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En 2001, dans un article de la revue Globe. Revue internationale d’études québécoises portant sur les études québécoises en Espagne[1], nous avons eu l’occasion d’analyser leur genèse depuis la fin de la décennie 1980, les facteurs et les moteurs qui ont déterminé leur développement, et les étapes de la construction de ce champ scientifique dans notre pays. Nous y avons examiné comment les études québécoises ont grandi dans un contexte qui semblait être leur environnement « naturel », celui des études canadiennes, et comment elles se sont engagées ensuite dans un processus de maturité les menant vers l’autonomisation. Nous avons également mis en relief le degré d’enrichissement scientifique qu’elles ont apporté sur le plan de la formation et de la recherche.
Nous nous proposons, dans cette chronique, de nous focaliser sur la littérature québécoise comme objet de traduction, de formation, d’étude et de recherche en Espagne. Nous soulignerons les synergies des acteurs qui oeuvrent à la visibilité de la création littéraire québécoise, ainsi que l’évolution de sa réception. Nous montrerons comment, au cours des dernières années, la littérature québécoise et la recherche associée à son étude sont devenues un moteur de renouvellement des études littéraires françaises et francophones en Espagne, enracinées dans l’univers de la philologie, discipline qui connaît un certain essoufflement face aux grandes questions que la littérature contemporaine exprime.
LA LITTÉRATURE QUÉBÉCOISE DANS LES UNIVERSITÉS ESPAGNOLES : OUVERTURE, DÉCOLONISATION
La convergence entre les représentations positives associées au Canada et au Québec dans le contexte social espagnol, la perception du Québec comme un espace d’innovation chez des professeurs d’université, particulièrement dans le domaine des études françaises-francophones, et l’offre de bourses de complément de spécialisation et de recherche par le gouvernement du Canada a déterminé l’intégration de la littérature québécoise dans les programmes de licence et de doctorat de philologie française dès la fin de la décennie 1980. Ainsi, à l’Université de Saint-Jacques-de-Compostelle, le théâtre québécois a été l’objet d’un cours de doctorat à partir de 1988, et une thèse intitulée Le personnage romanesque dans l’oeuvre de Louise Maheux-Forcier[2] a été soutenue en 1989 ; c’est le cas aussi de l’Université d’Oviedo, où deux cours ont été créés en 1990, dont un cours de doctorat sur l’« Étude comparée d’auteures canadiennes francophones et anglophones contemporaines ».
Les échanges que nous, professeur·e·s des universités espagnoles, avons eu l’occasion de faire dès la fin du xxe siècle avec les chercheur·euse·s et professeur·e·s québécois·e·s, dans le cadre de séjours de formation et de recherche au Québec, nous ont aussi permis d’appréhender d’autres approches de la recherche dans le domaine de la littérature, lesquelles se sont avérées fort enrichissantes. Ainsi, nous y avons remarqué la consolidation des approches transdisciplinaires et l’importance des dimensions éthique et politique.
Ces découvertes initiales nous ont encouragés à modifier notre représentation des objets « littérature française » et « culture et civilisation françaises », à la suite de quoi nous avons proposé des matières nouvelles à contenu québécois. Le processus d’innovation est devenu parallèlement un processus de décolonisation au sein de nos départements. La concentration traditionnelle sur la littérature française a fait place à l’attention à de nouvelles aires littéraires et culturelles, et sont apparues des matières telles que « Littérature francophone du Canada » – parallèlement à « Littérature francophone de Belgique » et « Littérature francophone du Maghreb » – ainsi que celles axées sur des objets de recherche tels que les relations de voyage, les écritures migrantes et l’écriture au féminin.
