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Ce livre s’adresse surtout aux universitaires responsables de dispenser la formation initiale des enseignantes et enseignants ainsi qu’aux directions d’école et conseillers pédagogiques ayant à planifier la formation continue au sein de leur équipe de personnel. L’auteur pose une critique bien articulée sur la formation des maîtres à propos de la prévention et du traitement de la violence en milieu scolaire. Visiblement bien documenté, il propose un texte structuré en 11 chapitres regroupés en trois parties en ayant recours à une approche mixte. En effet, la majorité des chapitres contiennent à la fois des arguments appuyés de fondements théoriques ainsi que des propos issus d’entretiens pour tenter d’illustrer le tout. Chaque chapitre sert la logique de la démarche réflexive planifiée par l’auteur. Toutefois, les entretiens de l’intervieweur avec l’auteur insérés dans chaque section alourdissent parfois le texte.

Le but ultime de cette publication est simple et avoué : dénoncer la formation inachevée des maîtres, aussi nommée par l’auteur pseudo-formation. La partie I intègre des histoires en guise de métaphores pour mettre en lumière la trame de fond axée sur la dénonciation de l’aspect relationnel du maître envers ses élèves. Au-delà des savoirs disciplinaires, l’auteur insiste sur les aptitudes personnelles et interpersonnelles de l’adulte enseignant et surtout sur la possibilité de rencontrer l’élève, d’aller le rejoindre à travers la démarche d’enseignement - apprentissage.

La seconde partie introduit le concept de présence : la présence immédiate associée aux sens de la communication, la présence à l’espace liée à la prise de conscience du pouvoir de d’enseignement, la présence à la violence et à l’émotion, la présence à l’autorité et la présence aux inconscients.

La dernière partie rassemble la masse d’informations détaillée dans les sections précédentes et prescrit de manière assez directive un traitement sur la base de propositions pour un programme de formation des maîtres revu et corrigé. Le discours a l’avantage d’être bien argumenté par un auteur qui ne manque pas de passer clairement ses messages.

En résumé, voilà un ouvrage pour lecteurs prêts à accueillir l’analyse critique des structures et des individus face au phénomène de la violence, analyse effectuée à partir d’une approche pluridisciplinaire composée de psychopédagogie, de philosophie et de psychologie générale. Son principal mérite est de proposer un angle différent afin de soumettre des pistes pour résoudre le problème de la violence à l’école.