Abstracts
Résumé
Procédant à une observation de certaines des tendances qui influencent présentement l'évolution de la recherche sociale au Québec, l'auteur constate que la conjoncture du début des années 1980 a eu son effet sur la perception et la définition des problèmes sociaux. Certains indices comme la résurgence des modèles explicatifs psychologisants, la préoccupation pour les problèmes reliés à l'adaptation ou l'insertion sociale des individus, les politiques sociales de maintien à domicile et de désinstitutionnalisation semblent indiquer, d'une part, un retour en arrière dans l'explication des problèmes sociaux et, d'autre part, un désengagement progressif de l'État du champ social. Pour tenter d'éclairer ces questions, l'auteur reprend des données d'une enquête réalisée auprès de chercheurs québécois associés à la recherche appliquée et constate, au bout d'une analyse critique, que la recherche produit actuellement des connaissances « soit trop générales ou descriptives, soit des connaissances hyperspécialisées et fragmentées », empêchant ainsi l'élaboration d'un savoir intégré sur les problèmes sociaux. Tout cela l'amène à conclure que même au lendemain du Rapport Rochon, le débat sur le rôle et la place de la recherche sociale en matière d'analyse et de solution aux problèmes sociaux est encore à faire.