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Réalisé par les enseignants-chercheurs du DEPAM (Dynamique et évolution des paysages atlantiques et méditerranéens) de l’Université de Paris IV, cet ouvrage est un outil pédagogique destiné aux étudiants en géographie physique voulant développer leur aptitude à décrire et à interpréter des paysages terrestres à partir d’observations empiriques et à l’aide d’un vocabulaire adéquat.

L’ouvrage est conçu sous forme de fiches d’interprétation paysagère. Dans chacune des fiches, le paysage étudié est remarquablement illustré par des photographies associées à des croquis d’interprétation ainsi que, dans certains cas, par des cartes et des images satellites. Les supports visuels utilisés sont décrits et localisés sur une mappemonde. En se référant à un atlas, les étudiants peuvent ainsi détailler le cadre géographique du paysage analysé. Des pistes de réflexion sous forme de questions servent de guides à l’élaboration des commentaires. À la fin de chaque analyse, une liste de mots-clés nous renvoie à un lexique contenant environ 450 entrées. En raison du vocabulaire spécialisé qui est employé, l’utilisation du lexique s’avère essentielle à la compréhension des commentaires, si bien que le lecteur se trouve parfois étourdi de ses allers et retours entre le lexique, le dictionnaire et la fiche.

L’approche globale et dynamique utilisée dans la formulation des commentaires permet la description des éléments qui composent les paysages ainsi que des échelles spatio-temporelles qui les définissent. En raison de la perspective naturaliste des auteurs, l’accent est surtout mis sur les processus physiques qui conditionnent la dynamique paysagère.

Les commentaires présentés portent sur une grande variété de paysages que l’on retrouve, principalement, en Europe, en Amérique et en Afrique. Partant du principe que le paysage est composé d’éléments minéraux, végétaux et d’eau, l’ouvrage propose, dans un premier temps, des commentaires de paysages «élémentaires» à composante unique ou dominante ainsi que de paysages «complexes» associant deux ou trois composantes. C’est dans cet ordre d’idées que sont interprétés les paysages de l’eau, à l’état solide ou liquide (littoraux, fluviaux, continentaux, etc.), les paysages minéraux (désertiques, karstiques, etc.), les paysages végétaux (toundras, savane, etc.) ainsi que les paysages «complexes» tels que les mangroves, les fjords ou les modelés périglaciaires. Dans un second temps, les analyses se concentrent sur les échelles spatiales (du global au microscopique) et temporelles (des temps longs géologiques au temps instantanés tels que les impacts de météorites) qui caractérisent la dynamique paysagère. La dernière partie de l’ouvrage, «Les paysages et l’homme», est une introduction à la part de l’homme dans l’évolution des milieux naturels. Dans les exemples présentés, l’homme joue toujours un rôle de second plan en raison de la dominance suggérée des processus naturels sur l’action anthropique. Les paysages exposés aux risques naturels (avalanches, inondations, séismes, volcans, etc.) sont ensuite étudiés; l’homme y est considéré comme une victime plutôt que comme un agent amplificateur ou déclencheur de ces aléas.