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Les lecteurs attentifs de Meta auront peut-être remarqué que, depuis le numéro de décembre 2008, certains changements se concrétisent progressivement. Tout d’abord, une mise à jour des instructions aux auteurs, qui apparaissait dans la troisième de couverture du numéro 53(4), annonçait une simplification des références bibliographiques prenant effet dans le présent numéro. Signalons au passage que les instructions aux auteurs détaillées et une feuille de style (français, anglais, espagnol) peuvent maintenant être téléchargées à partir de la Toile. Depuis le numéro 54(1), la section Études terminologiques et linguistiques est devenue Terminologie et linguistique. Le Bloc-notes, quant à lui, a disparu pour laisser la place à la section Études et prospectives, en format pleine page. Ce changement concrétise le fait que l’importance des articles de cette section est semblable à celle des autres. Son titre n’est pas anodin, car il en reflète la fonction : regrouper, d’une part, les articles rapportant des études empiriques ou expérimentales et, d’autre part, les textes pouvant être considérés comme propres à susciter de nouvelles recherches ou précurseurs de tendances. Le présent numéro en reflète d’emblée l’intérêt, puisqu’elle comporte pas moins de quatre articles.

S’interrogeant sur la question de la confiance accordée aux interprètes, Kayoko Takeda fait état de procédures spécifiques qui ont été mises en place dans le cadre du Tribunal militaire pour l’Extrême-Orient de 1946 à 1948. Son travail d’analyse met l’accent sur les paramètres sociopolitiques mobilisés par cette situation exceptionnelle.

Rachel Lung, à partir de données relatives à l’histoire de la Chine ancienne (dynastie des Tang [618-907 ap. J.-C.], des Sui [581-619 ap. J.-C.] et des Liang [502-557 ap. J.-C.]), soutient que les interprètes jouaient un rôle essentiel dans la consignation des évènements historiques.

Allison Beeby et María Teresa Rodríguez se sont intéressées à la manière dont l’oeuvre de Nitobe, Bushido : The soul of Japan, a été traduite en espagnol par Millán-Astray, fondateur de la Légion étrangère espagnole, en rapport avec le contexte et le prétexte de l’original et de la traduction.

Dimitris Asimakoulas analyse une anthologie des écrits politiques de Bertolt Brecht publiée en Grèce au moment de l’émergence du mouvement étudiant dans le cadre d’un climat d’opposition culturelle et politique, et s’interroge sur leur fonction subversive.

Francisco Utray, Ana María Pereira et Pilar Orero font le point sur l’audiodescription et le sous-titrage pour sourds et malentendants en Espagne. Outre une analyse du contexte de ces pratiques, ils proposent un ensemble de mesures visant à les faire connaître de manière à favoriser leur accessibilité.

Sandra Poupaud, Anthony Pym et Ester Torres Simón exposent les avantages et les contraintes reliés à l’usage de différentes bases de données bibliographiques dans un contexte d’étude de traductions. Chacun des auteurs fait état de ses réflexions dans trois contextes de recherche différents.

Dans la section Terminologie et linguistique, le premier article est celui de Tanja Collet, qui s’intéresse au signifié du terme dans une perspective d’interprétation textuelle. Elle a recours à des modèles de terminologie et de sémantique lexicale et souligne les variations de type idiolectal et contextuel, ainsi que la tension entre sens et concept.

Elena Ferran Larraz, quant à elle, explore les problèmes terminologiques soulevés par la référence à une institution inconnue pour le traducteur, en l’occurrence le trust, et les choix de traduction effectués dans différents contextes.

Dans la section Études et prospectives, Brenda Malkiel s’intéresse aux interférences linguistiques liées à la similitude de forme lexicale entre les langues, à savoir les vrais et les faux amis, et cherche à mieux comprendre les stratégies de traduction utilisées par des étudiants.

Alexander Künzli a utilisé des protocoles de verbalisation pour étudier un certain nombre de problèmes linguistiques survenant chez des étudiants en traduction et des professionnels, du français vers l’allemand ou le suédois.

Qianting Wang, Hui-Wen Chen et Yong Zhong examinent les effets de l’« étrangéisation » (foreignization) ou de la naturalisation (domestication) des traductions chez des lecteurs de la Chine continentale et de Taïwan.

Enfin, Noraini Ibrahim expose la situation actuelle de l’interprétation parlementaire en Malaysie, tant du point de vue des conditions de travail que de l’évolution de la mentalité chez les interprètes eux-mêmes.

Quant aux comptes rendus, Sanaa Benmessaoud analyse Translation Studies at the Interface of Disciplines, un collectif dirigé par João Ferreira Duarte, Alexandra Assis Rosa and Teresa Seruya, Jean-Claude Boulanger présente Neologica, une nouvelle revue dédiée, comme son nom l’indique, à la néologie, André Clas rend compte de La traduction en citations, de Jean Delisle et, enfin, Serge Marcoux se penche sur Pratique sociale de la traduction – Le roman réaliste américain dans le champ littéraire français, de Jean-Marc Gouanvic.

Bonne lecture !