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Lorsque nous faisons visiter le Centre de l’illustration, voici ce que nous disons, arrivés devant l’étagère intitulée LA – Livres animés : « Nous considérons comme livre animé tout livre qui suppose une interaction entre l’objet et le lecteur ». Qu’elle est bancale cette formulation, que d’aucuns pourraient d’ailleurs considérer comme sacrilège ! Mais elle relève en réalité d’une nécessité de mieux faire comprendre et accepter au public l’inclusion des folioscopes, livres à calques, livres à trous, livres de coloriages et autres livres tactiles à cet ensemble, au-delà des pop-ups venant spontanément à l’esprit. Car ces fameux « livres animés », bénéficiant d’une section identifiée et objet d’une des expositions itinérantes du Centre, concentrent un niveau d’hétérogénéité et de spécificité bien peu conventionnel en bibliothèque publique.

La décision d’explorer ce pan de la création graphique s’est imposée comme une évidence dès l’ouverture du Centre, pôle d’excellence consacré depuis 2008 à l’illustration et aux arts graphiques au sein de la Médiathèque André Malraux de Strasbourg. Il s’est agi là d’un acte raisonné autant que passionné. Entre cabinet de curiosités et fonds spécialisé doté d’outils de description spécifiques, cette collection dans la collection s’articule avec l’ensemble illustré qui est le nôtre, en même temps qu’elle possède sa vie propre.

En tant que bibliothécaires, nous nous proposons de partager ici nos choix et questionnements quotidiens en termes de classification, de conservation, de valorisation et médiation de ces titres atypiques, ainsi que des œuvres originales (croquis, planches et maquettes) associées dans notre fonds.

Être un cas particulier : un état de fait, un état d’esprit

Le Centre de l’illustration est un fonds spécialisé intégré dans une médiathèque de lecture publique, ce qui fait son originalité. Ouverte en 2008, André Malraux est tête de pont de onze structures municipales et communautaires, et plus encore de trente équipements répartis sur le territoire de la communauté urbaine de Strasbourg, désormais Eurométropole. Cet ensemble constitue le réseau « Pass’Relle » rassemblé par une carte de prêt unique[1]. Avec 18 000 m², dont 11 800 m² de surface utile, et une capacité de 320 000 documents, ce bâtiment d’envergure représente à lui seul 70% des besoins en lecture publique du bassin de vie métropolitain.

Figure 1

Vue de la Médiathèque André Malraux de Strasbourg

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Tout en formant, avec le Patrimoine et les littératures européennes le troisième pôle d’excellence de la médiathèque, le Centre de l’illustration est néanmoins intégré à un département classique comprenant également les livres d’arts et les bandes dessinées. ABDI, soit « Arts-Bandes dessinées-Illustration », est situé au cinquième étage de la médiathèque et rassemble, en 2012, dix personnes, assistants et adjoints, sous la direction de Guillaume Gast. Au sein de cette équipe, quatre équivalents-temps plein sont rattachés au projet du Centre de l’illustration[2]. L’espace du Centre de l’illustration représente environ 980 m² en accès libre, associés en magasins de conservation patrimoniaux à 300 mètres linéaires de rayonnages mobiles et cinq étagères de meubles à plans. Son intégration dans une médiathèque de lecture publique ouvre délibérément les horizons du Centre au-delà de l’étude et de la recherche : l’immense majorité des collections est ainsi en accès libre au public le plus divers selon les horaires d’ouverture pleins du bâtiment, soit 40h/semaine.

Les LA, des livres hors du commun dans un fonds hors normes

Les collections du Centre de l’illustration se répartissent en deux pôles recoupant ce que l’on peut désigner comme les sources primaires d’une part et les sources secondaires d’autre part[3].

Figure 2

Vues du Centre de l’illustration de la Médiathèque André Malraux de Strasbourg

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Objet premier de la création du Centre, la mise à disposition d’un fonds de documents conservés au titre de leur illustration reste le cœur de la collection. Ainsi les sources primaires accessibles au Centre de l’illustration comprennent :

  • des albums illustrés de fiction,

  • des albums illustrés documentaires,

  • des livres animés,

  • des livres illustrés pour adultes et graphzines,

  • des films d’animation,

  • et des bandes dessinées depuis 2011.

Les sources secondaires en regard explorent tous les domaines susceptibles d’accompagner les questionnements et intérêts des illustrateurs, chercheurs ou curieux de l’image éditée, que ce soit dans les domaines du livre illustré bien sûr, mais aussi du graphisme, de la typographie, de l’édition, de l’animation ou encore de la sémiotique. Si les documents relevant du fonds de sources primaires sont exclus du prêt et donc uniquement consultables sur place, les sources secondaires sont elles majoritairement empruntables.