Les tournées d’auteur·e·s québécois·e·s et d’experts de la littérature québécoise, dès la décennie 1990, ont contribué à consolider l’intérêt et la connaissance de cette discipline chez les professeur·e·s et les étudiant·e·s. Des écrivain·e·s comme Nicole Brossard, Louise Dupré, Marie-Célie Agnant, Marco Micone, Naïm Kattan, Kim Thúy, Rima Elkouri, Lori Saint-Martin, Catherine Mavrikakis, et des professeur·e·s tels que Lucie Lequin (Université Concordia) ont visité les universités de Barcelone, de Madrid, de Séville, d’Oviedo, de Valence et de Saint-Jacques-de‑Compostelle. Leur travail a été et continue d’être très fécond, tant sur le plan de la formation que de la recherche et de la traduction.
Ces tournées ont constitué, dès le début, des sources de renouvellement de l’enseignement de la littérature en donnant la parole et la place, dans le milieu universitaire, à des écrivain·e·s qui, tout en exposant leur travail d’écriture, ont soulevé diverses questions liées au vivre-ensemble (Micone), évoquant la violence dans nos sociétés et la confiance comme responsabilité sociale (Dupré), l’expérience des réfugié·e·s (Thúy) et l’importance du travail de mémoire (Dupré, Agnant, Elkouri), et représentant la ville comme espace de combat et de réflexion (Brossard), voire de (re)naissance (Kattan). Ces tournées ont ainsi donné lieu à des représentations novatrices de l’ethos des écrivain·e·s, qui apparaissent désormais comme des « partenaires d’élucidation[3] ».
LA PHILOLOGIE FRANÇAISE EN ESPAGNE AU XXIe SIÈCLE : TRADITIONS ET MÉTAMORPHOSE
Le trait innovateur des représentations des écrivain·e·s que traduisent les tournées d’auteur·e·s québécois·e·s met en relief la distance par rapport à l’approche de l’auteur·e qu’a véhiculée la philologie espagnole traditionnelle, caractérisée par « le culte de la personnalité créatrice de l’“auteur” mythiquement fétichisée[4] », qu’Antonio Gómez-Moriana (Université de Montréal) critique dans une étude intégrée au numéro d’Études françaises consacré à « L’enseignement de la littérature dans le monde ».
La philologie française inscrite dans le curriculum universitaire espagnol, tout en ayant grandi dans le même foyer académique, est tributaire d’une autre tradition, celle des études littéraires françaises, dont des acteurs tels qu’Antoine Compagnon et Jean-Marc Moura pointent l’urgence du renouvellement. Dans sa « Leçon inaugurale de la Chaire de littérature française moderne et contemporaine » au Collège de France, prononcée le 30 novembre 2006, Antoine Compagnon affirmait que « le modèle philologique a été ébranlé à la fin du xxe siècle[5] », expliquant que, depuis le début du xixe siècle, ce modèle était basé sur « l’hypothèse de l’unité constitutive d’une langue, d’une littérature et d’une culture – ou plutôt d’une civilisation comme on disait alors –, ensemble organique identifié à l’esprit d’une nation, et ensemble dont la littérature, entre les racines linguistiques et les frondaisons culturelles, fournissait le noble tronc[6] ». Jean-Marc Moura, dans son livre Littératures francophones et théorie postcoloniale (1999), propose pour sa part de suivre « les voies d’une philologie contemporaine[7] », qui serait « postcoloniale[8] ».
Au sein de l’université espagnole, la philologie française a dû faire face, en ce début du xxie siècle, à plusieurs problèmes ou plutôt à la nécessaire métamorphose qu’exige l’accueil d’objets plus complexes et moins familiers, lesquels font naître des questionnements renouvelés. Dans nos départements, nous devions envisager le rapport entre la littérature franco-française, qui intégrait des écrivain·e·s lorsque les écarts culturels ne dépassaient pas un certain seuil, et les littératures francophones. Nous devions également nous investir dans l’ouverture aux théories postcoloniales et à l’interdisciplinarité, « trop longtemps boudée en France[9] », d’après Compagnon, car nous partageons la représentation des littératures francophones que propose Moura, à savoir « un corpus à construire et à analyser, appelant notamment des connaissances sociologiques, ethnologiques et linguistiques fréquemment négligées[10] ».
