TY - JOUR ID - 1033091ar T1 - La solidarité et la justice reconsidérées A1 - Haker, Hille JO - Théologiques VL - 22 IS - 1 SP - 13 EP - 25 SN - 1188-7109 Y1 - 2014 Y2 - 03/29/2024 9:23 a.m. PB - Faculté de théologie et de sciences des religions, Université de Montréal LA - FR AB - En commençant par déplorer l’absence de place pour la solidarité dans l’interprétation de la « justice de marché » au xxie siècle, l’article propose une autre voie, soit la relation dialectique entre la justice et la solidarité. Alors que la justice met l’accent sur l’« égalité » pour tous, la solidarité s’attarde surtout sur la « différence » et la diversité. Le pont entre les deux concepts peut être trouvé dans les récentes réinterprétations de la théorie de la reconnaissance, qui touche les sphères privée, sociale et politique. L’article préconise toutefois une approche critique, qui prend le manque de reconnaissance, plutôt que la reconnaissance, comme point de départ. L’éthique en général et l’éthique chrétienne en particulier doivent prêter attention aux expériences et aux récits des personnes qui semblent invisibles et inaudibles dans les systèmes de justice fondés sur le mérite et les accomplissements, et ce, dans le but d’identifier les violations de droits aussi bien que les pratiques d’exclusion subies par ces personnes. En se préoccupant d’abord des expériences réelles d’injustice au lieu de la théorie normative de la justice, la relation dialectique entre la justice et la solidarité devient claire : la solidarité révèle non seulement le fossé entre la théorie et la pratique, ou l’inévitable côté aveugle de la justice, mais elle s’affiche aussi clairement en faveur des personnes souffrant d’injustice. La solidarité est orientée vers l’action. Elle fait pression sur les institutions pour qu’elles deviennent justes, tout en prônant des changements pour ceux et celles qui souffrent le plus d’injustice, et tout en accompagnant ces personnes. Par ailleurs, la solidarité critique mais aussi partisane nécessite la vision impartiale et égalitaire d’une justice en tant que critique d’une idéologie potentielle qui est liée à un concept identitaire et à une politique identitaire. AB - Starting with the unfortunate lack of a place for solidarity in the xxist century interpretation of “market justice”, this paper spells out the alternative path, namely the dialectic of justice and solidarity. While justice emphasizes the “equality” of all, solidarity emphasizes “difference” and diversity. The bridge between the two concepts may be found in recent re-interpretations of recognition theory which embraces the personal, the social, and the political sphere. The paper insists, however, on a critical approach that takes misrecognition, rather than recognition, as its starting point. Ethics in general and Christian ethics in particular needs to attend to the experiences and narratives of those who are invisible and inaudible in approaches to justice based on merit and achievement, in order to identify violations of their rights as well as practices of stigmatization. Starting with experiences of injustice rather than with the normative theory of justice, the dialectic relation between justice and solidarity becomes clear: solidarity reveals not only the gap between theory and practice or the necessarily blind side of justice, but it also takes a clear stance in favour of those who suffer from injustice. Solidarity is action-oriented, seeking to force institutions to become just, while supporting of advocating change with and for those who suffer most from injustice. On the other hand, the critical but also partisan solidarity needs the impartial, equalitarian perspective of justice as critique of the potentially ideology that is linked to any identity concept and identity politics. DO - https://doi.org/10.7202/1033091ar UR - https://id.erudit.org/iderudit/1033091ar L1 - https://www.erudit.org/en/journals/theologi/2014-v22-n1-theologi02072/1033091ar.pdf DP - Érudit: www.erudit.org DB - Érudit ER -