Abstracts
Résumé
Pourquoi certaines relations de couple, initialement harmonieuses, basculent-elles dans des rapports de violence et d'abus ? Quelle est l'ampleur de ce type d'abus ? Plusieurs études se sont penché sur ce phénomène pour tenter d'en circonscrire l'incidence et d'en saisir la dynamique. Ces recherches semblent faire ressortir un phénomène social d'une ampleur non négligeable. Ainsi, selon une étude réalisée par MacLeod et Cadieux en 1980, une femme sur dix serait battue sur une base régulière. Selon Statistique Canada, en 1993, 25 % des femmes canadiennes mentionnent avoir été victimes de violence de la part d'un conjoint depuis l'âge de 16 ans. Parmi ce groupe, 15 % de ces femmes vivent toujours avec leur conjoint. De plus, en dépit des programmes d'aide aux victimes de violence conjugale, le nombre de cas de violence déclarés ne semble pas avoir diminué. Ces résultats alarmants ont amené plusieurs chercheurs à se pencher sur cette dynamique. Dans les dix dernières années, certains progrès ont ainsi été réalisés dans la compréhension du phénomène de la violence faite aux femmes. Des programmes d'intervention, l'implication des gouvernements, la judiciarisation de certaines formes d'abus, la sensibilisation accrue de la population face à la violence conjugale ainsi que la dénonciation des cas de violence ont marqué ces progrès. En dépit de cette conscience sociale accrue vis-à-vis ce phénomène, la recherche se bute parfois à des obstacles. En dépit de modélisations complexes des concepts et des facteurs de prédiction du phénomène, les résultats se montrent parfois décevants. Existe-t-il donc un consensus social pour définir cette problématique et la dynamique qui y est associée ? Nous tenterons de répondre à cette question en révisant les diverses approches théoriques utilisées pour définir la violence conjugale. Nous tenterons ensuite de faire une analyse critique de ces théories en examinant les diverses recherches empiriques qui ont été menées dans ce domaine.
Abstract
Why is that some relationships, initially harmonious, tip into violence and abuse ? Many studies have examined the phenomenon to attempt to circumscribe the incidence and seize its dynamics. These studies seem to bring out a social phenomenon of quite serious amplitude. Thus, according to a study conducted by MacLeod and Cadieux in 1980, one in ten women is battered on a regular basis. According to Statistics Canada, in 1993, 25 % of Canadian women have been victim of violence by their partner since the age of sixteen. Among this group, 15 % are still living with the same partner. Moreover, despite programs destined to help victims of conjugal violence, the number of cases declared appears not to have diminished. Such alarming results have brought many researchers to study the problem further. In the last ten years, some progress has thus been realized in the understanding of the phenomenon of violence against women. Programs of intervention, government involvement, judiciarization of certain forms of abuse, sensitization of the public regarding conjugal violence as well as denunciation of cases of violence have marked this progress. In spite of a rising conscience regarding conjugal violence, research sometimes runs up against obstacles. In spite of complex modelization of concepts and factors of prediction of the phenomenon, results sometimes appear disappointing. Thus, is there a social consensus on a definition of the problem and its dynamics ? The authors will try to answer this question by reviewing different thoretical approaches used to define conjugal violence. They will then attempt to make a critical analysis of these theories by examining different empirical studies realized in this field.
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