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Parmi les thématiques de recherche porteuses d’avenir en sciences humaines et sciences de l’éducation figure celle des rapports entre la culture, polymorphe par essence, d’une part et d’autre part, l’école considérée comme lieu d’interactions sociales et de production de savoirs. C’est, en tout cas, l’optique de cet ouvrage qui rassemble 13 contributions présentées lors de la manifestation scientifique internationale qui s’est tenue à Lille en 2009 autour du thème École(s) et culture(s) : quels savoirs, quelles pratiques ? Il s’agit là d’un sujet d’actualité qui cadre avec les objectifs d’une collection spécialisée dans le domaine des langues, sociétés, cultures et apprentissages.

Quatre parties interdépendantes structurent ce qui forme le volet initial des actes de ce symposium. La première précise essentiellement le cadre épistémologique et théorique de l’étude. La réflexion se poursuit avec la prise en compte des nombreuses modifications qui affectent les curriculums. Étape centrale suivie de plusieurs analyses dont le fil directeur est tissé grâce aux échanges entre contextes culturels spécifiques et types d’interactions produites au sein du champ éducatif. L’enseignant constitue le dernier volet du questionnement, et non le moindre.

Les apports de ce volume, au contenu dense et varié, et dont les auteurs proviennent de différents horizons disciplinaires, sont multiples. Ils méritent à ce titre d’être portés à la connaissance de tous ceux qu’intéressent les problématiques de l’éducation, qu’ils en soient spécialistes ou non. Trois aspects majeurs seulement seront retenus : la (re)définition des concepts opératoires, la redynamisation de la réflexion critique sur les langues et disciplines comme cadres de pensée, en particulier les didactiques ; pour clore provisoirement cette rubrique, on mentionnera l’explicitation des dernières avancées concernant la redoutable question des savoir faire et dire à mettre en place auprès des publics d’apprenants, du primaire à l’enseignement supérieur, dans les domaines de la formation initiale, et continue, voire celle qui se prolonge tout au long de la vie. Ainsi, la culture est revisitée afin de réexaminer la diversité qui la caractérise et de dépasser les clivages habituels qui l’affectent.

Cependant, les conclusions énoncées dans l’ouvrage, à propos des enquêtes notamment, seraient-elles susceptibles de modification quand on se tourne vers d’autres aires géographiques où l’accès à la culture scolaire, à l’école tout court reste problématique ? Enfin, une étude approfondie des modèles et des dispositifs en tant qu’interfaces pourrait contribuer à mettre davantage en valeur le rapport entre école, cultures et pratiques sociales de référence. Ce serait là l’un des objets principaux d’un futur colloque portant sur l’articulation entre les paradigmes de recherche et les politiques (linguistiques) éducatives à élaborer dans une optique de développement durable, si chère aux contributeurs de ce précieux volume.