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Cet ouvrage collectif se donne pour objectif de traiter l’insertion et le maintien en emploi pour différents enjeux et populations. La première partie s’attarde aux enjeux de formation et d’insertion au marché du travail de trois populations scolarisées (changements de programme chez des étudiants de 1er cycle universitaire, engagement dans la carrière professorale chez des doctorants québécois et processus d’insertion professionnelle chez des conseillers d’orientation novices). La seconde partie traite d’enjeux rencontrés en situation d’intégration en emploi et offre un panorama naviguant entre résultats empiriques (rôle de substances psychoactives dans les parcours d’emploi, surcharge de travail chez les professeurs d’université et travail atypique persistant chez les salariés de 45 ans et plus) et propositions conceptuelles (analyse théorique pour un programme d’intervention auprès de militaires en détresse post-traumatique et proposition d’un modèle d’analyse psychosocial des conduites dites d’hypertravail).

Toutes ces contributions mobilisent des méthodologies qualitatives – où l’entretien constitue le principal outil de collecte de données – car l’insertion et l’intégration en emploi sont ici épistémologiquement lus en tant que processus. En cela, la parole et la manière dont les participants perçoivent subjectivement leur insertion ou intégration représentent des éléments centraux. Ces contributions se veulent des avenues d’exploration des impacts possibles, sur les travailleurs, de mutations du marché du travail telles que, notamment, la précarisation des emplois ou encore les enjeux de conciliation famille-études-travail.

On soulignera l’effort d’explicitation des méthodologies utilisées dans les contributions. En effet, les étapes de collecte et d’analyse des données y sont détaillées avec soin, ce qui représente un point appréciable, s’agissant de recherches qualitatives où la construction des résultats revêt une importance particulière. On soulignera également la richesse des écrits scientifiques mobilisée dans la problématisation des objets démontrant les assises solides sur lesquelles les argumentations s’appuient. On notera cependant que ces résultats de recherches peuvent alourdir quelque peu le propos à certains endroits. Dans le même esprit, les contributions aux visées théoriques auraient probablement mérité un traitement plus synthétique dans le but de rendre la lecture plus digeste. On relèvera la diversité des approches théoriques sollicitées issues de plusieurs disciplines (éducation, développement de carrière, sociologie clinique) où l’approche psychodynamique du travail semble cependant bénéficier d’une place importante dans certaines contributions. On regrettera l’absence de recherches quantitatives qui auraient avantageusement enrichi la diversité théorique et méthodologique proposée. Il reste que cet ouvrage représente un apport fort instructif pour qui – étudiants, chercheurs ou encore intervenants – s’intéresse au champ de l’insertion professionnelle au Québec selon certains enjeux et populations : là réside la principale originalité de cet ouvrage.