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Le titre (Mt 25,35) fait un clin d’oeil à la fois aux sciences humaines et sociales et à la théologie. À l’heure où la théologie est boudée par les autres disciplines académiques, elle réclame sa place en leur sein parce qu’elle traite de plus en plus de thématiques aujourd’hui associées aux sciences de l’humain et de ses sociétés. Plusieurs de ces thématiques étaient jadis du ressort de la théologie et leur ont été arrachées au profit de disciplines naissantes. Notre numéro envoie ce clin d’oeil aux sciences humaines et sociales de bien vouloir accueillir la théologie à l’intérieur de leurs frontières disciplinaires.

Mais le clin d’oeil est aussi envoyé à la théologie parce qu’elle a une part de responsabilité dans sa répudiation : elle a elle-même rejeté les thématiques qui la reliaient aux réalités du monde. Nous ne nous référons pas ici seulement aux époques où la théologie se centrait sur l’ontologie et la métaphysique, mais aussi à celle d’aujourd’hui qui évite les questions de société pour se vouer à un pastoralisme exacerbé.

Le clin d’oeil ne s’arrête pas là ; le sous-titre invite à marcher vers, à sortir des zones de confort de la théologie contemporaine, de récupérer des thématiques plus anciennes et de se confronter nouvellement à celle-ci, telles qu’elles se présentent à nous aujourd’hui, et ainsi menacer des siècles de théologie forgés à même une théologie européenne sécurisée derrière les murs de la culture colonialiste hégémonique. Ces murs culturels sont aujourd’hui martelés, voire morcelés, par les mouvements migratoires. Ceux-ci interpellent de manière éloquente la théologie, lançant au visage des théologiens, pas encore refroidis par l’enfermement disciplinaire, des parallèles avec Abraham, Moïse, l’Exil du peuple de Dieu à Babylone, Jésus et la diaspora des premiers chrétiens. Une théologie qui fait fi des réalités migratoires est non seulement une théologie niant les origines de la foi en Dieu sur laquelle elle réfléchit, mais elle entretiendrait la sclérose dans laquelle les élans impériaux, inquisitoires et colonialistes l’ont maintenue au plus grand profit des dominants, tant dans les sphères séculières (essentiellement politique, économique, voire militaire à certaines époques) que religieuses.

La théologie est à la croisée des chemins. Elle est en train de se redéfinir en dehors des carcans institutionnels auxquels, il n’y a que quelque temps encore, elle était soumise. Pour trouver — ou retrouver — ses lettres de noblesse qui lui donnent une place au sein des sciences humaines, la théologie se doit d’être oecuménique. Elle se doit aussi d’être connectée avec la réalité du monde dans lequel elle se construit. La théologie doit trouver le moyen de lier foi et doctrines avec les réalités sociales du monde. Il s’agit là d’une évidence, du moins en théorie. N’est-ce pas ce que cherchent à faire toutes les théologies contextuelles ? Mais, en pratique, le théologien tend à négliger, soit l’analyse du contexte, en s’y référant par des généralités, soit en mettant carrément de côté l’herméneutique doctrinale[1], ce à quoi il est pourtant formé, pour divaguer autour d’un travail empirique qui n’est pas le sien, qu’il a du mal à faire et où il risque de demeurer en superficie. L’équilibre entre l’étude de la doctrine — et la portée de celle-ci sur le monde — et l’étude des réalités historiques du monde où se trouve le théologien n’est pas facile à atteindre. D’ailleurs, c’est probablement le déséquilibre entre les deux et la recherche d’un équilibre malgré tout qui le fait avancer.

1. La problématique de la migration : comment se pose-t-elle à la théologie ?

On a parfois l’impression que la théologie s’amalgame de nouveaux axes en espérant que cela la ramène au goût du jour ; on parlera d’éco-théologie ou de théologie de la résilience, entre autres choses. Ces théologies sont évidemment toutes pertinentes, mais lorsque l’on parle d’une théologie de la migration on entre dans un tout autre registre. Pour nous, la théologie, les récits de la Bible, les discours théologiques et les discours sur les pratiques et l’action pastorales n’existeraient tout simplement pas, du moins pas de la façon dont nous les entendons aujourd’hui, si le phénomène migratoire n’avait pas existé. Aussi, nous pouvons affirmer que le discours théorique sur les migrations nait directement de la théologie[2]. Tout comme des mouvements migratoires constituent les expériences fondatrices des récits bibliques et, éventuellement, du discours théologique chrétien.

