Recensions

Jorro, A. (2009). La reconnaissance professionnelle en éducation : évaluer, valoriser, légitimer. Ottawa, Ontario : Presses de l’Université d’Ottawa[Record]

  • Huguette Beaudoin

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  • Huguette Beaudoin
    Université Laurentienne

Cet ouvrage est un collectif qui fait suite à un symposium intitulé : Les formes de la reconnaissance professionnelle, co-organisé par Anne Jorro et France Lacourse, auquel participaient des chercheurs venus d’Europe et du Québec, et qui s’est tenu à Sherbrooke en octobre 2007 dans le cadre des activités du Centre de recherche sur l’intervention éducative (CRIE). Le premier constat qui s’est dégagé de cette démarche est que la thématique de la reconnaissance professionnelle en éducation apparaît inédite dans le champ de la recherche en éducation (Jorro, p. 9). Les auteures de cet ouvrage se sont donc lancées dans une première démarche de construction théorique de ce domaine. Dans l’introduction générale de l’ouvrage, Anne Jorro suggère que c’est à partir de l’analyse de la pratique professionnelle, de l’interprétation de sa qualité, de l’instauration d’un dialogue autour de l’activité et de la légitimation de l’engagement professionnel de l’acteur que doit se faire la reconnaissance du praticien. Elle explore également les questions de validité conceptuelle et méthodologique que soulève ce phénomène. La première partie du livre concerne les diverses formes de reconnaissance professionnelle. Louise Bélair aborde les modalités formelles et informelles de la reconnaissance professionnelle et ceux propres à la reconnaissance professionnelle. Pour Sabine Vanhulle, c’est l’articulation entre les savoirs issus de l’action et les savoirs de référence qui permet aux savoirs professionnels de prendre forme. Cela implique un retour sur soi, une analyse de la situation, une maîtrise théorique, une pensée critique et créative de la part de l’apprenant, et suppose que le formateur aille, avec l’apprenant, jusqu’au bout de sa propre reconnaissance en tant que professionnel. Véronique Bedin étudie la reconnaissance professionnelle en explorant comment des professionnels reconnaissent une formation universitaire. Il en résulte que la reconnaissance professionnelle tire le plus souvent sa légitimité de celle que le stage confère, et ce sont donc l’expérience, les savoirs professionnels, les manières de faire et les pratiques de la profession qui sont valorisés, au détriment de la formation universitaire, mal connue ou implicitement critiquée (Bedin, p. 94). Dans la dernière partie de l’ouvrage, France Lacourse et Lucie Mottier Lopez s’intéressent aux processus de reconnaissance professionnelle en situation de formation. Elles mettent en lumière le rôle du portfolio de compétences professionnelles dans le processus de reconnaissance professionnelle de futures enseignantes. C’est sous l’angle des pratiques et des significations de la reconnaissance professionnelle, plus spécifiquement la reconnaissance des chercheurs en sciences de l’éducation, que Daniel Bart explore les processus de reconnaissance impliqués en situation de travail. Patrick Mayen étudie la reconnaissance en situation de travail, non pas en rapport avec les autres mais en rapport avec l’action, à partir des analyses que les acteurs eux-mêmes produisent en regard des situations et des conditions d’exercice de la profession et de l’analyse des apprentissages que supposent ces situations de travail (p. 165). Tout lecteur qui s’intéresse à cette thématique trouvera dans cet ouvrage matière à réflexion et à action.