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Le Grand Retour, John Saul. Éditions du Boréal, Montréal, 2015, 336 p., 30 $

Fidèle à lui-même, John Saul nous raconte, à sa manière, l’histoire du Canada afin que nous puissions mieux comprendre le présent – et mieux préparer l’avenir. À travers les inconforts de certains « moments historiques », les événements qui se sont succédé depuis la crise d’Oka jusqu’au mouvement Idle No More ne constituent pas de simples nuages passagers venus assombrir les relations entre les autochtones et les non-autochtones. Sa vision rassembleuse en est une de reconstruction et de dialogues. John Saul illustre sa réflexion en nous proposant un florilège de lettres et de textes qui nous font entendre toute la richesse de la parole autochtone à travers les siècles avec « Les mots des Autres », allant d’extraits de la Proclamation royale de 1763 jusqu’à la réponse de Niigaan Sinclair au rédacteur du Morris Mirror qui avait publié en janvier 2013 un éditorial raciste au sujet du mouvement Idle No More, en passant par les réflexions de Roméo Saganash, en 2002, à propos de la Paix des Braves

Amerindia : essais d’ethnohistoire autochtone, Roland Viau. Les Presses de l’Univesité de Montréal, Montréal, 2015, 262 p., 30 $

Roland Viau relate ici la rencontre entre l’Europe et l’Amerindia en donnant la parole à l’Autre. Dans une perspective globale, proche de la world history – symbiose entre les disciplines de la mémoire : ethnologie, histoire et archéologie –, la réflexion de l’auteur est loin de la vision d’un monde façonné par le seul Occident. Sans poursuivre le procès d’intention fait aux colonisateurs de l’Amérique du Nord, l’auteur dresse un portrait saisissant des autochtones à travers le récit de leurs traditions orales, leurs cosmologies et leurs mythes. Il nous invite à penser le monde dans sa longue durée et dans la compréhension des relations souvent conflictuelles entre les sociétés dominantes du Nord et les nations encore globalement dominées du Sud. (Extraits de la quatrième de couverture)