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L’ouvrage est un condensé d’une trentaine de contributions d’auteurs, organisées en quatre thèmes. Le thème Le français, vecteur de l’interculturalité regroupe des contributions qui portent sur le statut de la langue française dans l’enseignement et l’apprentissage dans les pays où le français n’est pas la langue maternelle. Loin d’être à la base d’un dialogue interculturel, soit le français est minorisé, soit il contribue à la marginalisation des langues locales. Le thème Un master francophone de formation des enseignants expose différents profils d’enseignants dans divers contextes et pratiques de formation des enseignants, tout en mettant en exergue des obstacles à la professionnalisation du métier. Le thème Les TIC, outils de complémentarité pour la formation initiale et continue repose sur des contributions qui relatent une variété de tentatives d’intégration des TIC dans la formation des enseignants, allant du courrier électronique au blogue en passant par la télévision, et on y dépeint les inégalités des moyens entre les pays francophones du Sud et ceux du Nord. Le thème La formation des maîtres et l’éducationpour tous explore des initiatives en cours au Sud et au Nord, pour améliorer la formation initiale et continue des enseignants sur laquelle repose la promesse d’une éducation pour tous en 2015, tout en mettant en évidence les contrastes entre le Nord et le Sud, et les dilemmes et défis auxquels les systèmes éducatifs respectifs sont confrontés.
La lecture de cet ouvrage est un voyage à travers divers systèmes éducatifs d’une vingtaine de pays francophones, qui aboutit à des terrains inexplorés en termes de recherche. L’ouvrage donne la voix aux sans voix dont le cri du coeur, quant à la piètre qualité de l’éducation, des enseignants et de leur formation, ne peut laisser personne indifférent, surtout devant les promesses répétées et trompeuses d’une éducation de qualité pour tous et toutes en 2015. Praticien ou chercheur, le lecteur en sortira avec de nouvelles idées pour alimenter sa carrière professionnelle. Toutefois, le souci de donner la parole à plusieurs auteurs de niveaux très diversifiés a eu raison du format des textes, certains étant des extraits bruts des présentations par diaporama électronique ou orales sans révision linguistique. L’ouvrage ressemble à un manuscrit en préparation, une oeuvre inachevée. Loin d’être représentatif de son contenu, son titre nous paraît trop ambitieux. Comment intituler l’ouvrage Former les enseignants du XXIe siècle dans toute la francophonie lorsque les trente-deux contributions portent sur des études et réalités dans une vingtaine de pays francophones, qui relèvent à leur tour de quelques établissements à l’intérieur de ces pays ? Par exemple, l’ouvrage fait souvent référence au Canada, alors que les trois contributions qui s’y rapportent traitent des réalités québécoises (Université du Québec en Abitibi-Témiscaminque et Université du Québec à Trois-Rivières). Qu’en est-il de la francophonie canadienne hors Québec ?
Néanmoins, l’ouvrage constitue un excellent état des lieux, non seulement sur la formation des enseignants et de leurs formateurs, mais aussi sur l’enseignement-apprentissage dans les différents pays francophones dont les systèmes éducatifs sont étudiés ; un outil pour penser la qualité de l’éducation en français.