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  • Annick Chapdelaine

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  • Annick Chapdelaine
    Université McGill

Par la richesse de sa livraison, ce numéro confirme la place importante qu’occupe la traductologie dans les sciences humaines. En effet, les deux grands courants traductologiques — herméneutique et fonctionnaliste/sociologique — se révèlent être autant de modes légitimes d’appréhender le monde des objets dans les sciences humaines, tant isolément que dans une perspective dialectique. Chacun des articles s’approprie les outils offerts par la traductologie que ce soit pour les appliquer à des domaines précis, pour les subvertir ou encore pour relancer la polémique entre la pratique et la théorisation de la traduction. Aux lecteurs d’en tirer parti en menant une réflexion sur le statut de la traductologie comme l’ont fait les évaluateurs/trices des articles, conscients/es des questions cruciales soulevées par les auteurs/es et qui n’ont pas fait l’unanimité. Nous tenons à remercier le travail tant des uns que des autres car c’est la richesse de leurs débats et de leurs contestations qui permet de mettre au jour les « projets » des traducteurs/trices, des traductologues et de ceux/celles qui les analysent, devenus/es théoriciens/nes de la traduction à leur tour. Nous laissons le mot de la fin à Rosenzweig, placé en exergue du remarquable article de Laurent Lamy : « Si tout langage est acte de traduction, alors l’impossibilité théorique de traduire dont nous prenons connaissance et acte ne peut avoir pour nous que la signification qu’ont par la suite, dans la vie même, toutes les impossibilités théoriques de ce genre, repérées à ras de terre : dans les compromis “impossibles” et nécessaires dont bout à bout le fil s’appelle “vie”, elle va nous donner le courage de la modestie qui d’elle-même exige non pas la chose reconnue impossible, mais celle nécessaire donnée à tâche.»