Recensions

Marie-Clotilde Runavot, La démocratie appliquée au droit international : de quoi parle-t-on?, Paris, Éditions Pedone, 2018[Record]

  • Camille Raymond

Étudiante à la maîtrise en science politique à l’Université du Québec à Montréal (UQÀM).

Le thème central de cette publication, la démocratie, et plus particulièrement la démocratie internationale ou cosmopolitique, connait depuis les années 1990 une importante prolifération littéraire, notamment dans la communauté anglo-saxonne. Ce développement a motivé la création du programme de recherche à l’origine de cette publication, un programme visant à conceptualiser la démocratie dite internationale ou cosmopolitique. L’ouvrage collectif La démocratie appliquée au droit international : de quoi parle-t-on? est le fruit d’une journée d’étude organisée à l’Université de Cergy-Pontoise le 9 juin 2017. Ce colloque, réunissant divers auteurs participants à ce programme de recherche, est dirigé par Marie-Clotilde Runavot. Le public cible de ce collectif se compose des étudiants, autant des milieux juridique et politique que philosophique, mais aussi des intellectuels et de tous ceux qui souhaitent approfondir leur connaissance du concept de démocratie. En effet, le vocabulaire, la division claire du colloque et l’articulation du propos rendent cette publication accessible à un très large public. Le but de la journée d’étude est d’expliciter comment l’exercice du pouvoir international est réglé au nom de la démocratie internationale. La piste de conclusion soulevée par plusieurs des auteurs émane du lien entre le droit international et la mondialisation, qui place la démocratie internationale comme une réaction ou encore une adaptation à cette dernière. C’est donc par l’évaluation de l’utilisation de la notion de démocratie internationale dans les discours internationaux que les auteurs du colloque vont appréhender leurs conclusions. Bien que le livre recèle les textes de huit contributeurs différents, ayant chacun leur point de vue et leur spécialisation, le lecteur est en mesure de bien s’y retrouver par l’organisation claire et précise de l’ouvrage. C’est d’ailleurs l’une des forces de cette publication : la forme est bien ficelée de manière à faciliter le travail du lecteur. La démarche employée par les auteurs est donc surtout explicative et se base largement sur la littérature politique sur le sujet : rapports de Secrétaire général, résolutions de l’Assemblée générale des Nations unies, publications de directeurs d’organisations internationales, etc. Les auteurs de l’ouvrage démontrent la pertinence d’expliciter et de conceptualiser la démocratie internationale par leur utilisation d’un nombre important de rapports d’organisations internationales, telle l’Organisation des Nations unies (ONU), qui attestent la nécessité de réduire la distance entre les individus et les instances de gouvernance internationales. Les auteurs s’appuient également sur une abondante littérature juridique et politique entourant le thème de la démocratie, ainsi que sur les auteurs classiques de la philosophie politique tels Aristote, Kant, Locke ou Rousseau. Le discours qui émane de cette publication est donc teinté d’idées politiques et philosophiques. L’ouvrage se compose d’un « Rapport introductif : préliminaire conceptuel », d’une première partie « Démocratiser l’ordre international : les sens contemporains » et d’une seconde partie « La démocratie internationale : essence ou contre-sens ». La première partie se subdivise en deux sections : la première met l’accent sur l’orientation représentative, alors que la seconde traite de la tendance participative. Le rapport introductif écrit par Marie-Clotilde Runavot met la table pour les autres contributions, en insistant sur le cadre conceptuel entourant la démocratie internationale. L’auteure élabore de prime abord ce qu’est la démocratie internationale, c’est-à-dire une nécessité, selon elle, de réduire la distance qui sépare les individus des instances de gouvernance internationales afin de placer ces derniers au coeur de l’exercice du pouvoir international. Ensuite, Runavot appréhende ce qu’est l’objet d’analyse de l’ouvrage en distinguant deux voies qu’emprunte l’exercice du pouvoir démocratique : la voie participative et la voie représentative. L’orientation représentative de la démocratie internationale peut alors être subdivisée en deux directions : les associations interparlementaires, telles l’Union interparlementaire (UIP), et …

Appendices