La morphologie dérivationnelle au pays du traitement lexicographique, ou les tribulations d’un chinois hors de Chine

Résumé

Cet article, prenant pour exemple le mot chinoiserie, démontre que la description sémantique des mots construits tire profit de l’application des principes d’une morphologie dérivationnelle associative. Deux avantages relatifs à ce moyen d’investigation du lexique sont particulièrement mis en évidence. D’une part les opérations sémantiques liées aux procédés morphologiques mettent en lumière la façon dont les mots déterminent leurs classes référentielles; elles permettent, d’autre part, de distinguer dans les sens des mots construits ce qui ressortit à l’application de « figures » et ce qui est produit par des règles dérivationnelles.

Abstract

This article, taking as an example the French word chinoiserie, demonstrates that the semantic description of constructed words benefits from the application of the principles of an associative derivational morphology. Two advantages related to this method of investigation of the lexicon are particularly made evident. First, the semantic operations related to the morphological processes bring to light the way in which the words determine their referential classes. Second, these semantic operations allow us to distinguish what, in the meanings of constructed words, comes from the use of "figures of speech" and what is the product of derivational rules.