À ces deux fonds en accès libre s’ajoute également en consultation indirecte un fonds d’œuvres originales et de livres d’artistes conservés en magasins. L’optique de ce fonds est avant tout l’étude et la mise en valeur de la « fabrique » du livre illustré, à travers un intérêt particulier porté aux travaux préparatoires et versions alternatives au-delà des « belles images » finalisées. Ces œuvres servent de base à des expositions sur place dans un espace dédié, ainsi qu’à la création des expositions itinérantes du Centre de l’illustration ; elles sont également consultables sur simple demande pour tout détenteur de la carte « Pass’Relle ».

Sortir les livres des magasins

L’esprit qui a prévalu à la création du Centre de l’illustration était de « sortir les livres des magasins » : présenter au public le plus large possible, en accès libre, le panel le plus large de documents pertinents pour la découverte et l’étude de l’image éditée sous toutes ses formes, notamment les plus originales. Aussi rien d’étonnant à ce que les livres animés aient trouvé une place naturelle dans cette collection.

À l’origine du Centre se trouve un fonds constitué à partir des années 1990 par les bibliothécaires jeunesse du réseau municipal de Strasbourg qui ont mis de côté spontanément et intuitivement au fil des désherbages des titres représentatifs de l’histoire de cet art qu’est l’album illustré[4]. On trouvait déjà dans ces rayonnages en magasins des livres de Bruno Munari, Warja Lavater, Katsumi Komagata ou Kveta Pacovska, désormais intégrés aux livres animés. Et il a donc été choisi à l’image du reste de la collection de sortir ces livres des magasins et de les donner à voir et manipuler au plus grand nombre.

Au moment de traiter, organiser et développer cette collection originelle vers la naissance du Centre de l’illustration, nous avons décidé de distinguer les livres animés dans un rayon autonome, de la même manière que l’illustration documentaire a été distinguée par exemple. L’approche de ce fonds a été considérée comme particulièrement intéressante, car permettant de se positionner sur un secteur à l’époque vierge, mais en pleine croissance, d’autant que peu représenté encore en médiathèque alors que prisé des enfants et très demandé chez les étudiants en illustration. En effet, tombant à point nommé pour le développement de cet axe particulier au sein d’une collection déjà bien particulière, le « boom » des livres animés dans le marché éditorial français et international s’est fait dans les années 2000 au moment de l’ouverture du Centre. Des budgets d’acquisition ont donc été aisément attribués pour approfondir ce domaine particulièrement attractif, il faut bien l’avouer. Ce que Guillaume Gast appelle l’« effet Waouh » des livres animés a joué et joue toujours un rôle indéniable dans la reconnaissance grand public des ressources globales du Centre de l’illustration.

Définir l’« effet Waouh »

Nous avons volontairement choisi une définition très large des livres animés. Au Centre de l’illustration, nous partons du principe qu’un livre s’anime dès lors qu’il demande un engagement du lecteur avec sa matérialité. Sont pris en compte toute forme d’interaction physique, toute forme de livre et tout type de lecteur.

Le plus souvent quand on dit « livres animés », les gens ne pensent qu’aux pop-ups, c’est-à-dire aux livres avec des images en relief, mais c’est un panel bien plus vaste de systèmes et de textures de lecture qui s’ouvre en réalité à l’expérience face à nos rayonnages de « LA ». Pensez livre de coloriage ! Pensez folioscope ! Il faut bien la main tenant le crayon, il faut bien le pouce qui anime la scène. Pensez volets, pensez tirettes, pensez transparents, pensez donc aux fameuses images en relief que ce soit dans le déploiement à 90° ou 180°, il faut bien le lecteur au sens le plus physique pour provoquer la plénitude du livre au sens le plus matériel autant que le plus poétique ! Certes le champ est donc très vaste, mais d’autant plus passionnant, et certes d’autant plus complexe à décrire et à conserver aussi. Mais nous y viendrons plus tard, car au temps des définitions des axes d’une collection, c’est l’enthousiasme qui prime. Explorer toute l’hétérogénéité de l’indescriptible, y a-t-il plus intéressant projet pour une bibliothèque ?

Les critères d’acquisition des livres animés sont ceux présidant à l’ensemble de la collection :

  • diversité de techniques d’illustration, en l’occurrence d’animation,

  • diversité de nationalités des créateurs[5],

  • diversité de maisons d’édition, avec un intérêt particulier pour les petites maisons d’édition et les éditeurs indépendants,

  • coloration locale par le suivi des productions d’illustrateurs nés, vivant et/ou ayant été formés en Alsace, notamment des anciens élèves des Arts décoratifs de Strasbourg, devenus Haute École des Arts du Rhin.

Figure 3

Maquette de Carnaval Animal par Iris de Véricourt (2011) exposée lors de « Pop-up le volume » au Centre de l’illustration

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Ce dernier point a une importance toute spécifique pour nous, car les créateurs locaux ont été nombreux à s’intéresser aux formes à systèmes. Les plus connus sont probablement Anouk Boisrobert et Louis Rigaud, duo à l’origine de la trilogie Popville (2009), Dans la forêt du paresseux (2011) et Océano (2013). Mais nous songeons aussi au travail d’Iris de Véricourt, dont nous avions exposé la maquette de Carnaval animal alors qu’il ne s’agissait encore que de son projet de diplôme, ou encore du duo graphique Icinori dont les créations sérigraphiées et pliées à la main durant leurs années strasbourgeoises sont naturellement entrées dans la collection au fil de leur création[6].