D’abord l’Exil, et ensuite l’Exode, font que l’expérience migratoire soit au centre de la foi, d’abord juive et ensuite chrétienne. Je dis « l’Exil » d’abord parce que c’est cette expérience qui fera en sorte que l’on reprendra les récits sur Abraham et sur Moïse et qu’on leur donnera la forme qu’on leur connait, qui insiste sur le départ vers une terre promise. C’est cette dimension eschatologique du texte, orientée vers un salut, qui invite à une compréhension positive de l’expérience migratoire forcée, involontairement vécue par les exilés à Babylone.

Les travaux exégétiques des dernières décennies ont su montrer que très peu de textes vétérotestamentaires sont préexiliques, ils sont pour la majorité exiliques ou postexilique. Même si nous savons aujourd’hui que la majorité des juifs n’ont pas été déportés à Babylone, et que les déplacements forcés concernaient surtout les classes dirigeantes de Jérusalem, l’expérience a marqué l’imaginaire collectif, tant du peuple juif que des chrétiens.

L’exil ramène Abraham et Moïse sur la sellette. Leur mémoire est passée par le filtre de l’expérience de l’exil et la centralité du récit portant sur les deux patriarches se déplace. Ce que les textes inclus au corpus vétérotestamentaire retiendront des personnages en question concerne essentiellement leurs migrations. On pourrait même trouver les récits monothématiques et redondants sur la question. Le Judaïsme modelé au cours de la période de l’exil à Babylone, et le christianisme qui en découle, ont fait de l’expérience migratoire le pôle expérientiel de la foi en Dieu, celui des patriarches, de David et des prophètes, et éventuellement celui de la foi en Jésus. Abraham sorti de Chaldée immigre à Harran, pour ensuite sortir de Harran et immigrer en Terre promise, qui ne lui est plus promise à lui mais à ses descendants. Il sort de cette terre cananéenne pour migrer temporairement en Égypte et, expulsé d’Égypte, il retournera en Canaan. Plus tard, il migrera vers le Néguev.

Même scénario pour Moïse, qui s’enfuira d’Égypte et trouvera refuge en terre de Madian. Il retournera en Égypte et migrera avec le peuple d’Israël vers la Terre promise. Tout comme Abraham, Moïse ne jouira pas de cette terre promise, mais la verra au loin, et les générations qui suivent en jouiront. Les deux mourront en migrant (He 11,13). Cette quête constante de la terre promise par Dieu fait du mouvement migratoire le lieu de la foi en ce Dieu.

L’Exil est certes un déclencheur de premier ordre afin de mettre les expériences migratoires, à la fois au centre de l’expérience de foi, mais aussi d’en faire la trame de fond narrative de l’expérience avec le Dieu unique dont parle le peuple d’Israël. Il a su canaliser les expériences passées du peuple avec son Dieu autour de l’expérience exilique à Babylone et, du coup, il oriente l’avenir de cette foi au Dieu unique qui émerge de l’expérience historique du peuple d’Israël. Cet élément déclencheur a provoqué d’autres thématiques subjacentes à la migration forcée : la question de l’hospitalité, tant dans les textes juridiques que le récit d’Abraham, la question de l’identité, la condition migrante, l’interculturalité, sans oublier la question de la réconciliation. Les migrations forcées engendrent des blessures qui tendent à perdurer dans le temps. Sans une guérison intégrale, qui ne peut se produire sans réconciliation, le migrant aura du mal à envisager sa migration comme étant remplie d’espoir et de promesses d’un monde meilleur.