La littérature québécoise et la recherche qui y est associée s’avèrent aptes à fournir des réponses et à apporter des outils en vue de cette métamorphose, comme nous aurons l’occasion de l’analyser plus loin, dans la partie consacrée à la recherche et à l’étude de plusieurs échantillons universitaires espagnols.
ACTEURS DE L’INTÉGRATION DE LA LITTÉRATURE QUÉBÉCOISE ET SYNERGIES
Les premiers acteurs ayant favorisé l’intégration de la littérature du Québec dans les études littéraires françaises en Espagne ont été l’ambassade du Canada et l’Association espagnole d’études canadiennes (AEEC, fondée en 1988 et rattachée au Conseil international des études canadiennes/International Council for Canadian Studies), qui ont mis en place des structures de formation et de communication telles que les Congrès internationaux d’études canadiennes ainsi que des publications comme la Revista Española de Estudios Canadienses, dont le premier numéro est paru en 1990. La fondation de l’Association internationale des études québécoises (AIEQ) en 1997 et la mise en place du Bureau du Québec à Barcelone, en 1999, ont inauguré une nouvelle période, riche en synergies et en projets.
Le Bureau du Québec à Barcelone (BQB) est très engagé dans la visibilité et la valorisation de la littérature québécoise, ainsi que dans l’appui à l’édition, à la traduction et aux études québécoises. On y développe des partenariats et des échanges qui s’avèrent très féconds. L’un de ses programmes particulièrement ambitieux s’intitule « Encuentros Québec/Rencontres Québec » (depuis 2019, en présentiel et/ou en distanciel) ; organisé avec l’Association nationale des éditeurs de livres (ANEL), il vise surtout à créer des liens et à renforcer les échanges entre les éditeurs littéraires québécois et les éditeurs en langues castillane et catalane, en intégrant parallèlement les apports des professeurs universitaires, des traducteurs et des librairies espagnols.
Un autre partenariat très solide est celui qui existe entre le Bureau du Québec et l’AIEQ, qui se matérialise dans des tournées d’auteur·e·s[11] et dans d’autres actions où convergent la visibilité de la littérature et la formation. Ainsi, en 2008, dans le cadre de la Foire internationale du livre Liber, à Barcelone, où le Québec était l’invité d’honneur, l’AIEQ a organisé le séminaire « Le Québec, société, culture et littérature, une voie pour enrichir les études françaises et francophones », où l’on a réfléchi sur la traduction, l’écriture au féminin et les écritures migrantes. Y ont participé Nicole Brossard, Louise Dupré et Sergio Kokis, ainsi que María Sierra Córdoba[12], auteure d’une thèse de doctorat soutenue en 2008 à l’Université d’Ottawa et dont a dérivé l’ouvrage Le Québec traduit en Espagne. Analyse sociologique de l’exportation d’une culture périphérique (Presses de l’Université d’Ottawa, 2013). La traductologue y étudie un corpus d’auteur·e·s traduit·e·s en castillan ou en catalan qui, par son ampleur, montre l’intérêt de l’Espagne pour la littérature du Québec : y figurent des oeuvres de Nelly Arcan, d’Yves Beauchemin, de Nicole Brossard, de Ying Chen, d’Anne Hébert, de Louis Hémon et de plusieurs autres, totalisant 77 oeuvres.
Une autre synergie enrichissante est celle que le Bureau du Québec construit avec le Centre des auteurs dramatiques (CEAD), organe de promotion et de diffusion de la dramaturgie francophone du Québec et du Canada, dont l’événement annuel « La salle des machines » constitue un espace d’expérimentation et de création. Le BQB y appuie l’invitation de dramaturges et de metteurs en scène espagnols afin de maximiser la diffusion et la circulation des textes québécois. En 2022, c’est Toni Casares, directeur de la Sala Beckett/Obrador Internacional de Dramaturgia de Barcelone, qui y a été invité. S’en est suivie une invitation en résidence de la dramaturge Carole Fréchette en mars 2023.
