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À la rencontre des Algonquins et des Hurons, 1612-1619Samuel de Champlain. Texte en français moderne établi, annoté et présenté par Éric Thierry. Septentrion, Québec, 2009, 235 pages, 26 $

Samuel de Champlain n’en finit plus de fasciner les historiens qui lui ont déjà consacré quantité d’ouvrages. En voici un nouveau témoignage : la publication du Quatrième Voyage du Sieur de Champlain avec un texte établi en français moderne, annoté et présenté (dans une introduction d’une cinquantaine de pages) par Éric Thierry, historien français et spécialiste des écrits de Champlain. Dans ce récit, Samuel de Champlain se fait moins explorateur et davantage ethnographe, décrivant en détail les « moeurs et façons de vivre » des Hurons et des Iroquois.

La pipe de pierre dans la société canadienne des xviie, xviiie et xixe sièclesMarie-Hélène Daviau. Cahiers d’archéologie du CÉLAT nÞ 26, Université Laval, Québec, 2009, 307 pages, 30 $

L’auteure publie ici son mémoire de maîtrise au département d’histoire de l’Universitéx comprendre les modes de fabrication des pipes de pierre, ou « calumets », de même qu’un inventaire exhaustif et descriptif des pipes trouvées en contexte archéologique. Elle tente aussi de comprendre leur contexte d’utilisation et leur importance en Nouvelle-France, notamment grâce à des recherches dans les sources historiques et les documents d’archives. Cette étude s’intéresse aussi par moments à l’utilisation des pipes de pierre par les Amérindiens de la préhistoire et de la période des premiers contacts avec les Européens.

À table en Nouvelle-FranceYvon Desloges. Septentrion, Québec, 2009, 239 pages, 30 $

Comment et que mangeait-on en Nouvelle-France ? Cet ouvrage apporte des éléments de réponse à ces questions en abordant l’alimentation populaire, la gastronomie et les traditions alimentaires dans la vallée laurentienne avant l’apparition des premiers restaurants. Dans la première partie de ce livre, consacrée aux autochtones, l’auteur dresse un portrait général des « traditions » culinaires amérindiennes. Ensuite, le modèle culinaire de la Nouvelle-France et son évolution à travers les siècles sont finement présentés à travers une iconographie riche qui illustre merveilleusement bien les propos de l’auteur. Le livre est accompagné de quarante-deux recettes d’alors qui plairont certainement aux amoureux de la cuisine d’aujourd’hui.

Inuit Shamanism and Christianity: Transitions and Transformations in the Twentieth CenturyFrédéric B. Laugrand et Jarich G. Oosten. McGill-Queen’s University Press, Montréal et Kingston, 2010, 467 pages, 33 $

Respectivement professeurs d’anthropologie à l’Université Laval et à l’Université de Leiden, les deux auteurs utilisent des documents d’archives et des témoignages oraux recueillis au Nunavut pour aborder le problème de la christianisation des populations inuites. Ils tentent ainsi de contrer l’idée reçue voulant que la culture inuite traditionnelle ait décliné depuis les premiers contacts avec les Européens, en démontrant l’importance persistante du chamanisme et en soulignant la continuité et le dynamisme de la culture inuite, notamment sa capacité à emprunter et à adapter des éléments externes.

C’est ma seigneurie que je réclame : la lutte des Hurons de Lorette pour la seigneurie de Sillery, 1650-1900Michel Lavoie. Éditions du Boréal, Montréal, 2010, 568 pages, 33 $

Issu de la thèse de doctorat de l’auteur, cet ouvrage relate l’histoire entourant la concession de la seigneurie de Sillery par la monarchie française aux « néophytes sauvages chrétiens » des environs de Québec en 1651. Sous la tutelle exclusive et perpétuelle des missionnaires jésuites, ce territoire réservé visait essentiellement à sédentariser les Indiens dans le but de les christianiser. Après la Conquête, les Jésuites se voient forcés de liquider leurs biens par les autorités britanniques. Les Hurons, réfugiés à Québec à l’époque de la concession, réclament ce territoire alors que les Britanniques refusent de leur rendre. L’auteur présente donc le combat d’anciens pupilles de la Couronne pour la reconnaissance de leurs droits. Cette étude, qui témoigne des ramifications entourant la joute politique et juridique des revendications des Hurons, ouvre également une fenêtre sur plus de deux siècles d’histoire du Canada.

