Chroniques

Pour en lire plus : Tourisme(s) et adaptation(s). Florent Cholat, Luc Gwiazdzinski, Céline Tritz et John Tuppen (dir.), Tourisme(s) et adaptation(s), Paris, Elya, coll. « L’innovation autrement », 2019, 372 p. [Record]

  • Alexis Guillemard

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  • Alexis Guillemard
    Doctorant en études urbaines, Université du Québec à Montréal ; guillemard.alexis@courrier.uqam.ca

Tout d’abord, plusieurs chapitres traitent de l’adaptation des grands milieux touristiques (ville, mer, montagne). Aujourd’hui, le tourisme est surtout urbain. Il doit être adapté aux évolutions de la ville. Une transformation institutionnelle peut avoir des impacts touristiques importants. Ainsi, certains territoires essaient de tirer profit de la formation du Grand Paris (Rouchi). À Montréal, les liens étroits entre le tourisme et la nuit nécessitent de repenser l’éclairage et la lumière pour offrir des expériences plus diversifiées (Bertin). Historiquement de principaux lieux de vacances, les littoraux concentrent de nombreux enjeux d’adaptation du tourisme. En Espagne, la littoralisation très marquée du tourisme pousse certains territoires de l’arrière-pays à réinventer leur rôle (Suchet). En Tunisie, le tourisme balnéaire de masse est en crise. Alors que les stratégies nationales visent toujours à renforcer ce modèle, les auteurs démontrent que les solutions alternatives (tourisme culturel) ne sont pas assez considérées, malgré un potentiel important (Souissi et Rieucau). À Rabat, les quais du fleuve Bouregreg ont été réaménagés et sont devenus aujourd’hui un espace attractif, sans pour autant que les anciens usages ne disparaissent (Moussalih). En Alsace (France), Xavier Schramm invite au « tricotage » de liens entre tourisme fluvial, tourisme terrestre et territoire pour tirer le plein potentiel du port de plaisance de Saverne, sur le canal de la Marne. En milieu montagnard, le tourisme se transforme, entre la volonté de diversification, de transformation de l’offre pour de nouveaux publics et la pression des changements environnementaux (Langenbach et al. ; Barna et Rayssac,). L’ensemble des milieux touristiques est confronté aux changements climatiques. Deux chapitres gravitent autour de cet enjeu de plus en plus pressant. Dans la Drôme (France), une étude quantitative essaie de comprendre les perceptions chez les acteurs touristiques et recense les actions entreprises (Tritz et Schiavone). Dans les Alpes, les dispositifs nationaux suisses et français n’apportent pas encore de réponse structurelle à l’enjeu de la raréfaction de la neige sous l’effet du réchauffement (Bonnemains et Clivaz). Certains chapitres du livre couvrent des perspectives plus sociales et culturelles. Les auteurs étudient comment le tourisme s’adapte aux sociétés et aux populations hôtes. Par exemple, les personnes avec une déficience visuelle peuvent avoir besoin d’aménagements particuliers, mais surtout d’un accompagnement qui leur garantit l’accès à la découverte par d’autres sens que la vue (Mallet). En France, si certains attraits sont accessibles à ces usagers, de fortes inégalités demeurent. L’industrie touristique doit donc concilier différentes attentes pour devenir plus durable. Dans ce but, Luc Gwiazdzinski, Wembo Hu et Zhong Bin Li analysent les comportements des touristes sur l’île de Xiamen (Chine) à partir d’un réseau social, pour les comparer avec les habitudes des locaux et ainsi améliorer la cohabitation des deux populations. Par conséquent, en étudiant les touristes, les chercheurs peuvent aider les collectivités en rassemblant des informations pertinentes visant à améliorer les lieux et les services publics. Dans cette perspective, Zoé Maserati présente son projet de recherche qui consiste à répertorier des expériences auprès de visiteurs de la ville de Grenoble. Leurs témoignages enrichissent les diagnostics territoriaux, utiles pour les institutions municipales. Outre les visiteurs, il faut aussi comprendre les sociétés hôtes. À Madagascar, des interdits culturels profondément ancrés (les fady) entrent parfois en contradiction avec la mise en valeur touristique du territoire. Dans un même temps, les Malgaches doivent assouplir leur système de croyances et le développement du tourisme doit respecter un certain cadre culturel (Preuil). Les approches du développement territorial peuvent accompagner le tourisme vers une meilleure adaptation aux contextes locaux. Ainsi, des acteurs aident parfois à dépasser les acceptions uniquement économiques du tourisme. En Guinée-Bissau, par exemple, le parc national de Cantanhez …

Appendices