Parlons peu, mais parlons chiffres

Tableau 1

2009

2011

2013

Livres animés

480

760

1150 (2014 : 1277)

Centre de l’illustration

4600 (10%)

9500 (8%)

14500 (7,9%)

Arts - BD - Illustration

17300 (2,8%)

31000 (2,5%)

40200 (2,9%)

Médiathèque Malraux

199700 (0,2%)

243900 (0,3%)

277500 (0,4%)

Part quantitative des livres animés dans la collection – Nombre de documents et part des LA – 2009/11/13

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Tableau 2

2009

2011

2013

Livres animés

3775 €

2258 €

5980 €

Centre de l’illustration

14088 € (26,8%)

24426 € (9,4%)

25079 € (23,8%)

Arts - BD -Illustration

59184 (6,4%)

85060 (2,7%)

80825 (7,4%)

Total

520000 (0,7%)

520000 (0,4%)

520000 (1,15%)

Part budgétaire des acquisitions de livres animés – Budget et part des LA – 2009/11/14

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Tableau 3

2009

2011

2013

Libraire de marché public

74 (65,5%)

233 (87,3%)

72 (37,3%)

Libraire spécialisé

31 (27,4%)

3 (27,4%)

116 (60,1%)

Conservation concentrée

8 (7%)

31 (11,6%)

5 (2,6%)

Total

113

267

193

Diversité des sources d’accroissement des livres animés – Fournisseurs et part du recours dans le total – 2009/11/13

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Créer une collection de livres animés demande un investissement financier volontariste au sein de la politique documentaire d’un établissement. En effet, on constatera aisément que si les livres animés représentent une part stable à hauteur d’environ 8% de la collection, leur achat a pu représenter jusque 26% du budget annuel du Centre de l’illustration. Il est indéniable que quand on se lance dans la constitution d’un fonds de livres animés, la question du coût et des modes d’acquisition est un point important. Car ces livres sont en moyenne plus chers, surtout s’il est question de livres animés anciens ou étrangers. Ainsi le prix moyen d’un livre animé du commerce avoisine les 15 €, quand celui d’un album se place aux alentours de 12 €. Cela dit, l’éventail de prix de ce que nous qualifions de « livre animé » est large : un flip-book coûtera en moyenne 6 €, quand pour un pop-up il faudra plutôt compter dans les 20 €, ce qui est remarquablement modique pour des ouvrages qui restent encore aujourd’hui assemblés à la main. Auprès d’un libraire spécialisé les prix seront évidemment plus élevés, s’alignant sur le marché bibliophile. Ainsi les années où nous avons réalisé des commandes importantes de livres animés anciens, étrangers ou d’artistes, notre investissement moyen par livre a pu osciller entre 30 et 40 €, alors que dans une année « courante » sans de tels achats, le coût moyen d’un livre animé entré dans la collection est de 10 €.

Une des questions à se poser quand on crée une collection de livres animés est le niveau d’approfondissement que l’on souhaite lui donner. Il est tout à fait possible de développer un fonds contemporain conséquent et dynamique sans jamais avoir recours à un libraire spécialisé tant le marché actuel est florissant. Par contre, si l’on fait le choix, comme nous, d’explorer le livre animé de manière historique et internationale, l’expertise de spécialistes devient nécessaire.

Pour des raisons d’équilibre, notamment financier, nous avons alterné selon les années tantôt nous concentrant sur la production courante en s’adressant à notre libraire de marché public, tantôt faisant des acquisitions plus ciblées auprès de libraires spécialisés, voire directement auprès de créateurs. Nos principaux interlocuteurs pour ces démarches pointues ont été Jacques Desse et Thibaut Brunessaux de La Boutique du Livre animé[7] et Pierre-François Maquaire de Heeza, spécialisé dans les folioscopes et livres à illusions optiques[8].

Une autre des particularités du Centre de l’illustration est de continuer à bénéficier de la conservation concentrée, au rythme des désherbages du réseau municipal et communautaire, les bibliothécaires nous contactant alors pour nous proposer des titres qui leur semblent pertinents pour notre collection. Si les fonds d’albums et de bandes dessinées y trouvent une source d’accroissement majeure, pour les livres animés l’intérêt est limité, ce type d’ouvrages survivant rarement au service public indemne. Néanmoins certains documents peuvent entrer par ce biais, quand ils relèvent de formes plus robustes ou de réparations aisées comme les pêles-mêles ou les livres cartonnés[9].

Décrire l’indescriptible

Les livres animés ont un espace dédié dans l’espace du Centre de l’illustration. En outre, ils sont spécifiquement identifiés dans la collection par leur cotation et leur indexation.

