Recensions

Guay, R., Michaud, P., Paquet, F. et Poirier, S. (2020). La réussite scolaire dans l’enseignement collégial québécois. Presses de l’Université Laval[Record]

  • Jonathan Martel

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  • Jonathan Martel
    Collège de Maisonneuve

Dans cet ouvrage préfacé par Pierre Fortin, professeur émérite de sciences économiques de l’Université du Québec à Montréal, Guay, Michaud, Paquet et Poirier présentent les résultats d’une recherche subventionnée par le ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur du Québec dans le cadre du Programme de recherche et d’expérimentation pédagogiques. À partir de données du ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur concernant 86 000 étudiant⋅e⋅s ayant fait leur entrée au cégep aux automnes 2009 et 2013, les auteur⋅rice⋅s analysent en détail les facteurs de risque de la non-obtention du diplôme d’études collégiales. En plus de porter un regard critique sur la place et la responsabilité des cégeps dans la réussite scolaire, l’ouvrage propose un modèle de dépistage visant à identifier les étudiant⋅e⋅s à risque et à permettre aux établissements de mettre en place des moyens de favoriser la réussite scolaire et l’obtention du diplôme d’études collégiales. Le livre est organisé en deux parties. D’abord, il contient une version abrégée du rapport de recherche qui présente le cadre conceptuel, le cadre méthodologique et les résultats de manière synthétique. Ensuite, la deuxième partie présente de manière exhaustive les résultats sous forme d’articles scientifiques examinant un volet précis de la recherche. Dans l’ordre, les auteur⋅rice⋅s traitent des facteurs de risque, des exigences académiques, des effets de composition, des effets établissement et des modalités de dépistage des étudiant⋅e⋅s à risque. À l’aide d’analyses multivariées et multiniveaux, on montre l’effet des caractéristiques individuelles (genre, âge, ethnicité, revenu familial), des études secondaires (réseau public ou privé, résultats) et des études collégiales (choix de programme, réseau et langue d’enseignement, force des groupes, résultats, etc.) sur le risque de non-obtention du diplôme d’études collégiales en durée prévue ou deux ans après la durée prévue. D’emblée, nous pouvons dire que cette recherche est d’une grande pertinence pour identifier les facteurs clés qui composent le risque de non-diplomation des étudiant⋅e⋅s du collégial dans le parcours préuniversitaire ou technique, et ce, pour les établissements publics, privés, francophones et anglophones. Nous devons aussi souligner le caractère novateur de l’approche méthodologique qui permet de produire un modèle visant à dépister les étudiant⋅e⋅s à risque et de mettre en place des outils d’accompagnement précoce dans les cégeps. De plus, les auteur⋅rice⋅s soulignent de manière convaincante, avec données à l’appui, le rôle joué par les établissements d’enseignement collégial dans la réussite scolaire. Bien que la proposition d’un modèle de dépistage soit intéressante, l’insistance sur l’obtention du diplôme ne tient pas compte de la dimension humaine et de la réussite à long terme des individus. À notre avis, une contextualisation globale intégrant les facteurs individuels et motivationnels ainsi que le parcours général des étudiant⋅e⋅s, notamment celles⋅ceux qui auraient décroché un diplôme hors du réseau collégial, aurait permis de mieux situer la portée de la recherche. Il ne faut pas oublier que l’entrée au cégep correspond à une période charnière dans le développement des individus. Nous comprenons cependant que ces éléments ne pouvaient être traités avec les données de l’étude.