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Pour sa cinquantième livraison, consacrée à l’Amérique francophone, L’Annuaire théâtral avait fait peau neuve : nouveau graphisme, nouvelle équipe de rédaction, inauguration du principe de codirection, ouverture officielle à la recherche-création. Et maintenant, à l’aube de son 30e anniversaire... la revue déménage! Après avoir été hébergée à l’Université d’Ottawa (2001-2008) et à l’UQÀM (2009-2014), elle s’installe à la Théâtrothèque du CRILCQ de l’Université de Montréal. En juin dernier, après 7 ans de bons et loyaux services, Yves Jubinville a en effet quitté ses fonctions de codirecteur, remplacé par Hélène Jacques, ancienne collaboratrice à Jeu et professeure au Collège Lionel-Groulx. Jeanne Bovet demeurant quant à elle codirectrice, l’administration de la revue s’est déplacée à l’Université de Montréal, de même que son secrétariat de rédaction désormais assuré par Émilie Coulombe, tandis que Julie Parent reste responsable du graphisme et de la mise en page.
Comme dans tout déménagement d’importance, le processus d’installation n’est pas tout à fait terminé, les boîtes ne sont pas toutes déballées, les dossiers pas tous transférés. Mais la transition est grandement facilitée par un véritable travail d’équipe, notamment avec Yves Jubinville qui a généreusement continué pendant toute cette année à assurer le suivi de certains budgets et projets. Le présent numéro est le témoignage éloquent et concret de ce passage de relais. D’abord destiné à une publication sous forme d’ouvrage, ce dossier sur le théâtre de répertoire nous a occupés, Yves Jubinville et moi, pendant plusieurs années, avant que nous ne songions à le confier à L’Annuaire théâtral. Le calendrier de publication de la revue nous ayant permis de le programmer pour l’année de transition entre les deux directions, nous avons ainsi profité d’une précieuse occasion de traverser ensemble toutes les étapes – éditoriales, administratives, financières – de la production d’un numéro. Tout au long du processus, nous avons aussi bénéficié d’une grande collaboration de la part des auteurs des textes. Nous tenons particulièrement à les remercier pour leur compréhension et leur patience, ainsi que Louis Patrick Leroux et Brigitte Prost pour leur aide à la constitution du dossier.
Patrimoine du texte et de la scène, le répertoire constitue un puissant révélateur des fonctions culturelles assignées au théâtre. Les articles réunis dans ce dossier en explorent les dimensions théoriques, pratiques et politiques, afin de mieux comprendre pourquoi et comment, en dépit de la perte des repères et de l’éclatement des pratiques, le répertoire est demeuré au coeur de l’activité théâtrale du XXe siècle, continuant à y assurer un rapport dynamique entre passé et présent, textes et contextes. Ce parcours historique des usages et enjeux du répertoire au XXe siècle est aussi voire surtout un parcours géographique, ouvert sur les réalités française, belge, américaine, caribéenne, africaine, et bien sûr québécoise. À ce titre, il reflète bien la mission éditoriale de L’Annuaire théâtral qui, ayant débuté en 1985 comme revue de la Société d’histoire du théâtre du Québec (devenue plus tard la Société québécoise d’études théâtrales), s’est progressivement attaché à faire dialoguer les pratiques québécoises et étrangères, que ce soit dans la thématique des numéros ou le choix des collaborateurs. Dans le cas présent, les articles étaient nombreux, la matière était dense, l’occasion unique; nous avons donc opté pour la formule d’un numéro double entièrement consacré au dossier. Les sections habituelles de la revue (« Pratiques et travaux », « Revue des revues ») reviendront dans le numéro 55, consacré à l’enseignement de l’art dramatique; la section « Recherche-création » sera quant à elle inaugurée dans le numéro 56-57, consacré au son du théâtre.
Au cours de cette année 2015, nous comptons enfin rattraper le retard accumulé dans le calendrier de publication. À cet égard, nous aimerions témoigner notre reconnaissance aux lecteurs de L’Annuaire théâtral pour leur intérêt, leur soutien et leur fidélité. Nous aimerions aussi remercier Yves Jubinville d’avoir fermement tenu la barre de la revue dans des conditions fluctuantes et souvent difficiles. C’est avec plaisir et fierté qu’Hélène Jacques et moi relevons l’agréable défi de la codirection, et que nous vous présentons ce numéro et les suivants. Merci à tous ceux qui nous ont appuyés jusqu’ici, et longue vie à L’Annuaire théâtral.