À la suite des événements autour de la mort de Jésus et de l’expérience que les disciples ont eue avec ce même Jésus Christ ressuscité, l’Église chrétienne émergente a connu une expansion fulgurante, et ce, dès ses premiers temps. Nos théologies auront retenu le mouvement missionnaire de l’époque comme étant responsable de cette diffusion, somme toute rapide, de la foi dite chrétienne. Cependant, un autre type de mouvements migratoires moins volontaire est aussi responsable de la propagation de la foi en Christ. Il s’agit des persécutions des chrétiens, comme celles qu’ils ont subies à Jérusalem et qui les a fait fuir en Samarie, par exemple. Il en résulta une conversion à la foi chrétienne dans cette région. La répression des croyants en Christ et son Évangile a provoqué une migration de ceux-ci pour trouver refuge en des lieux plus hospitaliers et cela a donné naissance à une vaste diaspora chrétienne. Autrement dit, ce mouvement de réfugiés est aussi fortement responsable de la propagation de la foi chrétienne, et ce, un peu partout à travers l’empire romain.

2. La théologie aborde les migrations

L’intérêt de la théologie pour les « migrations » date, oserait-on dire, de toujours. La période patristique est fondamentale dans l’histoire de cet intérêt de la part de la théologie. Il ne s’agit certes pas d’une invention des Pères de l’Église, la tradition juive vétérotestamentaire aura laissé cet intérêt en héritage au christianisme. Abondamment repris dans les textes néotestamentaires, la théologie patristique prend le flambeau. Le corpus épistolaire de la patristique apostolique a eu à notre avis un rôle fondamental dans la persistance de la thématique. L’insistance des Évangiles et du corpus paulinien sur le salut proposé a eu tendance à faire oublier le contexte et les moyens traditionnellement pris pour partir à la recherche du salut : l’oppression, la persécution et la migration vers un ailleurs meilleur. Comme si, dans la centralité sur le Christ et son rôle rédempteur dans la recherche de sanctification, on avait oublié de quoi on voulait être sauvé. Le chrétien ne peut oublier que c’est par la foi qu’Abraham quitte Harran pour partir à la recherche de la terre promise que Dieu lui indiquera. L’Épitre aux Hébreux reprend cette idée-là, du onzième au treizième chapitre. La Première lettre de Pierre prend également le ton d’une théologie de l’histoire pour s’adresser aux élus qui vivent en tant qu’immigrants (parepidemos) dans la diaspora : dans les terres intérieures montagneuses anatoliennes du Pont, d’Asie, de Cappadoce, de Galatie et de Bithynie (1P 1,1-2).

Les pères reprendront le thème théologique de la migration sous deux principaux axes : celui de la théologie spirituelle et celui de la théologie de l’histoire. On empruntera souvent la figure d’un patriarche pour développer la thématique, notamment celle d’Abraham. En ce sens, les pères de l’Église suivent, en quelque sorte, les traces de Philon d’Alexandrie et son oeuvre De migratione Abrahami. Parmi les ouvrages qui abordent la question dans une perspective spirituelle, notons, entre autres, La vie de Moïse de Grégoire de Nysse, certaines homélies de Jean Chrysostome et même Benoît de Nursie, dans sa règle monastique — particulièrement en ce qui a trait à l’hospitalité offert aux hôtes. Les thèmes principalement abordés sont : l’hospitalité et la condition migrante du croyant, thème qui, par la suite, sera souvent traité sous un angle spirituel. La chute de Rome en 410, puis les évènements politiques et les réalités sociales et démographiques des siècles suivants provoqueront d’importants mouvements migratoires et des refontes identitaires qui propulseront la question de l’hospitalité parmi les incontournables de l’époque.

