaire comme indicateur de revenu.La troisième partie analyse le sexe et la précarité d’emploi au Canada en recourrant à des données tirées de l’Enquête sur la population active et l’Enquête sociale générale. Au cours de la période 1989-2001, pour les hommes et les femmes, le travail salarié à plein temps et permanent a diminué alors que le travail salarié temporaire et à plein temps et l’emploi des travailleurs à leur compte ont augmenté ; on a observé des augmentations significatives du travail salarié temporaire à temps partiel dans le cas des femmes. En 2001, les hommes étaient plus susceptibles que les femmes d’occuper des emplois permanents à temps plein, alors que les femmes avaient tendance à se retrouver dans des emplois à temps partiel, soit permanents, soit temporaires.Les employés permanents à temps plein sont les moins susceptibles d’oeuvrer dans des petites entreprises non syndiquées et ils gagnent des salaires plus élevés que ceux gagnés par des personnes qui s’adonnent à d’autres formes de travail salarié, encore qu’il existe aussi des différences entre des employés temporaires et ceux à temps partiel qui résultent en un continuum de travail salarié précaire. La précarité d’emploi s’accroît selon l’ordre suivant : les employés permanents à plein temps constituent la cohorte des moins précaires ; suivent les employés temporaires à plein temps, les permanents à temps partiel et les employés temporaires à temps partiel qui constituent le groupe des plus précaires. En analysant les différences propres au sexe en suivant ce continuum, on illustre ainsi la féminisation des normes d’emploi qui demeurent caractérisée par à la fois la continuité et le changement dans les relations entre les personnes de sexe différent. Le changement se traduit par une « sexualisation des occupations » parmi les employés temporaires et ceux à temps partiel, là où quelques hommes, plus particulièrement les jeunes, bénéficient d’une protection législative réduite et possèdent moins de contrôle tout comme beaucoup de femmes de tous les âges. Il existe une évidente continuité de la persistance des inégalités chez les employés permanents à plein temps, où les hommes obtiennent un meilleur score que les femmes sur les trois indicateurs retenus. Cette continuité est également évidente en termes de polarisation entre les hommes qui exercent une occupation salariée permanente à plein temps, d’un côté ; entre les femmes et les hommes dans un travail salarié permanent à temps partiel et temporaire à temps partiel, d’un autre côté.La dernière partie consiste, en guise de conclusion, en une présentation des résultats clef. Considérées dans leur ensemble, ces données sur la sexualisation des tâches, la polarisation de la rémunération et la diffusion des formes précaires d’emploi reflètent bien le phénomène de féminisation de l’emploi précaire. Bien que les hommes dans des tâches rémunérées à temps partiel et temporaires s’en tirent plutôt mal, plus de femmes que d’hommes se retrouvent dans des types d’emploi où des dimensions multiples de la précarité convergent. La participation des femmes dans le type le plus précaire de travail salarié (temporaire à temps partiel) s’est accrue vers la fin des années 90. Pour une analyse plus approfondie de la féminisation des normes d’emploi, d’autres travaux devront étudier comment varie l’emploi précaire selon d’autres facteurs, tels que la race et l’ethnie, selon les contextes sociaux importants, tels que l’occupation et le secteur d’activités. AB - Este artículo examina la relación entre el genero, las formas de empleo y las dimensiones del empleo precario en Canadá, utilizando datos de la Encuesta sobre la fuerza de trabajo y la Encuesta social general. El trabajo asalariado a tiempo completo ha disminuido tanto por las mujeres que por los hombre entre 1989 y 2001, pero las mujeres mantienen una probabilidad mayor que los hombres de ser empleadas a tiempo parcial y ocupar empleos temporales. Si procedemos a una clasificación escalonada de las formas de trabajo asalariado según los indicadores de protección reguladora, control e ingresos, se obtiene un continuum donde los empleados a tiempo completo figuran como los menos precarios, seguidos de los trabajadores temporales a tiempo completo y de los permanentes a tiempo parcial, mientras que los temporales a tiempo parcial representan los trabajadores mas precarios. Este continnum adopta un genero cuando se considera las desigualdades entre mujeres y hombres con empleo permanente a tiempo completo y la convergencia entre la precaridad de las mujeres y hombres con empleo a tiempo parcial o a estatuto temporal. Estos resultados reflejan la feminización de las normas de empleo que encarnan la continuidad y el cambio en las relaciones sociales de género. DO - https://doi.org/10.7202/007495ar UR - https://id.erudit.org/iderudit/007495ar L1 - https://www.erudit.org/en/journals/ri/2003-v58-n3-ri678/007495ar.pdf DP - Érudit: www.erudit.org DB - Érudit ER -