LA LITTÉRATURE QUÉBÉCOISE ET LA RECHERCHE : CHAMPS ET RÉSEAUX
Si, comme nous l’avons montré, la littérature québécoise a enrichi le paysage littéraire francophone en Espagne et suscite des projets où s’investissent des traducteurs, des éditeurs et des formateurs, c’est dans le domaine de la recherche qu’elle s’est avérée un moteur de transformation profonde.
Cette transformation, qui nous a aidé·e·s, nous, chercheur·euse·s appartenant à plusieurs générations, à creuser des voies plus pertinentes sur les plans épistémologique et méthodologique, se situe d’abord dans notre expérience relationnelle et interculturelle. En effet, dans notre vécu de chercheur·euse·s au Québec et sur le Québec, l’univers de la culture universitaire québécoise s’est montré hospitalier, accueillant et empathique, pratiquant l’art de ce que Ricoeur appelle la « reconnaissance[13] ». Nous avons pu vérifier que non seulement les chercheur·euse·s étranger·ère·s y sont accueilli·e·s dans des conseils scientifiques de revues savantes et dans des centres de recherche, mais que les disciplines autres que les études littéraires accueillent la littérature dans un rapport de dialogue et de réflexion égalitaire.
Parmi les champs qui intéressent particulièrement les chercheur·euse·s espagnol·e·s, l’écriture au féminin occupe une place très importante. À la qualité du travail de l’écriture s’ajoutent la dimension éthique, l’écoute de « la douleur du monde[14] », la posture d’empathie et la volonté d’« échapper à ce que Paul Chamberland appelle l’autisme social[15] », autant de traits qui caractérisent des auteures comme Louise Dupré, Nicole Brossard, Denise Desautels, Élise Turcotte ou Marie-Célie Agnant, lesquelles proposent une relecture du monde et de la vie[16], et dont l’oeuvre est étudiée et traduite en Espagne.
Les écritures migrantes constituent un autre champ de recherche où s’investissent des chercheur·euse·s espagnol·e·s. L’étude de l’oeuvre d’écrivain·e·s immigrant·e·s ou réfugié·e·s tel·le·s que Dany Laferrière, Marie-Célie Agnant, Kim Thúy, Ying Chen, Abla Farhoud, Wajdi Mouawad, Régine Robin ou Jacques Folch-Ribas, abordée dans une perspective transdisciplinaire et/ou comparée, s’intéresse au travail de mémoire, à l’imaginaire urbain et périurbain, à la problématique de l’identité et de l’altérité et à celle du « vivre-ensemble », ainsi qu’à l’hybridité comme trait essentiel de l’esthétique de l’écriture migrante.
D’autres champs émergents, par exemple la littérature autochtone et particulièrement l’écriture autochtone au féminin, intéressent les chercheur·euse·s jeunes comme chevronné·e·s, qui approfondissent l’oeuvre d’auteures telles que Natasha Kanapé Fontaine, Joséphine Bacon et Naomi Fontaine. L’étude de la dépossession et de la réappropriation culturelle, l’analyse de l’univers géosymbolique et des rapports entre humains et non-humains dans leur oeuvre, convoque les sciences humaines et sociales, les études littéraires et la philosophie, et invite au transfert des recherches menées par des chercheurs hispano-américains associés aux « études décoloniales » latino-américaines tels que Walter Mignolo et Antonio Cornejo.
Quant aux recherches sur l’oeuvre de Mireille Gagné entreprises par Estel Aguilar Miró, jeune professeure et chercheuse en lettres à l’Université de Saragosse (Universidad de Zaragoza), elles s’inscrivent dans un autre champ émergent, celui de l’animalité (animal studies) associée à une approche écocritique et écoféministe.
