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Cet ouvrage propose aux chercheurs, aux formateurs et aux enseignants des repères plus sûrs pour aborder le langage au préscolaire, ainsi que des moyens concrets dans le but de favoriser le développement, en ne le dissociant pas des autres aspects du développement de l’enfant, notamment de la capacité à réfléchir et à construire sa compréhension du monde.

Les six chapitres font voir les liens à établir afin de mieux prendre en compte que c’est dans le contexte du dialogue et de l’interaction sociale, au sein d’une culture donnée, que le langage et la cognition se développent. Les auteures dégagent des convergences entre les textes et apportent un regard critique sur la formation actuelle. Le premier chapitre rappelle que la plupart des enfants arrivent à l’école avec un bagage considérable d’habiletés langagières. On y montre la pertinence de poursuivre le développement du langage parlé en favorisant des contextes variés de prise de parole vers l’univers de l’écrit. À maintes reprises, le terme contexte est utilisé pour rappeler qu’il doit permettre un équilibre entre le développement social, affectif et cognitif de l’élève. Tout est langage, et l’enjeu est de s’assurer de varier les contextes de vie et de découverte. Ainsi, le développement du langage oral favorise l’entrée dans le monde de l’écrit. Les chapitres 2, 3 et 4 présentent différentes situations vécues à la maternelle pour favoriser le développement du langage. La causerie y est présentée comme lieu de construction du langage et de la pensée. Ces chapitres témoignent d’une recherche-développement qui met de l’avant trois facteurs pour favoriser la qualité pédagogique de la causerie. On y trouve également des résultats de recherche au sujet des conceptions que les enseignants ont du langage. Le quatrième chapitre s’attarde sur un modèle de francisation au préscolaire en milieu minoritaire en privilégiant le jeu dramatique pour actualiser les principes de l’acquisition des langues. Enfin les derniers chapitres abordent la compréhension et la complexification de l’écrit chez le jeune enfant tout en présentant une grille de développement du récit en six niveaux de structuration chez les enfants du préscolaire. Un lien est tissé entre le développement du récit et quelques caractéristiques socioculturelles du milieu de vie de l’enfant, rappelant la nécessité de prendre en compte les subjectivités individuelles. Ainsi, le développement du récit doit être réalisé dans une perspective socioconstructiviste susceptible de propulser l’enfant dans son PROPRE développement.

C’est un ouvrage de qualité qui arrive à un moment où les méthodes didactiques avec une approche systématique et scolarisante sont de plus en plus présentes dans les classes de maternelle. Toutefois, les approches actuelles ne s’inscrivent pas dans l’approche socioconstructiviste du programme de l’éducation préscolaire, ni dans des contextes significatifs et variés pour l’enfant. Ainsi, les apprentissages se limitent à l’accroissement du vocabulaire et cela, dans des situations non authentiques. Le présent ouvrage permet de rappeler que le langage joue un rôle fondamental dans le développement global de l’enfant et dans ses apprentissages futurs, dans la mesure où des contextes de communication variés sont présents, où ils intègrent les autres dimensions du développement et respectent la subjectivité des enfants.