Abstracts
Résumé
L’art de prendre soin des aliénés se développe et se confirme à l’Hôpital Saint-Jean-de-Dieu après qu’une école de gardes-malades y voit le jour en 1912. Créée par les Soeurs de la Providence, cette nouvelle école participe à la transformation de l’asile en véritable hôpital. Les archives des Soeurs de la Providence et la revue mensuelle La garde-malade canadienne-française permettent d’analyser le discours de l’élite infirmière, basé sur l’importance d’une formation professionnelle. Les découvertes scientifiques et les nouvelles techniques sont au coeur de la démarche de soins à Saint-Jean-de-Dieu où les étudiantes sont exposées à un enseignement technique, mais également spirituel. Cet article rend compte dans un premier temps du statut marginal de la formation en nursing psychiatrique, alors que prend forme le mouvement de professionnalisation des infirmières. Dans un deuxième temps, il décrit le contexte socioreligieux dans lequel évolue, de 1912 à 1962, l’École des gardes-malades de l’Hôpital Saint-Jean-de-Dieu.
Abstract
The art of taking care of the insane developed and solidified at the Hospital Saint-Jean-de-Dieu after a School of Nurses was created there in 1912. Founded by the Sisters of Providence, this new school participated in the transformation of the asylum into a regular hospital. The archives of the Sisters of Providence and the monthly magazine La garde-malade canadienne-française allow us to analyze the discourse of nursing leaders, which was based on the importance of professional training. Scientific discoveries and new technologies were at the heart of the care process at Saint-Jean-de-Dieu, where students were introduced to a technical, as well as a spiritual, education. This article first considers the marginal status of psychiatric nursing training within the larger nurses’ professionalization movement. In a second step, it describes the socio-religious context between 1912 and 1962 within which the School of Nurses of the Hospital Saint-Jean-de-Dieu evolved.
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Note biographique
Marie-Claude Thifault, historienne spécialiste de l’univers asilaire québécois et canadien, est professeure adjointe à l’École des sciences infirmières de l’Université d’Ottawa. Auteure de plusieurs articles sur l’enfermement asilaire au tournant du 20e siècle, elle est aussi co-auteure du livre Une toupie sur la tête. Visages de la folie à Saint-Jean-de-Dieu (Boréal, 2007). Elle pilote présentement une étude sur « Le champ francophone de la désinstitutionnalisation en santé mentale, 1920-1980 », subventionnée par les Instituts de recherche en santé au Canada (IRSC).