Le Centre s’est en effet doté d’un système de cotation original, adapté à la nature diverse de ses fonds, dont le but est d’allier spécificité et lisibilité vers le grand public.

Figure 4

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Les genres clairement identifiés sont localisés sur des étagères distinctes[10]. Mais la particularité de ce système est de pouvoir renseigner le visiteur sur les ouvrages sans avoir à entrer dans les notices des documents : de quelle période datent ces illustrations ? Quels illustrateurs ont été formés en Alsace ? Au premier coup d’œil, un panorama historique se dessine, ainsi que l’importance de notre région dans la formation des illustrateurs depuis les années 1980.

Pour les livres animés, on constatera que nous avons choisi une cote très simple, limitée au « LA » pour « Livres Animés ». Le « D » a été conservé dans la cotation, pour distinguer les livres animés documentaires de la fiction, mais pas le « A » bien que l’origine locale des créateurs se retrouve dans l’indexation. Nous avons gardé pour la cotation les trois premières lettres de l’illustrateur. Nous avons envisagé la pertinence de prendre en référence celles de l’ingénieur papier, mais cela n’aurait guère été réaliste considérant que ces créateurs ne sont pas toujours crédités.

Dans les entrailles d’une notice spécialisée

Nous nous excusons par avance pour le « jargon » à venir… Pour découvrir directement des exemples de livres animés, passer à la section suivante. Eh oui, ceci est un article-dont-vous-êtes-le-héros !

Figure 5

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Les options de requête proposées au Centre de l’illustration sont spécifiques et se veulent à même de répondre rapidement à des interrogations professionnelles et de recherche[11]. Ainsi proposons-nous de manière globale la recherche par origine géographique, par nationalité et plus finalement pour la création locale alsacienne, et celle par technique d’illustration et/ou d’animation.

Les techniques d’illustration et d’animation sont renseignées en zone de note 307. Il s’agit là d’un détournement mineur de la zone de collation du langage UNIMARC puisque cette note est conçue pour la description physique du document non couverte en zone 215.

Dans le domaine des livres animés, plus que les techniques d’illustration, ce sont les diverses techniques d’animation de l’objet-livre que nous nous sommes attelés à décrire. Le travail accompli par le site LivresAnimés.com (consulté le 27 avril 2021) nous a été d’un grand secours en 2008 lorsque nous avons mis au point la nomenclature de notre thésaurus dédié. Nous avons isolé plusieurs grandes « familles » de techniques d’animation, si bien que c’est sous la forme d’une arborescence que l’on peut visualiser l’information.

Figure 6

Arborescence de la nomenclature d’indexation technique des livres animés

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De fait, la formulation retenue est combinatoire de manière à réduire le « bruit » généré par la recherche. Nous avions en effet d’abord testé la forme « Système à… », mais comme la recherche accessible aux lecteurs via le portail des médiathèques se place sur l’ensemble des zones de notes 300, dont le résumé en zone 330, ce type de requête incluait un nombre bien trop important de résultats erronés puisqu’il suffisait que le mot « système » soit inclus dans n’importe quel résumé de document. Au lieu de « Système à volets », nous avons donc retenu la notation « LA > Animation > Volets » qui, couplée à la mention « Livres animés » systématiquement renseignée en zone 608, permet par sa spécificité de ne vraiment intégrer que les livres animés concernés du Centre de l’illustration.

Dans le cas particulier des livres d’artistes, nous nous sommes inspirés du catalogage du Cabinet des Estampes de la BNF pour les « livres graphiques » qui mélange judicieusement le traitement des documents imprimés avec celui des images fixes. Le terme « Livre graphique » sera donc celui placé en zone 200/b en lieu et place de « Texte imprimé », couplé avec l’emploi en zone 608 de « Livres d’artistes ». Dans ce catalogage, l’emploi de la zone codée 116 destinée aux « Ressources graphiques » à la place de la zone 105 « Ressources textuelles - Monographies », permet de décrire plus justement notamment les diverses techniques de dessin ou gravure originales auxquelles on peut être confrontés pour ce type de documents.

Nomenclature technique détaillée

Certaines formes nous ont semblé autosuffisantes dans leur description :

  • folioscope[12],

  • livre de coloriages,

  • livre à compléter,

  • calendrier.

Pour les autres, nous avons adopté un détail par grandes familles. Aussi avons-nous distingué quatre techniques de reliure en particulier :

  • accordéon,

  • carrousel,

  • panorama,

  • livre tunnel.

On constatera que le vocabulaire choisi s’est voulu le plus intuitif possible : « Diorama » a ainsi été préféré à « Livre-tunnel », car plus parlant pour le grand public.

Exemple n° 1 : LA > Reliure > Livre-tunnel

Figure 7

Claire Hannicq, Dans la grotte (2011)

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Figure 8

Notice et affichage portail de Dans la grotte de Claire Hannicq

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Cet exemple a la particularité de cumuler nombre de spécificités dans le catalogage du Centre de l’illustration. De plus pour une communication intitulée « LA c’est pour Livres Animés », quoi de mieux qu’un premier exemple qui ne soit pas un LA, mais un ouvrage issu du fonds de livres d’artistes.