La théologie de l’histoire d’Augustin est aujourd’hui bien connue et abondamment travaillée, mais la portée que celle-ci peut avoir pour une théologie de la migration demeure encore restreinte. Pourtant, l’évêque d’Hippone a su tisser des liens entre les expériences vétérotestamentaires, néotestamentaires et la condition chrétienne de son temps. Il a ainsi su intégrer le sens spirituel de la migration, qui avait commencé à être travaillé par certains prédécesseurs, et la réalité sociologique vécue au sortir de la prise de Rome par Alaric. Il propose aux chrétiens de son temps une extraordinaire lecture de leur situation. Ils ont perdu Rome ; devant l’apatridie, Augustin reprend l’idée paulinienne de citoyenneté céleste et développe sur la condition migrante inhérente à tout chrétien. Il aura la sagesse d’être subtile et il évitera de parler de l’élu comme étant le chrétien : il en parlera comme étant le pèlerin. Celui qui appartient à la cité de Dieu vit comme étranger dans l’histoire où il pérégrine. Le pèlerin est pour Augustin le protagoniste de l’histoire. C’est l’élu, le saint, celui qui préfigure le Christ dans l’ancienne alliance et celui qui suit le Christ dans la nouvelle alliance. Il est migrant dans son sens métaphorique et théologique parce qu’il appartient à la cité céleste et donc il vit comme un immigrant dans le monde, mais il est aussi migrant parce que sa condition de persécuté à cause de sa foi le pousse à migrer.

Tout comme Augustin peut nourrir nos réflexions théologiques concernant les réalités migratoires, la théologie de la migration invite à une lecture renouvelée — entre autres ouvrages — de La Cité de Dieu, oeuvre maitresse de l’évêque d’Hippone. Nous savons tous que le sac de Rome est l’événement qui a déclenché la rédaction de ce qui deviendra La Cité de Dieu. Cependant, on a tendance à oublier que le point de départ de l’argumentation d’Augustin est un événement particulier de la destruction de Rome et non pas une conjoncture globale. Cet événement est l’hospitalité que les chrétiens ont offerte aux réfugiés en leur ouvrant les portes des basiliques, qui sont ainsi devenues de véritables sanctuaires. Autrement dit, l’oeuvre d’Augustin part de l’accueil que les chrétiens offrent à des réfugiés. Et si la théologie jetait maintenant un regard sur l’ensemble de La Cité de Dieu éclairé par ce point de départ ?

3. Une théologie contemporaine de la migration

Nous n’avons ici qu’à peine effleuré quelques morceaux d’histoire de la présence des thématiques migratoires dans l’histoire du développement de la foi chrétienne et de la théologie. Les réalités migratoires manifestées au cours des siècles, et particulièrement depuis la guerre (1939-45), et un flux qui s’intensifie tous azimuts depuis le début du présent siècle, nous laisse entendre qu’à moins que la théologie cesse de s’intéresser au sort de l’humanité, la question migratoire fait inévitablement partie des questions théologiques.

Elle sollicite une mobilisation de la théologie en général et aussi de la théologie biblique, mais elle concerne de façon encore plus aigüe la théologie pastorale qui réfléchit sur les pratiques ecclésiales en faveur des migrants. L’une des tâches de la théologie est de se re-connecter aux sciences humaines qui abordent la question des origines de la réflexion intellectuelles sur les réalités migratoires.

À l’intérieur de la théologie de la migration dont nous parlons se dressent d’innombrables sous-champs et d’angles d’approche différents selon les contextes particuliers. C’est souvent par-là que l’on fait de la théologie de la migration, parfois même sans en être conscient.

Le présent numéro de Théologiques propose des pistes de travail en contexte « francophone » et québécois, même si l’un des articles est anglophone et que la plupart des textes sont rédigés par des théologiens travaillant principalement à l’extérieur du Québec. Nous considérons en effet que ces derniers ont, d’une manière ou d’une autre, une portée importante dans les enjeux théologiques du Québec. Leur sensibilité les amène à traiter de thématiques propres à la construction d’une théologie de la migration en contexte québécois, sans toutefois nier que leurs textes ici présentés ont également une portée plus globale. C’est aussi cela la théologie de la migration, une théologie qui traverse les frontières géographiques et disciplinaires, et qui s’inscrit dans son contexte de manière transversale.

Bien entendu, dans ce qui est ici présenté, beaucoup de thématiques importantes ne sont pas abordées. Nous ne prétendons pas faire le tour complet de la question ; cela se fera avec le temps, en fonction des contextes à partir desquels travaillent et travailleront les théologiens de la migration.

