Dossier

NOUVEAUX VISAGES DE LA RECHERCHE[Record]

  • Luc Bonenfant

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  • Luc Bonenfant
    Université du Québec à Montréal

Ce dossier de Voix et Images s’inscrit dans une tradition critique québécoise bien établie alors que les chercheurs et chercheuses du Québec qui oeuvrent dans le domaine des études littéraires semblent toujours avoir eu le souci que leurs étudiant.e.s participent activement à la recherche institutionnelle sous toutes ses formes, dont celle de la publication. Dès la fin des années soixante, l’Institut supérieur des sciences humaines de l’Université Laval, que dirigea Fernand Dumont entre 1967 et 1973, avait pour but explicite de « développer la recherche interdisciplinaire entre les diverses facultés et créer un climat favorable où chercheurs et étudiants gradués mettraient leurs travaux en commun ». L’Institut publie à cet effet des Cahiers qui sont à l’avenant quant aux disciplines concernées, lesquelles incluent donc les études littéraires notamment grâce à deux collectifs dirigés par Denis Saint-Jacques. Publié en 1976, Littérature et idéologies. La mutation de la société québécoise de 1940 à 1972 présente les actes d’un colloque précédemment tenu. Dans le contexte du présent dossier, il nous intéresse surtout pour le prolongement qu’il connaîtra deux ans plus tard avec la publication d’un collectif issu des « travaux du séminaire des automnes 1976 et 1977 sur l’analyse des idéologies dans les corpus de fiction donné au Département des littératures et à l’ISSH de l’Université Laval ». Dans la présentation qu’il fait de ce collectif intitulé Littérature et idéologies : la dynamique des fictions, Saint-Jacques précise que « […] les travaux produits dans le cadre même du séminaire se sont avérés d’une telle qualité, allant bien au-delà de simples promesses, qu’il [lui] a semblé utile de les faire connaître à un public un peu plus large que le groupe restreint qui les a réalisés ». Lucie Robert, dont la contribution à Voix et Images est comme on sait majeure, y publie alors un article intitulé « Camille Roy et le problème de la nationalisation de la littérature canadienne ». Depuis, les centres de recherche en études québécoises ont toujours été attentifs à cette dimension de la vie intellectuelle qui consiste à soutenir les étudiant.e.s en leur offrant la possibilité de publier leurs travaux. Fondé en 1975, le Centre de documentation des études québécoises de l’Université de Montréal (CÉTUQ) publie entre 1986 et 1989 des « Rapports de recherche » qui doivent « permettr[e] de mieux faire connaître les résultats de recherches particulièrement intéressantes réalisées dans le cadre d’un programme de maîtrise ou de doctorat au Département d’études françaises de l’Université de Montréal ». Ce type de publication ne pouvant pas accueillir des mémoires ou des thèses entiers, on y présente plutôt « un extrait particulièrement significatif [ou] un choix d’extraits qui […] donne une idée juste de la recherche entreprise et de ses conclusions ». Jean-François Chassay et Yrénée Bélanger signent les deux premiers de ces rapports avant que la direction du Centre décide d’y accueillir aussi les travaux d’étudiant.e.s étrangers : en 1987, Józef Kwaterko publiera des extraits de la thèse qu’il venait de soutenir à l’Université de Varsovie sous le titre Médiation et réfraction idéologique chez Jacques Godbout, Marie-Claire Blais et Jacques Ferron. Plus largement, cette collection offre un fonds précieux à quiconque s’intéresse aux études sur la littérature québécoise alors qu’elle accueille différents répertoires, des anthologies ou des listes bibliographiques, en plus de collectifs issus de travaux de groupes de recherche du Département d’études françaises de l’Université de Montréal. À l’Université Laval, le Centre de recherche en littérature québécoise (CRELIQ), créé en 1981, formalisera un partenariat avec Nuit blanche éditeur, puis Nota bene quand la maison change de raison sociale : la collection « Séminaires » publiera …

Appendices