Abstracts
Résumé
Grand amateur de romans russes dans les années 1920, Bataille a lu avec attention deux des intercesseurs de Dostoïevski en France, Thibaudet et Gide. Le premier, qui dessine aussi des chemins possibles pour l’entreprise littéraire de Bataille, met l’accent sur la problématique du parricide — et la profanation des figures parentales sera constante dans les romans de Bataille. Le second insiste sur l’opacité des personnages, leurs excès, sur un certain penchant vers « l’informe », et sur le récit intitulé L’esprit souterrain (ou Le sous-sol) : autant de points que retiendra Bataille. Mais comptera surtout pour lui la lecture que donne Chestov, dans Les révélations de la mort, en 1923, du Sous-sol, et l’analyse qu’il fait de l’homme souterrain : de cette analyse, « Dirty » sera à la fois une mise en récit et une mise en excès.
Abstract
A great admirer of Russian fiction in the 1920s, Bataille carefully read two of Dostoyevsky’s intercessors in France: Thibaudet and Gide. The first, who also developed potential pathways for Bataille’s literary enterprise, highlighted the issue of patricide—and the debasement of parental figures was to be a constant in Bataille’s fiction. The second emphasized the opaqueness of Dostoevsky’s characters, their excesses, a certain tendency towards the “formless”, and the narrative entitled Notes from Underground, all features Bataille would retain. But what ultimately counted for him was Chestov’s 1923 reading, in Les révélations de la mort (The Revelations of Death), of Notes from Underground and his analysis of the underground man: of this analysis, “Dirty” would be at once narration and narrative excess.