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La disparition de notre collègue Noah Meltz prive la communauté académique des relations industrielles de l’un de ses plus prolifiques professeurs et chercheurs. S’il est vrai que les relations industrielles sont, par essence, pluridisciplinaires, nul autre que Noah pouvait mieux incarner cette réalité. En effet, combien d’universitaires du domaine des relations industrielles peuvent se vanter d’avoir écrit des ouvrages scientifiques sur des sujets aussi variés que : la gestion des ressources humaines ; le syndicalisme ; le marché du travail, l’emploi et le chômage ; la formation professionnelle ; les attitudes face au travail ; la théorie des relations industrielles ? Qui plus est, ce dernier abordait souvent ses sujets dans une perspective comparée, soit entre le Canada et les États-Unis ou entre le Canada et divers pays de l’OCDE.

L’un des plus importants héritages que nous laisse le professeur Meltz est la plus grande reconnaissance des relations industrielles comme discipline académique autonome dans les universités. Il a contribué à cet objectif de trois façons. D’abord, il a beaucoup influencé le développement des connaissances par ses nombreux écrits sur la théorie des relations industrielles et par son implication active au sein du groupe d’étude « Théorie des relations industrielles » de l’Association internationale des relations professionnelles.

Ensuite, il a assumé diverses fonctions administratives à l’Université de Toronto au sein desquelles il a pu faire progresser la discipline des relations industrielles. Que ce soit à l’époque où il était directeur du Centre for Industrial Relations (1975 à 1985), alors qu’il a contribué à faire reconnaître la valeur du programme de maîtrise en relations industrielles en plus d’amorcer les travaux qui conduiront, quelques années plus tard, à la mise en place d’un nouveau programme de doctorat ou, encore, pendant la période plus récente où il a été le recteur du Woodsworth College (1991 à 1998) alors que cet organisme a créé le premier (et le seul) programme de baccalauréat en relations industrielles en dehors du Québec. Enfin, son implication s’est aussi fait sentir par sa longue contribution au Comité de rédaction de la revue Relations industrielles/Industrial Relations dont il assumait la direction depuis trois ans.

Noah Meltz, un pionnier des relations industrielles dont on se souviendra longtemps.