Le présent ouvrage est un collectif, dirigé par Seema Shekhawat, dont le thème central est la Résolution 1325, adoptée par le Conseil de Sécurité des Nations Unies le 31 octobre 2000, dans le but de souligner : […] « l’importance d’une pleine participation active des femmes, dans des conditions d’égalité, à la prévention et au règlement des conflits ainsi qu’à l’édification et au maintien de la paix ». Bien que, suite à l'adoption de cette Résolution les données récoltées démontrent que plus de la moitié de tous les accords de paix conclus faisaient référence aux femmes, à la paix et à la sécurité, le rythme du changement demeure trop lent. Sur la période allant de 1992 à 2011, les femmes ne représentaient que moins de quatre pour cent des signataires des accords de paix conclus et moins de dix pour cent des négociateurs lors des pourparlers de paix. Ce collectif vise donc à dresser un bilan des impacts concrets de la Résolution 1325 sur la réalité des femmes en situation de conflit, dix-huit ans après son adoption. Nous proposons ici une analyse par chapitre afin de mieux rendre compte des analyses diversifiées offertes par chaque auteur(e) ayant participé à l'élaboration de ce collectif. Dans le premier chapitre, Veronica Fynn Bruey démontre comment les femmes au Libéria ont contribué de manière fondamentale à la création de la Résolution 1325. Dans ce sens, Bruey met de l'avant les accomplissements de femmes libériennes telles qu'Ellen Johnson Sirleaf, première femme africaine à recevoir le prix Nobel de la paix et de Leymah Gbowee également lauréate du prix Nobel de la paix. Pour Bruey, les méthodes innovatrices employées par les femmes libériennes ont permis non seulement de changer le cours des conflits internes au Libéria mais également de faire rayonner l'importance du rôle des femmes dans la consolidation de la paix et de la sécurité au niveau international. Dans le deuxième chapitre, Antal Berkes se penche sur le rôle du Comité pour l'élimination de la discrimination à l'égard des femmes dans la mise en oeuvre effective de la Résolution 1325. Berkes avance que le Comité a permis l'implantation d'un mécanisme de rapports périodiques et a encouragé les États membres à adapter les buts de la résolution par le biais de leurs propres mécanismes de codification afin de mieux les harmoniser avec leurs contextes nationaux respectifs. Pour Berkes, bien que le Comité soit un acteur central en ce qui concerne la sensibilisation à l'inclusion des femmes dans les processus de consolidation de la paix et de la sécurité, il comporte également certaines limites qui sont mises en lumière au sein du chapitre. Dans le troisième chapitre, Elisabeth Porter insiste sur l'importance d'inclure la religion comme catégorie d'analyse en ce qui concerne la consolidation de la paix. Porter remet en question la vision de la religion comme facteur de conflit et propose plutôt d'envisager la religion comme un élément rassembleur pouvant contribuer positivement à l'implantation effective de la Résolution 1325. À travers son analyse, Porter révèle les différentes façons dont l'intersection entre le genre et la religion s'articule en période de conflit armé et démontre notamment l'importance d’inclure les organisations et chefs religieux dans les processus afin de favoriser l'application de la résolution au niveau local. Dans le quatrième chapitre, Jan Marie Fritz formule une critique constructive à l'endroit des plans d'action nationaux de mise en oeuvre, dans le but d'alimenter la réflexion en vue d'éventuelles réformes. Pour Fritz, bien que le Conseil de sécurité n'ait pas explicitement mentionné le besoin de tels mécanismes lors de l'adoption de la Résolution 1325, ils …
Seema Shekhawat, dir, Gender, Conflict, Peace, and UNSC Resolution 1325, London, Lexington Books, 2018[Record]
Étudiante au Baccalauréat en Relations Internationales et Droit International à l’Université du Québec à Montréal.