TY - JOUR ID - 012156ar T1 - Psychosocial Work Environment and Certified Sick Leave among Nurses during Organizational Changes and Downsizing A1 - Bourbonnais, Renée A1 - Brisson, Chantal A1 - Vézina, Michel A1 - Masse, Benoît A1 - Blanchette, Caty JO - Relations industrielles / Industrial Relations VL - 60 IS - 3 SP - 483 EP - 509 SN - 0034-379X Y1 - 2005 Y2 - 03/28/2024 10:31 p.m. PB - Département des relations industrielles de l'Université Laval LA - EN AB - The study aimed to determine whether the incidence and duration of certified sick leave (CSL) among nurses had increased during major restructuring of the health care system in the province of Québec, and to determine whether nurses exposed to adverse psychosocial factors at work showed an increased incidence of CSL. It involved nurses working in 13 health facilities. Sickness absence data were retrieved from administrative files (n = 1454). Incidence of CSL for all diagnoses and for mental health problems was examined. Telephone interviews were conducted to measure psychosocial factors at work with validated instruments. There was an increase in CSL among nurses during the restructuring, particularly for mental health problems. Modifiable adverse psychosocial work factors were identified and provide basis for interventions. Since human resources are the mainstay and primary resource of the health network, it is essential that people be able to perform their work under optimal conditions. AB - La plupart des pays industrialisés connaissent une augmentation importante des absences du travail pour des problèmes de santé mentale. Le tiers de ces absences serait relié au travail et aux conditions dans lesquelles il s’exerce. De plus, les effets du travail sur la santé des personnes, notamment la santé mentale, seraient grandement sous-estimés et si un renversement des tendances (dans les conditions d’exécution du travail) ne survient pas, dans un délai raisonnable, les coûts économiques et sociaux de ce dérapage deviendront insupportables, tant pour les travailleurs que pour les entreprises et pour les caisses d’assurance privées ou publiques.Certains facteurs psychosociaux au travail sont reconnus pour leur contribution potentielle à la survenue des problèmes de santé mentale chez les travailleurs et travailleuses. Les deux modèles les mieux documentés dans ce domaine sont ceux de la demande psychologique, la latitude décisionnelle et le soutien social de Karasek, Theorell et Jonhson et celui du déséquilibre entre les efforts et la reconnaissance de Siegrist. Une combinaison de ces modèles théoriques permet de faire un diagnostic des facteurs particulièrement nocifs pour la santé et offre aux gestionnaires un cadre de référence stimulant susceptible de soutenir l’action.Le contexte. La dernière décennie a connu d’importantes réformes dans le réseau québécois de la santé dans un souci d’améliorer l’efficacité du système et d’en réduire les coûts. De façon générale, l’environnement psychosocial du travail s’est détérioré pendant la transformation du réseau.Les objectifs. Un premier objectif de cette étude visait à déterminer si l’incidence et la durée des absences pour maladie certifiées (AMS) chez les infirmières avaient augmenté pendant la transformation du réseau de la santé. À cette fin, les absences pour maladie tous diagnostics et pour un problème de santé mentale ont été examinées selon les différentes périodes caractérisant la transformation. Un deuxième objectif visait à déterminer si les infirmières exposées à des contraintes psychosociales au travail (mesurées par entrevue) pendant la transformation, avaient une augmentation d’AMS sur une période de 17 mois.Les méthodes. Cette étude comporte six ans de suivi (1993–1999) des absences pour maladie certifiées (recueillies dans les dossiers administratifs) chez les infirmières de 13 établissements de santé de la région de Québec. La population à l’étude comprenait les infirmières avec un statut permanent d’emploi en avril 1995, lorsque la restructuration a commencé. Parmi elles, 2 878 étaient encore active à l’automne 1997, lorsque l’étude a débuté et 374 avaient pris leur retraite entre 1995 et 1997. L’étude comportait également un suivi de 17 mois des AMC chez les infirmières actives qui ont été invitées à participer à une entrevue téléphonique sur la santé et les facteurs psychosociaux au travail.Les résultats. Au cours du suivi, 52 % des infirmières se sont absentées au moins une fois pour maladie avec un certificat médical. Parmi ces absences, les deux tiers se rapportaient à des diagnostics « potentiellement reliés à l’environnement psychosocial du travail ». Parmi ces