Comptes rendus

Jacques de Blois,Le rêve du Petit-Champlain, Québec, Éditions du Septentrion, 2007, 141 p.[Record]

  • André Casault

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  • André Casault
    École d'architecture,
    Université Laval.

Plus qu’un simple livre nous racontant l’histoire d’un rêve, l’histoire d’un bout de quartier, le livre de Jacques De Blois, Le rêve du Petit-Champlain, est un objet idiosyncratique complexe et intrigant. L’homme voulait conter, voire partager à sa manière, l’histoire de ce rêve avec un public plus large. Il voulait faire connaître sa vision de la renaissance de cette rue si connue de Québec. Quel citoyen de Québec en effet, ne connaît pas le Petit-Champlain ? Peu, très peu de gens par contre connaissent les dessous de sa renaissance. Jacques De Blois s’est fait plaisir et a probablement fait plaisir à beaucoup de monde en racontant ce rêve à sa manière, une manière très intime, très personnelle. Le livre est rempli de dessins, de plans, de reproductions d’oeuvres historiques, de découpures de journaux de l’époque et de photos qui nous font revivre la petite, mais aussi la grande histoire de cette rue. Le quartier devient presque un être vivant (peut-être l’est-il vraiment ?) tellement les anecdotes de cet architecte sont à la fois humaines, touchantes, souvent remplies d’amour et parfois d’amertume ou même de rancoeur et parfois aussi techniques et légales. Architecte, Jacques De Blois fait parler les bâtiments, il traite de leurs entrailles, de leurs peaux, de leurs squelettes. Il ne se contente pas d’une banale présentation chronologique des faits. Des portes, des fenêtres revivent alors que des murs de pierres s’écroulent, meurent littéralement. De l’intérieur et en toute simplicité, comme un père de famille, il nous présente tous ces gens qui ont habité et façonné cette rue. Il nous présente les résidents ordinaires, anciens débardeurs, ouvriers de la construction, artistes et artisans, inspecteurs municipaux, avocats, contremaîtres, politiciens – du maire de Québec aux différents ministres du ministère des Affaires culturelles –, il nous dévoile des tranches d’histoire, souvent méconnues, qui transforment nos quartiers, nos environnements bâtis en patrimoine. L’histoire du Petit-Champlain n’est pas banale, elle est profonde et sensible, elle nous plonge dans les racines de notre histoire. Même si parfois on s’y perd tellement le coeur a précédé la raison, la manière est belle pour raconter un quartier.