Répliques

Réponse[Record]

  • Nicole Gagnon

Ça adonne que j'avais lu dans le temps le Michel Serres sur la fondation de Rome ; sauf que je n'ai pas ressenti le besoin de recourir à cette artillerie lourde pour signaler tout simplement que « le beau titre à première vue surfait » était parfaitement justifié. Le reste des considérations de monsieur Cardinal sur mon travail qui ponctuent la dignité offensée de son auto-recension est à l'avenant et je ne vais pas m'attarder à déconstruire les élucubrations filandreuses, procès d'intention ou traques de poux imaginaires d'un auteur vexé que j'aie pris le temps de faire court et que je lui aie un peu trop ménagé l'encens. « Mon livre est bon, je le sais: c'est moi qui l'ai écrit », comme disait l'autre. Je n'ai pas soutenu ou donné à entendre le contraire et le principe vaut tout aussi bien pour mon compte rendu. Quant aux insultes dont Monsieur me gratifie généreusement, c'est un beau cas de paille-et-poutre. N'ayant guère de doute, entre autres, sur lequel des deux est le plus mauvais lecteur, je lui abandonne allègrement la palme en matière d'anamorphose des propos d'autrui. Anamorphose : « image déformée », dit mon Petit Larousse - et non pas « enkystée », comme argumente monsieur Cardinal. « En fin de compte, c'est pas si pire que ça », admettait une jeune femme qui m'avouait avoir pleuré à la première lecture de ma recension de son oeuvre, par ailleurs « érudite et méritoire ». Bien que le cher collègue me juge de calibre déficient pour entamer un dialogue constructeur, je lui suggérerais poliment de me relire à tête reposée. Peut-être constaterait-il alors qu'il a raté une belle occasion de se retenir la plume. S'il est allergique à la vigueur de ton de ma prose et s'il n'en perçoit pas la signifiance, peut-être saurait-il du moins goûter le quasi baroquisme de la construction, qui torsade à la sienne ma propre lecture de Ferron. Et pour en savoir davantage sur ce que j'en ai à dire, il pourrait se taper le pensum d'un texte paru dans un numéro de Possibles (3-4, 2005) consacré à Ferron, « le grand inannexable ». Je n'exige pas qu'on en vante l'originalité si elle ne saute pas au nez. J'aurais par contre apprécié un petit merci pour avoir débusqué l'erreur de référence à Luc 11 dans l'édition Lanctôt.