Abstracts
Résumé
Les premières années de la Fronde ont donné lieu à une floraison d’écrits polémiques ; « il n’est pas mesme jusque des femmes qui ne s’en meslent », remarque avec mépris le bibliothécaire du cardinal Mazarin, Gabriel Naudé. Au nombre de ces femmes libellistes figure Suzanne de Nervèze dont Le Rieur de la cour paraît en 1649. Dans ce petit ouvrage, elle met en place un certain nombre de stratégies textuelles pour légitimer sa prise de parole publique et critique. Portant le masque du Rieur, ce « Démocrite nouveau », elle dénoncera tous les visages de l’hypocrisie courtisane. Cependant, par delà cette leçon morale, c’est le statu quo d’un ordre social et politique en crise qu’elle cherchera finalement à conserver.
Abstract
The early years of the Fronde produced a flowering of polemical writings: “il n’est pas mesme jusque des femmes qui ne s’en meslent” [even women are getting involved], Cardinal Mazarin’s librarian, Gabriel Naudé, noted with disdain. Among these female lampoonists was Suzanne de Nervèze, whose Le Rieur de la cour [The Court Jester] was published in 1649. In this brief work, the author adopts a number of textual strategies to legitimize her public and critical expression of opinion. Wearing the mask of the Jester, this “new Democritus,” she goes on to denounce all the expressions of court hypocrisy. Beyond this lesson in ethics, however, what she ultimately seeks to preserve is the status quo of a social and political order in crisis.