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L’étude de cas comme méthode de recherche, par Yves-Chantal Gagnon, Québec : Presses de l’Université du Québec, 2005, 128 p., ISBN : 2-7605-1288-6.[Record]

  • Anne Chartier

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  • Anne Chartier
    Université Laval

Dans son volume, L’étude de cas comme méthode de recherche, Yves-C. Gagnon poursuit deux objectifs : celui d’instrumenter le chercheur afin qu’il puisse décider, en toute connaissance de cause, si la méthode de l’étude de cas est appropriée pour réaliser sa recherche et celui de lui proposer un guide pour la mener à bien. L’auteur propose donc au lecteur une démarche structurée, mais non linéaire, pour la réalisation d’une étude de cas. Les huit étapes de cette démarche constituent les huit chapitres dont est composé l’ouvrage. Chacune des étapes menant à la réalisation d’une étude de cas est exposée par le biais de cas réels, dont un cas central tiré de la thèse de doctorat de l’auteur. Ce cas pivot porte sur le comportement des dirigeants de PME dans le processus d’adoption des nouvelles technologies. Son développement est présenté de chapitre en chapitre et permet au lecteur de suivre le déroulement d’une étude de cas, étape par étape, alors que l’auteur met l’accent sur les activités à réaliser dans la démarche plutôt que sur les résultats obtenus. Un CD-ROM fournit un support à la rédaction du rapport à produire lorsque l’étude de cas est utilisée comme méthode de recherche. Voyons, maintenant, chacun des chapitres. Dans l’introduction, l’auteur relate brièvement l’historique de l’étude de cas. Il en souligne, de manière succincte, les avantages et les inconvénients. Ensuite, les huit étapes sont résumées en mettant en évidence, pour chacune, les activités à réaliser et les objectifs poursuivis par la réalisation de chaque activité. La première étape – Établir la pertinence – vise à établir si l’approche par l’étude de cas est appropriée pour réaliser la recherche projetée. Par quelques questions simples, le chercheur est appelé à se positionner autant sur ce qui l’a amené au projet qu’il planifie que sur le contexte dans lequel s’opère le phénomène étudié. La seconde étape – Assurer la véracité des résultats – présente des balises pour montrer que les résultats obtenus l’ont été par une démarche rigoureuse et qu’ils reflètent bien la réalité observée. L’auteur couvre quatre dimensions : la fiabilité interne qui vise à assurer la stabilité des données et la fiabilité externe qui vise à permettre de reproduire la recherche, la validité interne qui vise à assurer la crédibilité des résultats et la validité externe qui doit permettre le transfert des résultats. La troisième étape – La préparation – permet au chercheur de réfléchir sur ce que pourrait être sa question de recherche et sur le phénomène à l’origine de cette question. Ce chapitre met en perspective les caractéristiques dont il est souhaitable de tenir compte pour fonder une recherche sur une étude de cas. Le lecteur a également l’occasion de réfléchir aux sources de données, à la population cible et aux critères de sélection des cas projetés. La quatrième étape – Le recrutement des cas – sensibilise le lecteur à la manière dont il peut s’y prendre pour entrer en contact avec des organisations ayant les caractéristiques recherchées pour l’étude de cas planifiée. L’auteur y aborde la nécessité d’acquérir une bonne connaissance de la dynamique du milieu. Il sensibilise également le lecteur aux mécanismes pour assurer l’impartialité de la collecte de données et aux risques de « mortalité » des cas. À la cinquième étape – La collecte des données – l’auteur met en relief les contraintes et les embûches qui guettent, sur le terrain, le chercheur qui a choisi de procéder à une étude qualitative. La nécessité d’être accepté par le milieu dans lequel il réalise son terrain, la pratique de l’observation et de l’écoute active, la nécessité de diversifier ses …