LIEUX ET ESPACES D’ÉCHANGE ET DE COMMUNICATION : CONGRÈS, REVUES, RENCONTRES
Plusieurs congrès ont rendu visibles les apports des chercheur·euse·s québécistes aux champs de recherche que nous avons cités. Ainsi, l’immigration et les écritures migrantes ont été l’objet du colloque Histoire, mémoire et imaginaire de l’immigration au Québec : approche transdisciplinaire et comparative, qui a eu lieu à l’Universidad Autónoma de Madrid en octobre 2011, et auquel ont participé des historiens tels que Paul-André Linteau (UQAM), et des spécialistes en littérature québécoise comme Hans-Jürgen Lüsebrink (Universität des Saarlandes, Saarbrücken), Lucie Lequin (Université Concordia) et Beatriz Calvo Martín (Université libre de Bruxelles). Plus récemment, on a célébré le Ier Colloque international Francophonie et Migrations. Voix francophones de la migration : univers migrant, fictions et réalités, qui a eu lieu à l’Université de Murcia en avril 2019. Carmen Mata Barreiro (UAM) y a abordé « L’écriture migrante francophone comme objet de recherche : laboratoire d’idées, miroir de sociétés », tandis que Carmen Boustani (Université du Liban) y a exploré la problématique de « L’imaginaire culturel des écrivaines migrantes » chez trois écrivaines, dont Abla Farhoud.
À l’Université de Valence, le groupe de recherche GIUV2013-144 HYBRIDA. Hybridations culturelles et identités migrantes et son coordonnateur, le professeur Domingo Pujante González, organisent le « Cycle d’écritures du Québec », un programme de rencontres qui, en 2022 et en 2023, ont permis d’approfondir l’oeuvre de Larry Tremblay, de Lori Saint-Martin, de Catherine Mavrikakis, de Rima Elkouri et de Louise Dupré. La revue Hybrida. Revue scientifique sur les hybridations culturelles et les identités migrantes a accueilli en ses pages un récit de Catherine Mavrikakis (2021) ainsi qu’une étude sur les métamorphoses de l’identité dans Espèces de Ying Chen.
À l’Universidad Autónoma de Barcelone, le professeur Ricard Ripoll et le groupe de recherche GRIPES (Groupe de recherche en imaginaire et pensée des écritures subversives) du Département de philologie française et romane ont invité Louise Dupré à une rencontre en mai 2023 pour parler des auteur·e·s québécois·e·s actuel·le·s.
Un autre espace de communication et d’échanges autour de la littérature du Québec est la revue Çédille. Revista de estudios franceses, éditée par l’Association des francisants de l’université espagnole (AFUE) avec la collaboration de l’Université de La Laguna, qui accueille des articles sur des écrivain·e·s tel·le·s que Dany Laferrière (B. Desorbay, 2022), Kim Thúy et Ying Chen (A. Sánchez Hernández, 2020 et 2013).
EN GUISE DE CONCLUSION : LA LITTÉRATURE QUÉBÉCOISE, LABORATOIRE ET MOTEUR DE RENOUVELLEMENT
L’intégration de la littérature québécoise dans les domaines de la formation et de la recherche a mené vers de nouveaux paysages, où résonnent des voix puissantes et des problématiques nouvelles et complexes qui comportent certains défis.
Nous constatons que, dans l’évolution de l’intérêt pour la littérature québécoise au sein de nos universités, nous sommes passés de la séduction d’un objet littéraire différent, voire exotique, et de la fascination pour ses auteur·e·s à la possibilité de l’aborder comme un laboratoire qui nous invite à transformer notre regard et nos approches, et à creuser des voies transdisciplinaires. Cette recherche dialoguant avec les écrivain·e·s et créant des liens entre divers champs de savoir contribue ainsi à consolider la compétence d’autonomie qui permet à la recherche d’avancer et qui fournit aux chercheur·euse·s des outils pour construire un équilibre entre rigueur et liberté.