diagnostics, les problèmes de santé mentale étaient les plus fréquents (25 %) et ceux qui duraient le plus longtemps (70 jours en moyenne).Il y a eu une augmentation non significative de l’incidence des absences pour maladie certifiées (AMC) et une augmentation significative de leur durée jusqu’à la deuxième année après la restructuration alors que les absences duraient en moyenne 24 jours de plus qu’avant la restructuration. Pour les problèmes de santé mentale, il y a eu une augmentation significative de l’incidence et de la durée des AMC. La moyenne de la durée de ces absences a augmenté jusqu’à l’année après la restructuration puis a diminué mais est restée supérieure de 24 jours à la moyenne de base, avant la restructuration.Les facteurs psychosociaux associés à une augmentation de l’incidence d’AMC tous diagnostics étaient : un faible niveau de latitude décisionnelle, de soutien social, de reconnaissance, toutes les combinaisons de tension au travail et un déséquilibre effort/reconnaissance. Les infirmières dans un emploi qui combinait une demande faible, à un manque de latitude et de reconnaissance avaient le plus haut risque d’AMC. Les infirmières qui rapportaient un niveau élevé de reconnaissance n’étaient plus à risque de s’absenter et ce, quel que soit le niveau de tension au travail rapporté. Les absences pour un problème de santé mentale étaient associées à une demande élevée, un manque de soutien social et de reconnaissance, une combinaison de demande élevée avec une latitude faible ou élevée, et un déséquilibre effort/reconnaissance.Conclusion. La présente étude montre qu’il y a eu une augmentation significative de la survenue et de la durée des absences pour maladie certifiées chez les infirmières pendant la transformation du réseau. Ceci est particulièrement vrai pour les absences pour un problème de santé mentale. Ces résultats supportent l’idée que d’importants changements dans l’environnement de travail devraient être planifiés attentivement afin de prévenir la détérioration des facteurs psychosociaux dont l’impact sur la santé et leurs absences ont été documentés.Pour favoriser des milieux de travail sains et productifs, il est important, entre autres voies, d’intégrer des préoccupations et des objectifs de santé dès la conception d’un changement organisationnel et de poursuivre des objets d’intervention préventive. Le meilleur moyen d’assurer la santé mentale des travailleurs et des travailleuses est d’agir sur les facteurs qui contribuent davantage au développement d’un milieu de travail sain et respectueux des personnes et sur lesquels les organisations sont en mesure d’intervenir efficacement. Or, les facteurs organisationnels qui offrent les meilleures garanties de santé mentale sont : une organisation du travail qui sait doser correctement la charge de travail et l’autonomie décisionnelle; des conditions de travail qui permettent de mieux composer avec les exigences de la vie moderne; des gestionnaires qui privilégient la transparence des communications, qui sont à l’écoute des employés et qui savent détecter les conflits naissants et les gérer; une culture organisationnelle qui valorise le respect des personnes, reconnaît leur contribution, évite la compétition excessive et investit à long terme dans son capital humain. AB - Este estudio trata de determinar si la incidencia y la duración de las ausencias por enfermedad certificada (AEC) de las enfermeras se han incrementado durante la gran reestructuración del sistema de salud en la Provincia de Quebec, y determinar si las enfermeras expuestas a factores sicosociales adversos en su trabajo muestran una incidencia incrementada de AEC. Participan enfermeras de 13 establecimientos de salud. Los datos de enfermedad fueron tomados de los archivos administrativos (n = 1454). Se examinó la incidencia de AEC por todos los diagnósticos y por los problemas de salud mental. Se efectuaron entrevistas telefónicas para medir los factores sicosociales en el trabajo mediante instrumentos validos. Hubo un incremento en la AEC de las enfermeras durante la reestructuración, particularmente por causa de problemas de salud mental. Se identifico factores sicosociales adversos de trabajo, potencialmente modificables, y se procuro las bases para futuras intervenciones. Puesto que los recursos humanos son el pilar y recurso principal del sistema de salud, es esencial que el personal sea capaz de desarrollar su trabajo en condiciones optimas. DO - https://doi.org/10.7202/012156ar UR - https://id.erudit.org/iderudit/012156ar L1 - https://www.erudit.org/en/journals/ri/2005-v60-n3-ri1033/012156ar.pdf DP - Érudit: www.erudit.org DB - Érudit ER -