Abstracts
Résumé
Cet article analyse la représentation des spectres de l’hydro dans une oeuvre d’art public, Iiyiyiu-Iinuu de l’artiste cri Tim Whiskeychan, et une oeuvre littéraire, Ourse bleue de l’écrivaine métisse crie Virginia Pésémapéo Bordeleau. Les deux oeuvres partagent comme toile contextuelle la disparition des sépultures eeyouch lors des inondations causées par le développement hydroélectrique sur les rivières Eastmain et Rupert dans les années 2000. Reposant sur l’hypothèse que l’extraction de la ressource hydroélectrique détruit des lieux de vie dans un geste nécropolitique, cet article examine les manières dont les deux oeuvres refusent l’effacement en mettant en scène les morts comme des relations dont il faut prendre soin malgré et en dépit de la transformation du territoire. Alors qu’Iiyiyiu-Iinuu évoque le deuil d’une communauté et crée un lieu de mémoire collectif au coeur de la zone de destruction, Ourse bleue dépeint le deuil personnel d’une femme qui communie avec les esprits de sa parenté.
Abstract
This article analyzes the representation of the ghosts of Hydro in a public art work, Iiyiyiu-Iinuu, by the Cree artist Tim Whiskeychan, and a literary work, Ourse bleue, by the Cree-Métis writer Virginia Pésémapéo Bordeleau. The contextual canvas of both works is the disappearance of Eeyou graves during the flooding caused by hydroelectric development on the Eastmain and Rupert rivers during the 2000s. Rooted in the hypothesis that the extraction of hydroelectricity destroys living environments in a necropolitical gesture, the present article examines how both works refuse erasure by representing the dead as relations that must be cared for despite and because of the transformation of the territory. Whereas Iiyiyiu-Iinuu evokes the grief of a community and creates a place of collective memory at the heart of the destruction area, Ourse bleue depicts the personal grief of a woman who communicates with the spirits of her relatives.