Le tourisme avant et après la COVID-19

Tourisme et Covid-19Arrêts sur image et réflexions[Record]

  • Pascale Marcotte,
  • Mohamed Reda Khomsi,
  • Isabelle Falardeau,
  • Romain Roult and
  • Dominic Lapointe

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  • Pascale Marcotte
    Professeure, Département de géographie, Université Laval ; pascale.marcotte@ggr.ulaval.ca

  • Mohamed Reda Khomsi
    Professeur, Département d’études urbaines et touristiques, École des sciences de la gestion, Université du Québec à Montréal, co-rédacteur en chef de Téoros ; khomsi.mohamed_reda@uqam.ca

  • Isabelle Falardeau
    Professeure en tourisme et développement social, Département d’études en loisir, culture et tourisme, Université du Québec à Trois-Rivières, Québec, Étudiante au doctorat en sciences géographiques, Faculté de foresterie, de géographie et de géomatique, Université Laval; isabelle.falardeau2@uqtr.ca

  • Romain Roult
    Professeur, Ph. D et Directeur du Département d’études en loisir, culture et tourisme, Université du Québec à Trois-Rivières, co-rédacteur en chef de Téoros; romain.roult@uqtr.ca

  • Dominic Lapointe
    Professeur régulier, Université du Québec à Montréal,Directeur de Téoros, Titulaire de la chaire stratégique UQAM sur les dynamiques touristiques et les relations socioterritoriales, Responsable du groupe de recherche et d’intervention Tourisme Territoire et Société (GRITTS); lapointe.dominic@uqam.ca

Ce numéro hors-série de la revue Téoros s’adresse à la postérité, aux générations qui viendront après la crise et qui n’auront pas connu cet épisode historique bien particulier. Un épisode qui a bouleversé notre rapport au temps et à l’espace, qui a induit autant de craintes que d’espoir à l’égard du tourisme comme pratique sociale et comme industrie. Ce numéro s’adresse aussi à ceux qui auront vécu de plein fouet cette pandémie, pour qu’ils se rappellent ce qu’ils vivaient, au jour le jour, avant de savoir comment s’est terminée cette histoire. L’équipe de coordination de ce numéro a ainsi souhaité documenter à chaud cette période, avec toute la gêne que pose l’immédiateté aux chercheurs qui ont l’habitude de prendre de la distance par rapport aux événements. Raconter à rebours permet de donner du sens, un sens. Les réflexions regroupées dans ce numéro visent à apporter des pierres à l’édifice de notre compréhension, même si les roches sont toujours en fusion et que l’hécatombe ne semble pas encore arrêtée. Les articles visent à documenter les impressions, à partager les pensées malgré les incertitudes, à avancer sur ce qui, au moment d’écrire, semble de la prospective, alors que les événements du lendemain donnent déjà tort. Ces réflexions visent donc à témoigner, à alimenter une histoire dont le sens n’est pas encore advenu. Le dialogue pluriel – entre chercheur·euse·s, étudiant·e·s et membres de l’industrie – sur le tourisme et la crise qui en résulte est également l’occasion d’échanger des propositions de faire mieux. Pour faire face à cette situation inédite, Téoros a procédé d’une manière inédite pour recueillir et évaluer les textes. Après avoir constitué une équipe éditoriale élargie, nous avons lancé un appel à courts textes, sous forme de commentaires, de points de vue, voire de témoignages, afin d’offrir au lectorat des études touristiques une perspective francophone sur l’évolution rapide de la COVID‑19 et son impact sur le tourisme. C’est aussi pour garder une agilité éditoriale que nous avons pris la décision de procéder par une évaluation ouverte des textes par l’équipe éditoriale, pratique ne faisant pas partie du modus operandi de la revue, mais qui est partie intégrante du débat sur les sciences ouvertes (Ross-Hellauer, 2017). L’introduction de ce numéro se veut un bref rappel de la chronologie des événements, des premiers signaux jusqu’au début de l’automne 2020, ainsi qu’une présentation des textes commis au cours de l’été, devant ces situations touristiques inédites. La conclusion du numéro met à l’épreuve les modèles sur lesquels on s’appuie pour penser le tourisme en ces temps de mobilité tronquée. L’histoire aurait commencé en décembre 2019, alors que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) était prévenue qu’à Wuhan, en Chine, des cas de pneumonie d’origine inconnue étaient apparus. Le nouveau coronavirus responsable de cette maladie a rapidement été identifié et nommé temporairement 2019‑nCoV (Labrecque, 2020). Un mois plus tard, plus de 550 décès et 28 000 malades sont dénombrés en Chine (selon Labrecque, 2020, ces premières estimations changeront régulièrement dépendant des sources et des différentes façons de les comptabiliser). D’autres cas sont également recensés dans plusieurs pays d’Asie, d’Europe, d’Océanie et d’Amérique du Nord. Le 23 janvier, la ville de Wuhan et ses 11 millions d’habitants sont les premiers mis en quarantaine. Ils le resteront jusqu’au 8 avril. Les festivités du Nouvel An chinois, devant débuter le 24 janvier, sont annulées à Pékin, tandis que la Cité interdite ferme ses portes (Leplâtre, 2020). Après un premier mois à penser que l’épidémie demeurerait localisée et que les pays seraient en mesure de s’en prémunir, le 30 janvier, l’OMS décrète qu’il s’agit d’une urgence de santé publique …

Appendices