Dans la notice de ce titre, la zone codée 116 indique qu’il s’agit d’une pièce gravée, sur support papier, multicolore, en sérigraphie. La mention « Livre graphique » en 200/b active le renseignement en 608 de « Livres d’artistes » en plus de « Livres animés » comme qualificatif de genre. En zone de technique, on retrouvera trois indications : la sérigraphie, la reliure en livre-tunnel et la mention « Illusion d’optique », car le dos de ce diorama comporte une sérigraphie sur l’envers, révélant le monstre dans la grotte quand l’objet est rétroéclairé. En outre, Claire Hannicq ayant été diplômée des Arts décoratifs de Strasbourg en 2007, l’indexation en 606 « Illustrateurs pour la jeunesse - France - Alsace (France) » est renseignée.

Les formes d’animation, au sens d’éléments de mouvement, constituent une autre grande famille détaillée :

  • tirettes,

  • volets,

  • disque mobile,

  • tige mobile,

  • tige fixe,

  • enveloppe,

  • bascule,

  • fil,

  • chaînette,

  • image rotative,

  • image coulissante,

  • mouvement automatique,

  • articulation.

Exemple n° 2 : LA > Animation > Bascule

Figure 9

Vojtech Kubasta, Il gatto con gli stivali (1962)

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La bascule, très utilisée par le grand créateur tchèque Vojtech Kubasta, est une forme d’animation devenue rare, qui frappe par sa simplicité : une languette de papier est insérée dans une image en découpe pour être actionnée en balancier. La ressemblance avec une tirette n’est qu’apparente. Là où la languette tirée peut engendrer un mouvement latéral ou vertical, ou bien encore une mécanique complexe à l’intérieur de la page pour une animation autre, le lecteur participe ici davantage de l’animation, car la nature même du mouvement lui revient. Le balancier ne se fera que si le lecteur comprend qu’il doit bouger son poignet et tout l’intérêt d’une bascule vient de la combinaison de ce mouvement avec l’à-propos de la situation. Dans cette version du Chat botté par Kubasta, la bascule correspond à tout le haut du corps du roi : en actionnant le balancier, celui-ci va se pencher pour remettre le sac d’or au Chat. Simplicité et pertinence, voilà l’essence de cette animation.

Exemple n° 3 : LA > Animation > Tige mobile

Figure 10

Abe Schenck, Jour de fête : grandes images pour petites personnes (1949)

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Cette simplicité se retrouve avec les systèmes à tige, comme dans cet ouvrage de 1949 par Abe Schenck. La tige de bois y permet de faire tourner autour de sa barre la gymnaste, ou ailleurs tourner un manège de chevaux de bois sur son axe, etc. On notera l’injonction « Regardez-la tourner », signifiant en vérité « Faites-la tourner ». Injonction récurrente des livres-objets incitant à l’intervention directe, physique du lecteur pour réaliser pleinement les actions mises en jeu dans le récit.

Exemple n° 4 : LA > Animation > Disque mobile

Figure 11

Calendarium œconomicum practicum perpetuum de Mauritio Knauer (1760)

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Certains des systèmes de cette liste sont très anciens à l’image des disques mobiles, plutôt appelés « volvelles » dans les livres anciens, où leur principale utilisation depuis le Moyen Âge est la computation calendaire. Le Fonds patrimonial de la Ville de Strasbourg possède un ouvrage de ce type, le « Calendarium œconomicum practicum perpetuum » datant du XVIIIe siècle. On peut voir que les volvelles ont été réparées et entretenues minutieusement au fil du temps, preuve de leur utilisation et de la valeur accordée à ces mécanismes fragiles, mais si utiles.

Une autre catégorie est celle des animations au niveau de la page :

  • découpe,

  • superposition,

  • pliage,

  • images en relief,

  • pêle-mêle,

  • parties détachables,

  • aimants,

  • transparent.

Exemple n° 5 : LA > Page > Pliage

Figure 12

Élisa Géhin, Rendez-vous (2008)

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Élisa Géhin, diplômée des Arts décoratifs de Strasbourg, réalise avec « Rendez-vous » l’une des plus intéressantes applications récentes du pliage. C’est là aussi un système en apparence très simple : quand on sort de livre de sa pochette, on réalise qu’il s’agit en fait d’une affiche pliée. Au fur et à mesure que l’on en déplie les pans, l’histoire progresse, le texte et l’image se modifiant par le déploiement jusqu’à un dénouement pour le moins inattendu. Le livre est fourni avec un mode d’emploi, qui pour être honnête sert surtout à replier l’objet correctement. Ce genre de projet est extrêmement complexe à concevoir, tout autant qu’il est facile d’accès et ludique pour le lecteur.

