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Maryse Gaimard, démographe, dresse dans cet ouvrage un tableau en sept chapitres de l’état sanitaire des populations en développement en ce début du XXIe siècle.

Les deux premiers chapitres proposent les bases pour comprendre la transition démographique et la transition sanitaire dans les pays en développement : définitions et concepts relatifs à la santé, la maladie, la mortalité et la morbidité.

Les deux chapitres suivants nous procurent les clés pour mesurer l’état de santé des populations. Si, jusqu’au début des années 1960 on utilisait principalement le taux de mortalité pour mesurer l’état de santé des populations, le développement des enquêtes sur la santé a ensuite permis de recueillir de nombreux indicateurs de l’état de santé, des conditions de l’environnement, de l’offre de soins, des mesures physiologiques ou encore des jours d’incapacité de travail. Dans les années 1970 apparaissent les indicateurs plus élaborés. L’état de santé est établi à l’aide des approches perceptuelles, fonctionnelles ou adaptatives. Indicateurs de santé et indicateurs de qualité de vie sont devenus indispensables pour la description et la surveillance de l’état de santé des populations, pour l’appréciation de l’effet des soins médicaux sur l’individu et pour l’évaluation économique des programmes de santé.

Les chapitres 4 et 6 exposent l’état actuel de la mortalité et de la morbidité dans les pays en développement par de nombreux exemples. Même si la situation sanitaire dans le monde en développement s’est améliorée au cours des dernières décennies, il subsiste de profondes inégalités entre les pays et les problèmes les plus sérieux s’observent en Afrique subsaharienne. La croissance démographique des pays en développement a un impact important dans le développement ou la résurgence de maladies infectieuses et parasitaires comme le choléra, le paludisme, la tuberculose, la fièvre jaune, la dengue, la dysenterie et les affections bactériennes malgré les efforts réalisés pour enrayer la propagation des épidémies. Le VIH-sida reste une urgence sanitaire, la malnutrition et la sous-alimentation sont toujours d’actualité. Les maladies non transmissibles telles que les maladies de l’abondance (cardio-vasculaire, diabète, cancer, surpoids et obésité) liées au changement rapide des modes de vie, atteignent déjà de nombreux pays en développement. Traumatismes de tous ordres, intentionnels ou occasionnels, actes de violence, guerres prennent une place de plus en plus importante dans la charge de morbidité.

Le chapitre 5 s’intéresse de près à la santé de la femme, question cruciale dans les pays en développement où beaucoup de femmes meurent encore trop tôt.

Évolution des soins de santé au cours de siècles, pénurie des personnels de santé, financement des systèmes de santé et rôle de l’État, état de l’information sanitaire ou réformes des soins de santé dans les pays en développement sont explicités dans le dernier chapitre.

Cet ouvrage nous offre un bilan actualisé de l’état de santé des populations en développement. Il permet de clarifier et de se familiariser avec des notions complexes telles que la morbidité, la transition démographique et sanitaire, apporte des informations concrètes sur la santé de bon nombre de pays en développement et offre une comparaison avec les pays développés.

Par son style aisé, cet ouvrage est un outil de travail de référence pour tout étudiant s’intéressant à la santé, aux pays en développement et à la géographie de la santé. À terme, une cartographie de l’état de santé et des conditions de santé dans les pays en développement pourrait être réalisée à l’aide des nombreux tableaux présentés.