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461.Plus d’information
Le Marchand de Venise est tenu, à raison, pour une des pièces les plus juridiques de W. Shakespeare, avec Mesure pour mesure. Au coeur du débat, la fameuse clause pénale que l'armateur vénitien Antonio se laisse imposer par le prêteur juif de la place, Shylock : une livre de chair prélevée sur son propre corps, en cas de défaut de paiement. On en retient généralement la tirade de Portia plaidant en faveur de la miséricorde (mercy) du prêteur. Et on lit la pièce comme l'illustration du procès éternel entre la lettre et l'esprit, le formalisme juridique et l'équité. La présente contribution entend discuter cette interprétation traditionnelle en replaçant l'intrigue dans son contexte socio-historique : le casino vénitien, ses jeux de séduction et de pouvoir, et le nécessaire financement des aventures d'Antonio par le ghetto. Mais au-delà de l'analyse juridique et du décryptage sociologique, c'est d'une lecture anthropologique que relève l'écriture de Shakespeare. On comprend alors la pièce comme un affrontement de passions juridiques radicalisées. Pour Shylock, le billet à ordre, assorti de la fameuse clause, est l'occasion d'assouvir enfin une vengeance nourrie d'un ressentiment séculaire. Pour Antonio, joueur invétéré, toute l'affaire est l'occasion de jouer son ultime « va-tout » et de jouir à l'avance d'une partie de « qui perd gagne » — car un armateur vénitien ne peut pas perdre, n'est-ce pas, face à un prêteur juif.
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464.Plus d’information
Le libelle diffamatoire criminel est source d'un conflit fondamental qui oppose le droit à la liberté d'expression et les principes sous-jacents, lesquels ont été exprimés sous diverses formes depuis la fin du XVIIIe siècle. La politique consistant à recourir au droit criminel pour décourager les formes d'expression préjudiciables, au motif qu'elles portaient atteinte à la réputation de la victime, a évolué progressivement au fil des ans. Mais depuis les années 1990, des pressions importantes sont exercées dans le monde occidental et au Canada pour que des réformes soient mises en oeuvre. L'auteur, s'inspirant de l'oeuvre et de la pensée de Jean-Denis Archambault, tout en lui rendant hommage, propose qu'il revient au droit civil public, c'est-à-dire au droit civil dans ses interactions avec le droit public, de se définir et surtout de se développer sous l'inspiration du droit international des droits de la personne, afin de définir les situations où le libre exercice de la parole porte atteinte à d'autres intérêts, comme le respect de la vie privée et de la dignité.
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465.Plus d’information
Mots-clés : Shoah, memory, Brazilian literature, things, objects, Halina Grynberg, Brazilian Jewish literature
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