Exemple n° 6 : LA > Page > Transparents

Figure 13

Jérémie Fischer, Alphabet (2013)

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Jérémie Fischer sort lui aussi de l’atelier d’illustration strasbourgeois et son projet de diplôme intitulé « Alphabet » utilise de manière ingénieuse l’alternance de transparents sérigraphiés dont la tourne modifie l’image, en apparence abstraite, imprimée sur chaque page latérale pour révéler les lettres de l’alphabet l’une après l’autre. Fischer s’est fait une spécialité de l’utilisation ingénieuse des transparents, que l’on retrouvera également dans son nouveau livre « Wild About Shapes » édité en 2015 par les Londoniens de Flying Eye Books (2014).

Certaines catégories d’animation sont classées en « autres », car ne relevant pas à proprement parler de la reliure, de la page ou d’un mouvement spécifique :

  • illusion d’optique,

  • miroir,

  • papier calque,

  • autocollants,

  • diodes,

  • livre phosphorescent,

  • livre maison,

  • livre-jeu,

  • livre sonore,

  • livre affiche,

  • livre tactile.

Exemple n° 7 : LA > Autre > Livre sonore

Figure 14

Le livre d’images parlantes (1880)

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Il s’agit du livre animé le plus ancien de notre collection. Datant de la fin du XIXe siècle, il a été édité par la société ludique Kratz-Boussac[13]. La mise en page en est logiquement très classique : face à un poème se trouve une illustration encadrée, dans la marge de laquelle une flèche indique un petit plomb inséré dans le côté d’un coffrage en bois. Par exemple, sur la première double page, le poème évoque un agneau, on tire la cordelette et… « bêêêê » ! En effet, ainsi que l’indique la réclame sur la couverture imprimée :

Voilà une mère qui sait montrer Les belles images à ses enfants Et jolies choses à raconter De tous les animaux dedans. Et pour se faire le mieux comprendre Au petit bambin à ses genoux Elle fait la voix de l’âne entendre Du bouc, du coq et du coucou, La vache mugir, l’agneau bêler Tout en tirant les cordes signées.

Cet ouvrage comprend également l’un des procédés d’animation les plus complexes que nous ayons dans le fonds puisque l’on découvre à l’intérieur du coffrage en bois un système de soufflets en papier que les cordelettes viennent actionner : extrêmement fragile, le Livre d’images parlantes nous pose très vivement la question de la conservation ainsi que des restaurations éventuelles, que seuls des spécialistes pourraient entreprendre.

Rangement et conservation

Les livres animés sont fragiles, raison pour laquelle les bibliothèques publiques ne peuvent en général pas se permettre d’y investir massivement. Si la politique de consultation sur place du Centre limite les dangers d’une excessive manipulation, il reste néanmoins que nos rayonnages sont en accès libre aux horaires courants de la médiathèque, soit 40h/semaine.

Les livres animés du Centre de l’illustration sont visibles, consultables, manipulables, étudiables, lisibles, jouables en tout temps : c’est notre force, mais aussi une faiblesse du point de vue de la conservation des ouvrages.

Comment faire rentrer un rond dans un carré ?

Figure 15

Exemple de pochette de rangement pour 2 bleu de David A. Carter (2006) et rayonnages publics des livres animés au Centre de l’illustration

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On se pose souvent cette question face au rangement d’une étagère de livres animés, dont les formats et les volumes sont rarement « standard ». La majorité des LA sont en rayonnages publics, ce qui impose leur protection de manière fonctionnelle. Les ouvrages que nous ne pouvons recouvrir de cristalline, pour des raisons de forme ou de mécanisme, sont placés dans des enveloppes de protection en polyester translucide, ce qui rend compliqué leur mise sur tablettes. Le rangement en bacs s’impose donc pour une partie de la collection, ce qui prend beaucoup de place.

Cependant, et heureusement, certains livres animés sont plus faciles à ranger que d’autres : les folioscopes par exemple sont disposés dans des boîtes faites sur mesure pouvant accueillir jusqu’à dix-huit folioscopes ; les livres à compléter et livres de coloriages sont également rangés distinctement sur deux tablettes, tous placés sous cristalline et aisément alignés ; enfin les livres tactiles pour personnes déficientes sont également rangés à part, car bénéficiant d’une signalétique particulière. Nous étudions présentement un nouveau système de rangement, isolant davantage de techniques « simples », afin de « débroussailler » un peu la forêt actuelle dans une alternance entre tablettes et bacs.

Des petites boîtes, des grosses boîtes, des boîtes neutres partout

Figure 16

Rayonnages en magasins et exemple de pochette de conservation pour Star Trek : Giant in the Universe de Kay Wood (1977) au Centre de l’illustration

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En investissant dans des livres animés anciens et d’artistes, nous avons inclus une part de consultation indirecte à la collection. Ainsi les plus rares, anciens ou fragiles sont-ils conservés en magasins et signalés comme tels dans le catalogue. Sur simple demande, tout détenteur de la carte Pass’Relle peut y avoir accès. À l’heure actuelle, il s’agit de cent cinquante-quatre titres, soit 14% de la collection. Considérant le vieillissement et l’accroissement naturels de la collection, ce nombre est amené à augmenter au fil du temps.

