Abstracts
RÉSUMÉ
Chez les patients schizophrènes adultes, l'incidence des dyskinésies tardives (DT) durant les premiers cinq ans de traitement aux neuroleptiques peut atteindre 35 %. La prévention de cet effet iatrogénique reste pourtant un objectif secondaire pour les cliniciens. Cette étude explore l'influence de variables relatives aux patients et aux médecins sur les décisions de prescription de neuroleptiques et sur la prévention des DT. En réponse à 12 vignettes cliniques décrivant un patient schizophrène traité depuis cinq ans au moyen de 20 mg par jour d'halopéridol, 352 psychiatres et 279 omnipraticiens ont pris des décisions de prescription simulées. L'âge du patient, la présence des symptomes psychotiques, la présence de DT ainsi que l'efficacité du traitement médicamenteux variaient systématiquement dans les vignettes. Résultats : Seul l'âge du patient n'a pas d'effet sur les décisions. La plupart des médecins réduisent les doses pour les patients en rémission. Dans les cas de psychose active, les décisions sont affectées par la présence de DT et l'efficacité du traitement. Les psychiatres ont tendance à augmenter ou à réduire les doses, les omnipraticiens à changer la médication. Très peu de médecins choisissent de cesser la médication. Les psychiatres plus jeunes ont tendance à prescrire plus prudemment. Conclusions : les prescriptions similaires pour patients jeunes et âgés sont inquiétantes, ces derniers étant plus à risque de développer des DT irréversibles. Il faudrait comprendre pourquoi les médecins jugent que les patients âgés méritent des stratégies médicamenteuses aussi agressives que les plus jeunes. Psychiatres et omnipraticiens prescrivent de manière similaire mais leurs décisions ne reflètent pas nécessairement les recommandations émanant des recherches sur le traitement neuroleptique prolongé.
ABSTRACT
The incidence of tardive dyskinesia (TD) during the first five years of neuroleptic treatment of adult schizophrenic patients, may rise to 35 %. Yet, the prevention of this iatrogenic effect remains a secondary objective for clinicians. This study explored how medication decisions might vary depending on patient characteristics and medical specialty, and to identify correlates of prescribing aimed at the prevention of TD. Method: Simulated medication decisions were elicited from 352 psychiatrists and 279 general practitioners in response to 12 brief written descriptions of a male schizophrenic outpatient treated for 5 years with 20 mg/day of haloperidol. Patient age, psychotic symptoms, signs of dyskinesia, and effectiveness of past treatment varied systematically in the descriptions. Results: Every variable except patient age affected decisions. Most physicians reduced doses for stable patients. In cases of active psychosis, decisions were affected by presence of dyskinesia and treatment effectiveness. Psychiatrists were more likely to increase or reduce doses, general practitioners to change medication. Very few physicians opted to cease medication. Younger psychiatrists made the most prudent decisions. Conclusions: From a tardive dyskinesia prevention perspective, similar prescriptions to older and younger patients are worrying. We need to understand why physicians might believe that older patients require just as aggressive medication regimen as younger patients. Respondents within and between specialties tend make similar simulated decisions, but these do not necessarily reflect recommendations from controlled research on chronic neuroleptic treatment.
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