Ici, ce sont des thématiques qui reflètent bien nos contextes actuels qui sont exposées. La question de l’hospitalité apparaît comme une thématique récurrente, et cela ne surprend guère. Celle-ci est abordée de façon très différente selon les auteurs (Bellerose, De Vries, Monge). Des spécificités africaines sont aussi traitées (De Vries, Nkolo-Fanga, Faye). Dès qu’il est question d’une théologie en contexte « francophone », l’Afrique doit être prise en compte. Selon l’Organisation internationale de la francophonie, en 2050, plus de 85 % des francophones se trouveront sur le continent Africain[3]. La migration en contexte québécois y est également abordée (Baum), ainsi que des questions de spiritualité (Brouillette), des expériences pastorales et ecclésiales (Nkolo-Fanga), et l’incontournable référence à la figure d’Abraham (Bellerose, Carrière).

La théologie de la migration ici présentée ne se limite plus à traiter du migrant de manière générique. Il est aussi question du réfugié. C’est une théologie oecuménique, les auteurs écrivent depuis divers horizons dénominationnels. Il y a évidemment beaucoup de « vides » thématiques, seuls le temps et la persévérance des théologiens sauront combler peu à peu ces « manques ».

Malgré tout, avec ce numéro de Théologiques, une pierre est posée dans le processus de construction d’une théologie québécoise, nord-américaine et francophone de la migration. Bien entendu, cela contribue aussi à l’édification d’une telle théologie sur le plan international.

Soulignons que ce numéro de Théologiques publie un article posthume de Grégory Baum qui est probablement le théologien québécois qui eut le plus de portée sur le plan international. Nous tenons à saluer son apport à ce numéro portant sur la théologie de la migration.

Le premier article que nous présentons ici est celui d’Anne Béatrice Faye. Après avoir fait quelques précisions sur le vocabulaire qu’elle utilise, l’auteure nous offre un regard sur la réalité migratoire à partir de l’expérience actuelle des migrants africains. Elle y dégage des pistes pastorales autour de la pratique de l’hospitalité et de la rencontre avec l’autre comme lieu prophétique. Le deuxième article jette un regard sur l’étrangéité. Par sa minutieuse réflexion, Claudio Monge propose le passage d’une compréhension ontologique de l’altérité à une compréhension théologiquement articulée de l’altérité. Il nous amène ainsi à saisir l’autre-étranger dans toute sa sacramentalité.

Le troisième article est tout spécial, il s’agit d’un des derniers articles de Gregory Baum. Il y explore les positions de Vatican II et aussi la réalité migratoire du Québec et ses particularités dans le contexte global nord-américain. Il aborde en particulier la ligne de pensée du jésuite québécois Julien Harvey et son héritage sur la question qui nous intéresse. André Brouillette, auteur du quatrième article, nous propose une approche spirituelle. Il nous invite à envisager une « expérience itinérante » de Dieu en postmodernité, à travers son « regard croisé » qui fait migrer côte à côte le réfugié et le pèlerin.

Dans l’article de Jean-Patrick Nkolo Fanga, il est question de problématiques ecclésiales et pastorales concrètes, celles des communautés issues de l’immigration africaine en France, plus précisément à Marseille. Un fort décalage par rapport à la culture ambiante s’y fait sentir et cela amène l’auteur à réfléchir sur des formes d’autorités pastorales et ecclésiales adéquates pour celles-ci. Jean-Marie Carrière propose, pour sa part, une réflexion sur l’expérience des migrants d’aujourd’hui, en lien avec des textes bibliques, en posant un regard attentif sur Abraham, figure archétypale du migrant.

Dans le texte qui suit, Martin Bellerose pose un regard sur la question de la relation dans l’expérience hospitalière. Pour ce faire, il se réfère à la périchorèse comme modèle de compréhension de la Trinité. Cette compréhension des relations intra-trinitaires peut inspirer les relations entre les êtres humains, influençant ainsi les pratiques hospitalières. Finalement, Roland DeVries nous propulse dans la « Guest Christology » dont il expose les fondements dans le but de faire contribuer ce regard christologique à la construction des identités ecclésiales en constante reformulation.