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Le dossier de la Petite enfance se trouve actuellement au premier plan d’un nombre imposant de recherches. Et pour cause. Les résultats sont appelés à éclairer, d’une part, les décisions gouvernementales ou institutionnelles par rapport à l’ensemble de ce dossier et, d’autre part, les orientations pédagogiques ou développementales qui s’offrent aux intervenantes et aux intervenants sur le terrain.
C’est dans cet esprit que la Revue de l’Université de Moncton vous présente ce numéro thématique « L’enfant et sa diversité : recherches et pratiques » comprenant cinq articles et trois notes de recherche sur la Petite enfance. Placer de très jeunes enfants en service de garde reste encore un sujet très controversé. Ne serait-il pas préférable pour les nourrissons de rester avec leurs parents ? Bigras, Pomerleau et Malcuit se sont penchés sur cette question, notamment sur les caractéristiques de l’environnement social et le développement cognitif et moteur des nourrissons qui fréquentent la garderie pendant leur première année de vie. Cette recherche jette un regard intéressant sur l’aménagement de la garderie, le contenu des programmes éducatifs et les liens possibles avec le développement des nourrissons.
Le deuxième article traite plus particulièrement du développement langagier des enfants de quatre ans. Dans ce contexte, Duguay étudie les possibilités didactiques des contes et des comptines. La recherche réalisée vise à préciser les étapes qui doivent apparaître dans les trois temps d’une séquence didactique en développement langagier : la planification, la réalisation et l’intégration. En plus de préciser les étapes à inclure dans une séquence didactique, l’analyse des résultats de cette recherche a servi à déterminer quatre principes devant guider les interventions des éducatrices en prématernelle relativement au développement langagier des jeunes enfants.
Portelance et Ouellet tentent d’isoler les interventions pédagogiques les plus prometteuses pour favoriser l’émergence de la métacognition chez l’enfant d’âge préscolaire. Pour y arriver, ils ont réalisé une recherche-action-formation dans une école en milieu urbain et pluriethnique. En plus des interventions pédagogiques favorables à la métacognition, ces auteurs s’interrogent quant à l’impact de ces interventions sur le développement de la métacognition.
Face à l’augmentation récente des dysfonctions alimentaires chez les jeunes, il paraît évident que l’étude des habitudes alimentaires devient une priorité dès le plus jeune âge. Comment nos habitudes alimentaires se construisent-elles ? La recherche qu’ont menée Lavallée, Marchildon, Bouchard, Quesnel et Garnier offre des pistes d’interprétation intéressantes sur le rôle des facteurs socio-économiques, socio-culturels et développementaux dans la façon que se représentent les jeunes enfants, les parents et les enseignants de l’acte de manger.
Dionne, Saint-Laurent et Giasson étudient les caractéristiques et la perception de la littératie chez les parents ayant eux-mêmes des difficultés en lecture et en écriture. Cette étude prend son importance du fait que les parents constituent l’élément déterminant de l’environnement du jeune enfant et que cet environnement façonne les attitudes et les comportements des enfants par rapport à la lecture et à l’écriture. Les résultats de cette recherche révèlent des relations significatives entre le niveau de compétence en lecture et en écriture des parents et la stimulation dont ils ont bénéficié pendant leur enfance, de même que leurs attitudes et leurs pratiques actuelles en littératie.
Trois notes de recherche clôturent le numéro. Dans une réflexion fondée sur certains de leurs travaux antérieurs, Gilbert et Thériault rappellent l’importance des cinq premières années de vie des enfants. Des services pour ce groupe d’âge sont essentiels, particulièrement pour les enfants francophones en milieu minoritaire. Il en va du développement de leurs capacités à apprendre lorsqu’ils arrivent à la maternelle ou à l’école. Mais, dans le contexte actuel, les services pour les jeunes enfants demeurent extrêmement vulnérables. Ces services ne sont pas, non plus, accessibles à tous. Les auteurs démontrent la nécessité de les encadrer par des structures solides afin d’assurer leur permanence et un accès universel.
Porelle, Cormier, Bourque, Morrisson, Bradshaw et Perry ont cherché à évaluer les effets à moyen terme du programme d’intervention précoce du Moncton Headstart. Leurs résultats montrent notamment que l’adaptation sociale est un élément à considérer dans tout programme d’intervention précoce. Finalement, Cao, Roy et Lacombe ont étudié l’implantation des services de garde à l’enfance dans la région urbaine de Moncton, cherchant à identifier les facteurs de localisation des garderies dans l’agglomération entre 1990 et 2001.
Nous espérons que les personnes intéressées par le thème de la Petite enfance sauront trouver dans ces contributions des renseignements précieux aptes à faciliter leurs décisions et à guider leur travail.