Comptes rendus

Francisco Lafarga et Luis Pegenaute, dir. Diccionario histórico de la traducción en España. Madrid, Gredos, 2009, 1192 p.[Record]

  • Raúl Ernesto Colón Rodríguez

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  • Raúl Ernesto Colón Rodríguez
    Université d’Ottawa

Le Diccionario histórico de la traducción en España est le résultat d’un travail de recherche universitaire de longue haleine. Coordonné par Francisco Lafarga et Luis Pegenaute, des universités de Barcelone et Pompeu Fabra respectivement, ce volume à caractère encyclopédique constitue également la suite d’un travail précédemment dirigé et publié par les mêmes auteurs en 2004, Historia de la traducción en España, panorama historique de la traduction dans la péninsule Ibérique. Il s’agit donc de deux oeuvres complémentaires, incontournables pour tout chercheur ou toute personne qui s’intéresse à l’histoire de la traduction espagnole, et, par ricochet, à l’influence considérable que celle-ci a exercée dans le vaste monde des pays hispanophones. Ce dictionnaire représente donc, pour la traductologie, une source de références inégalée dans le domaine national espagnol et hispanophone. Dans l’article « Sobre la historia de la traducción en España : contextos, métodos, realizaciones » (2005), Lafarga annonçait la préparation de ce dictionnaire historique. Il y signalait, à propos de l’importance de ce type de publications, le contraste existant en Espagne entre la profusion de travaux de recherche en histoire de la traduction, caractérisée par une grande variété et même parfois par la dispersion des efforts historicistes d’une part, et l’enseignement universitaire de cette histoire, souvent considéré comme non nécessaire, d’autre part. La revendication de la place de la traduction espagnole était et reste un important souci pour les auteurs, une revendication expliquée par la part limitée de celle-ci dans la bibliographie internationale. Structuré selon une logique alphabétique, ce dictionnaire présente des articles fondamentalement de trois types différents, consacrés soit aux traducteurs, aux auteurs étrangers ou aux littératures étrangères traduites. Les auteurs étrangers sont inclus en fonction de leurs présence et impact dans le contexte récepteur. Sont également proposés des articles sur la traduction du catalan, du galicien et de l’euskera vers le castillan, et inversement du castillan et de toutes les autres langues vers les trois langues régionales officielles d’Espagne. La frugalité de l’indexation de cet ouvrage est à déplorer. Bien que le dictionnaire contienne une introduction (qui reprend plusieurs éléments de l’article cité ci-dessus), une liste d’abréviations, une liste des éditeurs et des auteurs des entrées ainsi qu’un bref index thématique composé de l’environnement de départ, de l’environnement d’arrivée, de la traduction dans les environnements non littéraires et de l’interprétation (sans toutefois que soit indiqué le numéro des pages qui correspondent aux entrées), on ne peut que regretter l’absence d’index plus pointus ou même de base. Par exemple, un index général des noms propres ou un index séparant les traducteurs des auteurs aurait été souhaitable pour faciliter la tâche au lecteur. Étant donné le nombre et la variété des environnements et des auteurs de départ sélectionnés par les directeurs du dictionnaire, on obtient un panorama général du volume des traductions faites en Espagne, et on peut savoir à partir de quelles langues et cultures, surtout voisines et européennes, elles ont été faites. On peut également distinguer l’impact de certaines de ces littératures sur la langue et la culture espagnoles, et par extension, dans le monde hispanophone. Par exemple, il apparaît clairement que c’est la langue et la culture françaises qui détiennent le palmarès de la traduction en Espagne, avec 125 entrées. Les littératures de langue allemande suivent de près avec 112 entrées et viennent ensuite les littératures de langue anglaise avec 68 entrées. Le fait que les entrées relatives aux littératures de langue anglaise soient divisées par pays (sauf celles de l’Afrique) et que les littératures francophones le soient par continent (sauf celle de la France) semble être le reflet d’un statu quo terminologique, ou d’une approche quantitative. …

Appendices