Les ouvrages en magasins sont conservés dans des boîtes réalisées sur mesure en papier neutre et disposées verticalement sur étagères. Leur équipement est limité à l’estampillage et au code-barre d’exemplarisation : pas de cristalline, ni de cote sur l’ouvrage, elle sera placée sur la boîte.

Quand ça casse…

Figure 17

Exemple de détérioration (Alice au pays des merveilles de Robert Sabuda d’après Lewis Carroll (2004))

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À partir du moment où l’on met des livres animés en accès libre, ce qui est le cas de 76% de notre collection, la question de la réparation devient prégnante. Précisons d’emblée que la plupart des dommages causés à ces livres ne le sont pas par des enfants, mais par des adultes. Le principal ennemi du livre animé, c’est l’adulte qui essaie de comprendre comment il est fabriqué.

À titre d’exemple, la scène de la « Tea party » d’Alice au pays des merveilles par Robert Sabuda : au centre de la table en relief de notre exemplaire est désormais inséré un petit carré de papier neutre. Il s’agit de la toute première réparation que nous avons dû effectuer, le lendemain du jour de l’ouverture en 2008 après qu’un visiteur a appuyé avec son doigt sur la structure de papier pour en tester la résistance et l’a déchiré en enfonçant. Pour ce genre d’éléments, ou encore pour des tirettes simples, on va tenter de recoller ou d’effectuer ce type de « rustines » de papier. Il nous arrive également de récupérer des ouvrages ayant déjà eu une vie en service public par ailleurs, et donc avec déjà des tentatives de réparation plus agressives, majoritairement au scotch.

Le Centre est ouvert depuis 2008, nous sommes donc aujourd’hui confrontés au vieillissement de la collection et à des dommages plus complexes, plus nombreux, et nous devons parfois admettre nos limites, car nous sommes une équipe de non-spécialistes. C’est la raison pour laquelle des livres initialement en rayons passent préventivement en magasins dès qu’ils commencent à présenter des signes d’usure ou qu’ils sont épuisés dans le commerce. La conservation préventive de ces ouvrages est pour nous capitale, étant donné les enjeux financiers que le recours à des restaurateurs spécialisés représenterait pour l’institution. Un grand travail d’évaluation de la collection a d’ailleurs été lancé en 2015 afin d’amorcer sa réorganisation entre magasins et accès libre dans ce sens.

La médiation de « l’effet Waouh ! », ou les trucs du magicien

Sources secondaires

Des ouvrages et DVD sur les livres animés, leur histoire, leurs techniques et créateurs ont également été acquis en complément afin d’accompagner la réflexion de nos usagers sur le sujet. On trouve parmi ces documents des études historiques, des catalogues d’exposition passées à travers le monde, mais aussi des guides pratiques et techniques. Ils rencontrent un grand succès, la photocopieuse tournant parfois à plein régime pour les plans de montage disponibles.

Œuvres originales

Figure 18

Vues des magasins de conservation présentant les pièces suivantes de gauche à droite : Lucie Brunellière, Hôtel de rêve : crayonné de la cascade, le bassin (2009b) et Hôtel de rêve : cascade, première chute et bassin (2009a). Ingrid Monchy, Plume et feuille (2002)

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C’est dans le même esprit que nous avons intégré au fil des ans à la collection d’œuvres originales du Centre de l’illustration plusieurs pièces explicitant le processus créatif derrière ces livres-objets. Croquis, maquettes et livres blancs, illustrations originales et numériques de pièces particulières, etc. permettent ainsi d’explorer les processus non seulement d’illustrateurs ayant expérimenté ou collaboré sur des livres animés, mais aussi et surtout d’ingénieurs papier.

À l’image de l’ensemble du fonds d’originaux, ces pièces sont inventoriées, cataloguées, visibles sur le portail et consultables sur simple demande pour tout détenteur de la carte Pass’Relle.

« Pop-up le volume ! »

Le Centre de l’illustration a valorisé sa collection de livres animés par une exposition au printemps 2011 : « Pop-up le volume ! ». Inauguré par une rencontre publique avec Jacques Desse, libraire de La Boutique du Livre animé, cet événement a attiré de nombreux visiteurs qui ont pu y découvrir une partie de la collection de livres animés anciens, ainsi que des prêts d’artistes et collectionneurs locaux, le tout mis en perspective par des panneaux didactiques expliquant les principales techniques présentées. Ces panneaux ont été réalisés en interne, avec le soutien de l’ingénieur papier Arnaud Roi pour la réalisation de schémas techniques. De multiples ateliers pour les individuels et scolaires ont été proposés à cette occasion, permettant également la formation durable des équipes de bibliothécaires.

