Abstracts
Résumé
Le point de départ de cet article est Les fleurs de Tarbes ou la Terreur dans les Lettres de Jean Paulhan. Nous analysons cet essai pour voir quelle politique de la lecture l’auteur y met en avant, en nous arrêtant autant sur ses propos que sur son mode d’écriture. Nous procédons en deux temps : nous observons d’abord la conception de l’acte de lecture qui se dégage de la structure et du mode d’assertion des Fleurs de Tarbes ; ces analyses sont ensuite enrichies d’une discussion des lectures qu’ont faites d’autres critiques des positions de Paulhan sur le geste interprétatif, autant celles de ses contemporains (Benda, Blanchot) que celles de critiques plus récents, issus pour la plupart de l’école américaine de spécialistes de Paulhan (Mehlman, Syrotinski, Milne). Nous postulons que la rhétorique de Paulhan, en mettant l’accent sur la matérialité des mots, travaille les modalités de lecture en régime démocratique et les incorpore dans son mode même d’assertion en dépit de l’absence d’une rhétorique commune pour unifier le sens.
Abstract
The basis of this article is The Flowers of Tarbes, or Terror in Literature, which we analyze in regard to the reading policy Jean Paulhan puts forward therein while examining his comments and mode of writing. We first present the conception of the act of reading that emerges from the structure and mode of assertion of Flowers of Tarbes, then follow this with a discussion of readings by other critics of Paulhan’s positions on the interpretative act, including his contemporaries (Benda, Blanchot) and other more recent critics, mainly from the American school of Paulhan specialists (Mehlman, Syrotinski, Milne). We postulate that Paulhan’s rhetoric, in its emphasis on the materiality of words, reworks the terms of reading in democracies and incorporates them into his very mode of assertion despite the absence of a common rhetoric to unify meaning.