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La question préoccupante du chômage des diplômés de l’enseignement supérieur est relativement récente. Comme le souligne l’auteur, l’enseignement supérieur constituait, il y a quelques décennies, une garantie d’employabilité. On choisissait de s’y investir pour assurer son entrée en carrière ou pour améliorer ses conditions de travail ou son positionnement dans l’entreprise. L’auteur aborde cette question du point de vue de l’économie de l’éducation, c’est-à-dire sous l’angle de la productivité du système d’enseignement. Pour ce faire, il résume, dans la première partie du livre, les théories économiques et sociologiques sur le chômage ainsi que les écrits sur le lien formation-emploi. Il effectue ensuite une description géographique et socioéconomique de l’Île de La Réunion. La deuxième partie du livre débute avec l’énoncé des buts visés par l’auteur : étudier l’évolution de l’offre d’emplois et des flux de chômeurs, et comparer, entre 2003 et 2005, le profil des demandeurs d’emploi à La Réunion. Suit un bref chapitre sur la méthodologie, laquelle s’appuie sur l’analyse d’une banque de données statistiques régie par le gouvernement français, l’Agence Nationale pour l’Emploi. L’ouvrage se termine par une présentation très détaillée des résultats.
Cet ouvrage représente une version modifiée et simplifiée, aux dires de l’auteur, de sa thèse datée de 2007. On reconnaît toujours la structure d’une thèse, avec des longueurs qui se justifient mal dans le cadre d’un livre. Cela dit, les deux premiers chapitres sont très bien documentés. Ceux qui s’intéressent au chômage et au rapport formation-emploi vont apprécier cette recension des écrits, qui se limite toutefois essentiellement aux écrits français. Bien que cette recherche s’intéresse à la Réunion, ce n’est qu’au troisième chapitre, à la page 127, qu’il en est question, mais ici avec force détails, trop d’ailleurs. On connaît les buts de la recherche très tardivement ; et ces derniers n’établissent aucun lien avec le système de formation en place. La présentation des données est suivie d’une synthèse bien construite à la fin de chaque section. Cette lecture, qui s’étend sur cent pages, est toutefois laborieuse, car on y retrouve un foisonnement de précisions qui ne sont utiles que si le lecteur souhaite entreprendre une étude comparative. Comme il fallait le prévoir, l’analyse nous ramène très peu à la relation formation-emploi. En fait, la deuxième partie du livre aborde la problématique d’un point de vue socioéconomique. La présence de nombreux acronymes rend la lecture de l’ensemble parfois difficile.
Pour ceux qui s’intéressent à l’enseignement supérieur ou à l’éducation des adultes, le contenu de ce livre a une portée très limitée, car son auteur n’aborde la relation formation-emploi que dans la partie théorique du livre. La présentation des résultats, qui s’inscrit tout à fait dans une perspective d’économie de l’éducation, a toutefois le mérite d’interpeller l’appareil gouvernemental, qui laisse actuellement l’entreprise publique et privée imposer toutes les règles du jeu au moment de l’insertion des nouveaux diplômés. À cet égard, cet ouvrage met en avant une situation qui devrait faire réfléchir même les décideurs.