Painting the Past With a Broad Brush: Papers in Honour of James Valliere WrightDavid Keenlyside et Jean-Luc Pilon (dir.). Mercury Series, Archaeology Paper 170, Canadian Museum of civilization, Gatineau, 2009, 768 pages, 40 $

Ce collectif, en hommage à l’archéologue canadien James V. Wright, réunit vingt-trois articles portant sur la chronologie et l’histoire ancienne du Canada et du nord-est des États-Unis. Ces articles incluent des synthèses régionales, des analyses de sites ainsi qu’une bibliographie annotée des principales publications de James V. Wright. La lecture permet de mesurer l’ampleur de sa contribution au développement de l’archéologie canadienne et son influence sur plus d’une génération de chercheurs. Illustré de 282 figures et tableaux, l’ouvrage offre également les souvenirs et les réflexions de Jim Wright sur sa longue carrière comme archéologue.

Relation des missions des pères de la Compagnie de Jésus dans les Îles et dans la Terre ferme de l’Amérique méridionalePierre Pelleprat. Texte établi par Réal Ouellet. Presses de l’Université Laval, Québec, 2009, 335 pages, 40 $

Réal Ouellet, historien et professeur associé à l’Université Laval, présente ici une nouvelle édition de la Relation du missionnaire et aventurier Pierre Pelleprat, publiée en 1655, l’une des deux seules Relations des Jésuites sur les Antilles. À l’instar de certains confrères envoyés en Nouvelle-France, Pelleprat pose un regard ethnographique d’intérêt sur les populations autochtones rencontrées. L’ouvrage contient également une introduction d’une quarantaine de pages qui situe le document dans son contexte historique et en évalue l’importance, ainsi qu’une chronologie détaillée, deux lettres inédites de Pelleprat, une lettre de son confrère Denys Mesland, un court chapitre de l’Histoire générale des Antilles de l’historien dominicain Jean-Baptiste Dutertre (1667) qui traite de l’aventure de Pelleprat dans les Antilles, des notices biographiques, fauniques et floristiques, un glossaire et une bibliographie.

Jos LaurentSylvain Rivard. Éditions Cornac, Québec, 2009, 264 pages, 20 $

Tour à tour chasseur, instituteur, agent du gouvernement, chef de bande et commerçant, Sozap Lolô, alias Joseph Laurent (1839-1917), d’origine abénaquise, fut aussi l’un des premiers auteurs amérindiens d’expression française. Sylvain Rivard veut faire connaître ce personnage influent, engagé et unique en son genre à l’aide d’articles de presse, de correspondances, de requêtes, de traductions et de quelques photos.

TerritoiresLaurier Turgeon (dir.). Préface de Marie-Charlotte de Koninck. Presses de l’Université Laval, Québec, 2009, 208 pages, 25 $

Ce livre tire son origine d’un colloque interdisciplinaire tenu en 2004 au Musée de la civilisation, avant l’exposition permanente du même titre, inaugurée trois ans plus tard. En présentant des versions revues et augmentées des textes présentés lors de ce colloque, les auteurs de cet ouvrage étudient la notion de territoire et cherchent à montrer comment les identités instituent des territoires en prenant le Québec comme terrain d’observation, lieu propice à l’émergence d’espaces mobiles, de pays métissés et de territoires pluriels. On notera en particulier les textes de Daniel Arsenault et d’Étienne Rivard, portant respectivement sur le rapport des autochtones à leurs territoires ancestraux et sur les territoires métis.