Appendices
Note biographique
CARMEN MATTA BARREIRO est professeure émérite à l’Universidad Autónoma de Madrid et a été professeure invitée à l’Université de Montréal. Ses champs de recherche sont : le travail de mémoire chez les écrivain·e·s francophones, l’écriture de l’exil et de l’é/immigration, l’imaginaire de la ville, l’écriture au féminin, la dimension politique et éthique. Elle a dirigé Espagnes imaginaires du Québec (PUL, 2012), a coordonné le numéro de Globe. Revue internationale d’études québécoises sur « Étranger et territorialité » (vol. 10, no 1, 2007), et a écrit de nombreux articles, dont « Montréal, espace d’affect et espace de pensée dans l’écriture au féminin, de la “demeure” à la spatialisation d’une identité collective », dans Ici et maintenant. Les représentations de l’habiter urbain dans la fiction contemporaine (Lévesque, 2022). Elle est chercheure internationale du CIRM/CRIEM, Université McGill (Montréal).
Notes
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[1]
Carmen Mata Barreiro, « Les études québécoises en Espagne. Des indices d’une maturité », Globe. Revue internationale d’études québécoises, vol. IV, no 2, 2001, p. 143-159. Ce numéro, consacré aux études québécoises dans le monde, a été dirigé par Daniel Chartier.
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[2]
Thèse soutenue par la professeure Aurea Fernández Rodríguez.
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[3]
Dominique Viart cité par Alexandre Gefen, La littérature est une affaire politique, Paris, Éditions de l’Observatoire, 2022, p. 12.
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[4]
Antonio Gómez-Moriana, « Entre la philologie et la stylistique (Espagne) », Études françaises, vol. XXIII, nos 1-2, automne-hiver 1987, p. 184.
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[5]
Antoine Compagnon, La littérature, pour quoi faire ?, Paris, Fayard, coll. « Pluriel », 2018 [Paris, Collège de France/Fayard, coll. « Leçons inaugurales du Collège de France », 2007], p. 28.
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[6]
Ibid., p. 27-28.
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[7]
Jean-Marc Moura, Littératures francophones et théorie postcoloniale, Paris, Presses universitaires de France, coll. « Quadrige manuels », 2013 [1999], p. 57.
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[8]
Ibid., p. 80.
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[9]
Antoine Compagnon et Sophie Viguier-Vinson, « Que peut la littérature ? Rencontre avec Antoine Compagnon », Sciences humaines, no 284, août-septembre 2016, p. 18.
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[10]
Jean-Marc Moura, Littératures francophones et théorie postcoloniale, p. 9.
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[11]
Entre 2017 et 2023, l’AIEQ a appuyé les tournées d’Anaïs Barbeau-Lavalette, de Simon Roy, de Virginie Francoeur, de Kim Thúy, de Lori Saint-Martin, de Catherine Mavrikakis, de Serge Lamothe, d’Élise Turcotte, de Danielle Fournier, de Gérald Goudet et de Louise Dupré.
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[12]
Elle est actuellement professeure agrégée et responsable des programmes de l’Unité de formation en traduction de l’École d’éducation permanente de l’Université McGill.
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[13]
Paul Ricoeur, Parcours de la reconnaissance, Paris, Stock, coll. « Les essais », 2004, 386 p.
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[14]
Janet M. Paterson, « L’écriture du désir. Entretien avec Madeleine Ouellette-Michalska », Voix et Images, vol. XXIII, no 1, automne 1997, p. 24.
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[15]
Louise Dupré dans Janet M. Paterson, « Entretien avec Louise Dupré », Voix et Images, vol. XXXIV, no 2, hiver 2009, p. 18.
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[16]
Voir Carmen Mata Barreiro, « Écrire la blessure, relire la vie. Louise Dupré, Marie-Célie Agnant et Denise Desautels », Marie Carrière, Ursula Mathis-Moser et Kit Dobson (dir.), All the Feels. Affect and Writing in Canada/Tous les sens. Affect et écriture au Canada, Edmonton, University of Alberta Press, 2020, p. 163-180.