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Il s’agit d’abord d’un gros livre de 600 pages, de facture irréprochable et déclinant sur un mode alphabétique l’identité d’environ 5 000 individus engagés aux côtés des rebelles durant les rébellions de 1837-1838 au Bas-Canada. L’auteur a surtout travaillé à partir des dépositions judiciaires et avec des listes d’individus présents à des assemblées ou ayant déposé une demande d’indemnisation. Guichet ouvert, presque tous les patronymes canadiens-français y sont représentés, de Bouchard à Tremblay en passant par Fournier. Les biographies sont en général extraordinairement courtes et tiennent parfois en deux ou trois mots. Manifestement l’auteur a favorisé le grand nombre aux dépens de la densité et parfois de la rigueur de l’information. En revanche, la sélection opérée parmi les individus est déroutante. Si on retient le moindre Andrew Horf attifé d’un lapidaire « Barnston », on ne trouve rien sur des pionniers des luttes parlementaires comme Bédard ou Bourdages, ni sur ceux dont le « patriotisme » ne fut pas à toute épreuve : Debatzch, Brien ou même La Fontaine. Le fait d’avoir eu des problèmes avec la justice semble le critère absolu pour mériter le titre de Patriote.

L’ouvrage compte aussi un nombre important de coquilles et d’informations erronées. On trouvera sur notre site le détail d’une quarantaine d’erreurs identifiées juste pour le comté de Deux-Montagnes (réf. http ://cgi.cvm.qc.ca/Patriotes). Les chercheurs et les étudiants auront donc tout intérêt à l’utiliser avec prudence. Le principal problème de l’ouvrage demeure cependant son inutilité patente ; son intérêt se résumant selon nous à retrouver le nom d’un ancêtre ou d’un patronyme. Saluons néanmoins le travail énorme accompli par Alain Messier.