Figure 19

Exposition itinérante « Pop-up le volume » : différentes affiches sur le réseau Pass’Relle

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Figure 20

Exposition itinérante « Pop-up le volume » : exemple de panneau

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Une des missions du Centre de l’illustration est la production d’expositions d’œuvres originales mises à disposition gratuitement et clé-en-main pour le réseau de trente équipements de lecture publique de l’Eurométropole strasbourgeoise. C’est donc tout naturellement que l’exposition « Pop-up, le volume ! » a intégré le catalogue des expositions itinérantes du Centre de l’illustration avec beaucoup de succès. Ces quelques années, elle a voyagé dans neuf bibliothèques. On pouvait, par exemple, la voir à la bibliothèque de Cronenbourg dans une version spécifique mettant particulièrement en lumière le travail de l’artiste Philippe UG.

Figure 21

Exposition itinérante « Pop-up le volume » : carte des itinérances 2010-2015

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Les ateliers et workshops sur les livres animés sont également devenus une activité régulière du Centre. Si nous proposons là aussi des ateliers clé-en-main, nous privilégions de plus en plus la formation des équipes de bibliothécaires accueillant l’exposition, dans un esprit de transmission du savoir-faire pour que chaque établissement puisse adapter au mieux l’atelier à son public. Nous sommes également sollicités ponctuellement par d’autres professionnels, comme à l’été 2014 par le Centre de littérature jeunesse de Bruxelles organisant un voyage d’études à Strasbourg, ou encore des enseignants en arts graphiques et leurs élèves, nombreux en Alsace.

Figure 22

Ateliers d’images en reliefs réalisés avec des enfants et des adultes au Centre de l’illustration et sur le réseau Pass’Relle

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Des enjeux de taille pour l’avenir (au sens littéral du terme)

Aujourd’hui, après plus de dix ans d’ouverture, trois questions se posent à nous concernant la collection particulière des livres animés au Centre de l’illustration : l’espace, le budget et la conservation.

Ne pratiquant pas de désherbage sur les fonds primaires, nous sommes confrontés à un accroissement difficile à gérer en rayonnages publics. Les livres animés ont l’inconvénient d’être souvent plus volumineux que des albums classiques, le problème s’est donc rapidement posé. Un déménagement de ce fonds dans un nouvel espace dédié a été programmé en 2015, une étagère venant d’être installée sur l’une des mezzanines du Centre jusque là laissé libre. Ce nouvel espace accueille les livres animés avec une vitrine de présentation permanente et un accès plus proche vers les magasins, vers lesquels une partie de la collection va également être passée en accès indirect. Les critères de mise en accès libre ont dû être précisés plus finement, afin de préserver des rayonnages plus aérés tout en limitant l’usure des ouvrages.

En outre le passage d’un budget d’investissement à un budget de fonctionnement pour la Médiathèque André Malraux dans son ensemble implique une réflexion poussée sur nos critères d’acquisition et de renouvellement. Là où nous pouvions envisager de racheter un livre abîmé encore disponible, cela devient désormais plus difficile. De même les efforts financiers portés vers l’approfondissement historique et international de la collection ont été réalisés et doivent aujourd’hui se stabiliser à une part moindre de nos acquisitions dans un contexte budgétaire plus restreint. Concernant la conservation de ces ouvrages, nos possibilités de restauration sont limitées, aussi devons-nous tâcher de prévenir au maximum les dommages éventuels. Néanmoins la disponibilité des collections au plus grand nombre demeure l’ADN du Centre de l’illustration et c’est à une juste balance entre libre accès et consultation indirecte que nous tâchons d’accéder à l’heure actuelle face à ces problématiques.

Soyons amis

Enfin, comme tout fonds spécialisé, l’un de nos enjeux majeurs demeure la visibilité. Visibilité des livres animés tout d’abord, au sein du Centre de l’illustration, où ils ne sont qu’une petite partie de la collection, très spécifique, mais non pas autonome ni détachée d’un tout réflexif sur l’image éditée. Mais aussi plus largement visibilité du Centre de l’illustration dans un bâtiment aussi imposant que la Médiathèque Malraux, au sein d’un réseau de bientôt trente et un équipements de lecture publique, visibilité au-delà de l’Alsace pour une collection particulière somme toute encore récente.

Figure 23

Pages du Centre de l’illustration sur le portail des médiathèques et sur tumblr

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Cet article participe de cet objectif, car à quoi serviraient tous les outils mis en place – protocoles d’acquisition, cotation, indexation, etc. – si tous ces livres extraordinaires rassemblés ne trouvaient les yeux et les mains de lecteurs, de chercheurs, de curieux ? C’est notamment dans cet esprit que nous collaborons régulièrement aux pages Facebook et aux fils Twitter des médiathèques, mais aussi que nous avons une lettre d’information régulière et surtout que nous nous sommes engagés en 2013 sur la si visuelle plateforme de microblogging tumblr : retrouvez donc les actualités du Centre et de sa collection de livres hors-normes à l’adresse http://centredelill.tumblr.com/ (consulté le 27 avril 2021).