Abstracts
Résumé
Le film Les Illusions tranquilles relate l’histoire d’une élection municipale dans un village du Québec. L’élection oppose un notable traditionnel à un technocrate, maire sortant, futur perdant. Au-delà de cet événement, c’est toute une représentation de l’évolution sociale nationale qui est mise en scène : la « fin du règne des technocrates », le retour des forces de conservation. À partir du film, un débat s’amorce entre le réalisateur du film, un fonctionnaire, un politicologue, une sociologue et un urbaniste. Il permet la confrontation d’interprétations différentes non seulement de la conjoncture actuelle du pouvoir local mais aussi du sens de l’évolution des forces sociales et politiques depuis la Révolution tranquille. L’échec du maire technocrate n’est-elle que l’expression du rejet dont finit toujours par être victime tout groupe « étranger » qui s’installe dans une communauté locale ? Ou faut-il la rattacher à la crise économique qui aurait contribué à précipiter l’échec d’un projet de modernisation misant sur les politiques centralisatrices de l’État ? Mais cette opposition entre notables traditionnels symbolisant les forces de conservation et technocrates « étatistes » représentant les forces de changement, n’est-elle pas chose du passé ? Les planificateurs ont appris à composer davantage avec les forces du milieu et les élites traditionnelles sont sorties de leur immobilisme. Le milieu local et la société dans son ensemble ne sont donc pas dans cette impasse que présente le film. Par contre il faudra peut-être se faire à l’idée que le changement ne soit plus guidé par de grands projets de société.
Abstract
The film "Les Illusions tranquilles" (Quiet Illusions) relates the story of a municipal election in a Québec village. The mayoralty contest was between a member of the traditional local elite and the incumbent technocratic mayor. The latter lost. This film attempts to portray a new trend in municipal politics: the end of the technocratic era and the revival of conservative local elites.
This article summarizes a discussion held with the film director, a government technocrat, a political scientist, a sociologist and a professor of urban studies. The discussion centered around different interpretations not only of recent trends in municipal politics but more generally, the evolution of social and political forces since the Quiet Revolution of the 1960's.
Was the failure of the technocratic mayor an expression of mistrust which all "outsiders" meet when they get involved in local politics? Or was it related to the economic crisis which seriously compromised the ambitious, centralizing reforms of the sixties and seventies? Perhaps this vision of a struggle between conservative local elites and progressive state technocrats is outdated. Government planners have learned how to work more closely with the community and traditional elites are no longer simply bastions of reaction. Things are perhaps not quite as hopeless as the film seems to suggest but it seems clear that the days of sweeping social reform are over.
Resumen
El film Las Ilusiones tranquilas relata la historia de una elección municipal en un pueblo del Quebec. La elección confronta un notable tradicional a un tecnócrata, alcalde en término de mandate y futuro derrotado. Más allá de este acontecimiento, es toda una representación de la evolución social nacional la que aflora: "el fin del reino de los tecnócratas", el retorno de las fuerzas conservadoras. El film es el punto de partida de un debate entre el realizador, un funcionario, un politicólogo, una socióloga y un urbanista. Este permita la confrontación de las diversas interpretaciones no sólo de la coyuntura actual del poder local, sino también del sentido de la evolución de las fuerzas sociales y políticas después de la Revolución Tranquila. El fracaso del alcalde tecnócrata, ¿No es acaso la expresión del rechazo del que termina siempre siendo víctima todo grupo "extranjero" que se instala en una comunidad local? ¿O hay que relacionarlo a la crisis económica, que habría contribuido a precipitar el fracaso de un proyecto de modernización anclado en las políticas centralizadoras del Estado? Pero acaso esta oposición entre notables tradicionales, símbolos de las fuerzas conservadoras, y tecnócratas "etatistas", representantes de las fuerzas de cambio, ¿No es ella cosa del pasado? Los planificadores han aprendido a considerar y a respetar más las fuerzas del medio ambiente y las élites tradicionales han abandonado su inmobilismo. El medio local y la sociedad en su conjunto y no están en el impasse que presenta el film. Por otra parte, será tal vez necesario aceptar que el cambio y no esté orientado por grandes proyectos de sociedad.
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